Saturday, December 7, 2024
[slide-anything id="12530"]
HomeHAITICooperationL’Organisation des États Américains soutient la demande d’Haïti pour une opération de...

L’Organisation des États Américains soutient la demande d’Haïti pour une opération de maintien de la paix des Nations Unies

WASHINGTON – PAR YVES CAJUSTE – Lors d’une séance ordinaire organisée mercredi dernier (13 novembre 2024), le Conseil permanent de l’Organisation des États Américains (OEA) a adopté la résolution CP/RES. 1268 (2523/24), exprimant son appui à la demande d’Haïti de transformer la mission de soutien sécuritaire multinationale (MSS) des Nations Unies en une opération de maintien de la paix.

Contexte et fondements juridiques
Cette résolution se base sur plusieurs textes fondamentaux, notamment la Charte de l’OEA et la Charte démocratique interaméricaine, qui mettent l’accent sur la promotion de la paix, de la démocratie et de la sécurité dans l’hémisphère. Elle fait également référence à la résolution 2751 (2024) du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui a renouvelé pour un an le mandat de la MSS en Haïti en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies. Cette MSS, composée de 400 policiers fournis par le Kenya, joue un rôle clé dans la stabilisation du pays.

En réponse à une communication officielle du Conseil présidentiel de transition haïtien datée du 22 octobre 2024, l’OEA reconnaît l’importance d’une transition vers une Opération de Maintien de la Paix des Nations Unies, estimant qu’une telle mission offrirait un soutien plus durable pour rétablir la stabilité et renforcer les institutions démocratiques d’Haïti.

Les contributions internationales passées et présentes
La résolution souligne les précédents efforts internationaux en Haïti, tels que la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et la Mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH), qui ont contribué au maintien de la paix et de la sécurité dans le pays. Elle met également en avant les contributions financières, techniques et logistiques des États membres de l’OEA et d’autres partenaires internationaux à la MSS.

L’OEA reconnaît l’importance de coordonner ces efforts avec le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) pour garantir une transition efficace vers une Opération de Maintien de la Paix et soutenir la Police nationale haïtienne (PNH) dans ses efforts pour restaurer l’ordre public.

Les défis persistants
La résolution exprime de profondes préoccupations concernant la persistance de l’instabilité politique, la violence des gangs, la violence sexuelle et basée sur le genre, ainsi que la crise humanitaire qui continue d’affecter gravement la population haïtienne. Ces défis compromettent le retour à une gouvernance démocratique et entravent le développement social et économique à long terme du pays, tout en constituant une menace pour la stabilité régionale, lit-on plus loin dans cette résolution.

Engagement pour une solution durable
Le Conseil permanent de l’OEA insiste sur la nécessité de respecter les droits humains, le droit international et la souveraineté nationale dans toutes les opérations de maintien de la paix en Haïti. Il réaffirme également que les opérations de paix doivent s’accompagner d’efforts visant à traiter les causes profondes des conflits, en utilisant des outils politiques, sociaux et de développement de manière coordonnée et cohérente.

Appels à l’action
Dans cette résolution, l’OEA invite les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies à soutenir de toute urgence la transition de la MSS en une Opération de Maintien de la Paix sous mandat onusien. Elle encourage également les États membres de l’OEA à renforcer leur soutien financier et matériel à la MSS et à collaborer pour le déploiement complet de ses effectifs.

La résolution CP/RES. 1268 (2523/24) du Conseil permanent de l’Organisation des États Américains (OEA) du 13 Novembre dernier a été adoptée dans un contexte marqué par une crise multidimensionnelle en Haïti, combinant instabilité politique, dégradation économique et insécurité sociale. Politiquement, le pays est plongé dans une transition fragile sous l’égide d’un Conseil présidentiel de transition, après des années de blocages institutionnels et l’absence prolongée d’élections démocratiques. Quatre (4) jours après le renvoi du Premier Garry Conille, son successeur, Didier Alex Fils-Aimé, semble avoir du mal à former son gouvernement.
Sur le plan sécuritaire, la prolifération de groupes armés et les violences généralisées, incluant des violences sexuelles, compromettent gravement l’ordre public et la sécurité des citoyens. À cela s’ajoute une crise humanitaire exacerbée par la pauvreté chronique, le manque d’accès aux services essentiels, et une insécurité alimentaire endémique.

- Advertisment -[slide-anything id="12670"]

LES PLUS RECENTES