Nations-Unies – New-York – Lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée ce mercredi à la situation en Haïti, le Sous-Secrétaire général de l’ONU pour l’Europe, l’Asie centrale et les Amériques, Miroslav Jenca, a souligné que « les niveaux extrêmes de violence des gangs continuent d’éroder l’autorité de l’État et constituent une menace alarmante pour le peuple haïtien et pour la paix et la sécurité internationales dans la région, sans amélioration en vue ».
« Le pays en est maintenant à sa troisième année de transition politique après l’assassinat du Président Jovenel Moïse en 2021 », a-t-il ajouté, rappelant que le 11 novembre, le Conseil présidentiel de transition a nommé un nouveau Premier ministre, Alix Didier Fils-Aimé, « après des semaines d’affrontement intense avec l’ancien Premier ministre Garry Conille ».
M. Fils-Aimé est le quatrième Premier ministre à occuper cette fonction pendant cette transition politique.
« Nous sommes profondément préoccupés par la lenteur des progrès de la feuille de route d’Haïti pour la restauration des institutions démocratiques », a souligné M. Jenca.
Un soutien international solide à la sécurité nécessaire
S’agissant du déploiement de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS), qui a commencé le 25 juin, il a estimé qu’il s’agissait d’une étape importante dans la réponse internationale à la demande d’assistance d’Haïti.
Il a noté que l’effort multinational a été rendu possible par les contributions en personnel du Kenya, qui dirige la mission, des Bahamas, du Belize et de la Jamaïque.
« Cependant, avec seulement 400 des 2.500 personnels initialement prévus déployés, la MSS reste dans sa phase de déploiement et n’est pas en mesure de démontrer tout son potentiel. Le Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour la MSS n’a promis qu’un montant de 96,8 millions de dollars. Il en faut beaucoup plus. Et c’est maintenant qu’il faut le faire », a dit le haut responsable onusien.
« Un soutien international solide en matière de sécurité est nécessaire maintenant », a-t-il conclu. « Il n’existe pas d’options idéales pour faire face à la crise grave et multiforme en Haïti. Mais à mesure que le temps passe et que la situation se détériore, nous nous retrouvons avec moins d’options et le peuple haïtien avec moins d’espoir. Il est grand temps que nous transformions nos engagements en actions pour empêcher toute nouvelle érosion de la sécurité et de l’autorité de l’État en Haïti ».