Boston (MA) – 12 Juin 2025 – Par la Rédaction d’InfoHaïti.net – Selon un communiqué de presse du bureau de la procureure générale du Massachusetts, Andrea Joy Campbell s’est jointe à une coalition de 22 autres États pour s’opposer à la décision de l’ancien président Donald Trump de déployer la Garde nationale en Californie. Cette action, jugée illégale, est dénoncée dans un mémoire juridique (amicus brief) déposé afin de soutenir la demande de la Californie visant à bloquer cette fédéralisation militaire.
« Le déploiement illégal de forces armées sous prétexte de sécurité publique, dans le but de réprimer les manifestations, d’instaurer la peur et de réduire au silence les critiques contre les politiques cruelles du président, est extrêmement dangereux », a déclaré Andrea Campbell. Selon le communiqué de presse de son Bureau, elle affirme son soutien ferme à la Californie face à ce qu’elle décrit comme des tactiques autoritaires et un abus de pouvoir manifeste.
Le mémoire souligne que l’action de Trump contrevient au principe fondateur des États-Unis : la primauté de l’autorité civile sur le pouvoir militaire. « En mobilisant des troupes alors qu’il n’y a ni invasion à repousser ni rébellion à réprimer, et que les forces de l’ordre locales sont pleinement capables de faire respecter la loi, le président s’écarte de la vision des Pères fondateurs et compromet les droits constitutionnels de tous les Américains », peut-on lire dans le communiqué.
Le décret présidentiel ne limite pas le déploiement militaire à Los Angeles ou à une région spécifique, mais revendique un pouvoir illimité d’utiliser la Garde nationale de n’importe quel État pendant une période de 60 jours. Cette situation soulève de sérieuses inquiétudes chez les procureurs généraux, qui craignent un précédent dangereux.
En plus de remettre en cause l’autorité des États, cette mobilisation détourne les membres de la Garde nationale de leurs missions essentielles : réponse aux catastrophes naturelles, opérations antidrogue, soutien à la cybersécurité, entre autres. Les États ne sont pas en mesure de remplacer rapidement ces effectifs indispensables.
Le recours à la force militaire dans ce contexte, en dehors du cadre constitutionnel, aggrave les tensions sécuritaires et menace directement la liberté d’expression garantie par le Premier Amendement, rappelle le communiqué.
Outre le Massachusetts, la démarche a été dirigée par les procureurs généraux de l’État de Washington et du Delaware. Parmi les autres signataires figurent les procureurs généraux de l’Arizona, du Colorado, du Connecticut, d’Hawaï, de l’Illinois, du Maine, du Maryland, du Michigan, du Minnesota, du Nevada, du New Jersey, du Nouveau-Mexique, de New York, de la Caroline du Nord, de l’Oregon, du Rhode Island, du Vermont, du Wisconsin, ainsi que la gouverneure du Kansas, Laura Kelly.