WASHINGTON – (HUFFPOST) – Une transaction qui pourrait « porter atteinte à la sécurité nationale des États-Unis ». Le président américain Joe Biden a annoncé ce vendredi 3 janvier qu’il bloquait le rachat prévu du grand nom de l’acier américain, U.S. Steel, par le géant japonais Nippon Steel, pour 14,3 milliards de dollars. Une décision très politique qui risque de créer des tensions avec Tokyo.
Cette fusion, qui agite depuis un an les sphères économiques et politiques dans les deux pays, « placerait l’un des plus grands producteurs américains d’acier sous contrôle étranger et poserait des risques pour notre sécurité nationale et nos chaînes d’approvisionnement essentielles », a justifié le président américain sortant.
Il doit céder le pouvoir le 20 janvier au républicain Donald Trump, lequel avait également assuré qu’il empêcherait cette prise de contrôle amicale, initialement annoncée en décembre 2023. Mais l’affaire pourrait encore suivre de nouveaux développements, car Nippon Steel avait indiqué être prêt à intenter une action en justice si l’accord était bloqué par l’administration américaine, rapporte le New York Times.
À la fin du mois du décembre, le Comité pour les investissements étrangers aux États-Unis, qui regroupe des agences telles que les ministères du Trésor et de la Justice, avait exprimé ses réserves sur l’accord dans une lettre adressée aux entreprises. Cependant, l’institution avait refusé de se prononcer formellement sur l’affaire, renvoyant la question à Joe Biden, qui disposait de 15 jours pour trancher la question.
Par ailleurs, cette opération s’est retrouvée au cœur de la campagne présidentielle américaine de 2024, car elle concerne au premier chef la Pennsylvanie, un État stratégique sur le plan électoral, qui est aussi le berceau de l’aciérie aux États-Unis. Le syndicat des métallurgistes américains s’est vigoureusement opposé à la fusion, que Nippon Steel a décrite au contraire comme une véritable bouée de sauvetage pour un secteur industriel en difficulté.