Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, fera le point sur son avenir politique à Rideau Cottage lundi, à 10 h 45.
Son bureau a convié les médias à sa résidence officielle d’Ottawa dans un courriel acheminé aux journalistes parlementaires peu avant 9 h, lundi matin. Il est prévu que Justin Trudeau fasse « une annonce », puis qu’il réponde aux questions.
Il est attendu que le chef libéral annonce sa démission, tel que rapporté dimanche soir par les quotidiens torontois Globe and Mail et Toronto Star. Le chef du gouvernement canadien a pris quelques jours de vacances pour les Fêtes en indiquant aux membres de son caucus et à son entourage qu’il comptait réfléchir à son avenir.
Justin Trudeau n’a répondu à aucune question des journalistes depuis la démission fracassante de la ministre des Finances, Chrystia Freeland, il y a trois semaines. Son départ ainsi que la décision d’autres ministres de son gouvernement de ne pas se représenter aux prochaines élections ont porté un dur coup au leadership du premier ministre. Une part toujours croissante de députés libéraux demande son départ, alors que d’autres choisissent ce moment pour mettre un terme à leur carrière politique.
Pour rajouter à ses malheurs, M. Trudeau n’a plus d’alliés au Parlement et tous les partis d’opposition ont l’intention de faire tomber son gouvernement minoritaire à la première occasion. L’opposition officielle tente même, par une procédure inhabituelle, de provoquer de nouvelles élections en faisant chuter le gouvernement dès la fin du mois de janvier.
Justin Trudeau, qui a eu 53 ans le jour de Noël, a martelé pendant plusieurs mois qu’il briguerait un nouveau mandat aux prochaines élections, dont lors de sa seule entrevue de fin d’année — accordée à l’émission humoristique This Hour Has 22 Minutes, au réseau CBC, peu avant la crise politique. Son parti pourrait avoir beaucoup de mal à le remplacer rapidement, à en croire ses règles internes.
Il est encore incertain si M. Trudeau compte laisser son rôle de premier ministre en même temps que son rôle de chef du Parti libéral. Samedi, plusieurs médias rapportaient que l’ancien gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, avait déjà commencé à appeler des députés libéraux pour préparer sa candidature à la direction du parti.