Washington – Sources combinées AFP, Reuters, Le Monde – Le gouverneur du Minnesota deviendra vice-président si la démocrate l’emporte lors de l’élection présidentielle américaine en novembre.
C’est à l’issue d’une procédure accélérée que l’équipe de campagne de Kamala Harris a fait savoir, mardi 6 août auprès du New York Times, de CNN ou encore du Washington Post, que Tim Walz, gouverneur du Minnesota, sera le colistier de la candidate démocrate sur ce que les Américains appellent un « ticket » pour l’élection du 5 novembre. En cas de victoire de Mme Harris, il deviendra vice-président.
La vice-présidente américaine, qui a remplacé Joe Biden au pied levé dans son duel électoral contre Donald Trump, était obligée d’annoncer avant le 7 août qui elle choisirait pour la seconder dans la campagne. Un peu plus de deux semaines après le retrait de la candidature de Joe Biden pour un second mandat, Kamala Harris a réussi à s’imposer et a été désignée par le vote anticipé des délégués démocrates comme candidate à la présidentielle avant même la clôture du vote. La convention du parti, qui se tiendra à Chicago du 19 au 22 août, ne fera que confirmer ce choix.
Cette désignation anticipée n’était pas liée au changement de candidat, mais à une exigence procédurale de l’Etat de l’Ohio en vue de l’élection présidentielle : le code électoral de cet Etat exige en effet que les candidats soient enregistrés et certifiés par leur parti quatre-vingt-dix jours avant le jour de l’élection pour que leur nom figure sur les bulletins de vote.
Après la désignation de Tim Walz, Kamala Harris se rendra dans les swing states – les Etats à même de faire pencher l’issue du scrutin d’un côté ou de l’autre –, tels le Michigan, la Pennsylvanie et le Wisconsin.
Procédure accélérée et approfondie
Pas franchement connu en dehors des frontières de l’Etat du Minnesota, dont il est le gouverneur, ce sexagénaire a un parcours atypique, ayant été professeur de géographie et coach de football américain. Le sexagénaire s’est illustré ces dernières semaines par ses petites piques répétées à l’encontre de Donald Trump et de son entourage, qu’il n’a cessé de qualifier de « mecs bizarres ».
Comme gouverneur du Minnesota, Tim Walz a mis en œuvre de nombreuses politiques progressistes. En janvier 2023, en réaction à l’arrêt Dobbs revenant sur le droit constitutionnel à l’avortement, il signe une loi garantissant le droit à l’avortement dans le Minnesota, dont il veut faire un sanctuaire pour les femmes souhaitant recourir à l’IVG. Une clinique, située dans l’Etat voisin du Dakota du Nord, bien plus répressif, a alors déménagé de son côté de la frontière.
Puis le Minnesota devient le quatrième Etat américain à adopter la gratuité des repas pour l’ensemble de ses élèves, petit-déjeuner compris. En mai 2023, il signe une loi mettant en place jusqu’à vingt semaines de congés parentaux ou maladie à l’échelle de l’Etat à partir de 2026, financées par une taxe partagée entre les employeurs et les salariés. Le même mois, il signe une loi légalisant la consommation de cannabis pour les adultes de plus de 21 ans.
Pour un candidat à la Maison Blanche, le choix du colistier est l’occasion idéale d’élargir son électorat, en choisissant un profil qui séduit au-delà de sa base. C’est un processus qui dure en principe plusieurs mois : l’expérience, les passe-temps, les comptes en banque sont passés au peigne fin, à la recherche de possibles casseroles. Mais avec le retrait surprise de Joe Biden, cette procédure a été réduite à une poignée de jours.