Ottawa – INFOHAITI.NET – Sources : Presse canadienne – Les membres du Parti libéral du Canada (PLC) ont massivement plébiscité Mark Carney comme leur nouveau chef, dimanche, lors d’un vote qui lui a accordé plus de 85 % des suffrages. Ce résultat marque une nouvelle étape pour l’ancien gouverneur de la Banque du Canada, qui s’apprête à devenir premier ministre du pays dans les jours à venir, succédant à Justin Trudeau.
Une victoire sans appel
Lors de l’annonce des résultats au Centre Rogers d’Ottawa, Carney s’est engagé à travailler « jour et nuit pour bâtir un Canada plus fort pour tout le monde ». Son élection a été confirmée dès le premier tour, avec plus de 131 000 votes sur les 151 000 exprimés. Ses adversaires, parmi lesquels l’ex-ministre des Finances Chrystia Freeland, n’ont pas réussi à inquiéter sa candidature. Freeland n’a recueilli que 8 % des suffrages, tandis que Karina Gould et Frank Baylis ont terminé encore très loin dans le classement.
Ce couronnement est aussi marqué par un faible taux de participation, puisque moins de la moitié des 400 000 sympathisants enregistrés ont validé leur vote. Ce constat n’a toutefois pas entaché la légitimité de la victoire de Carney, dont la candidature était soutenue par une grande majorité des ministres du gouvernement Trudeau.
Justin Trudeau tire sa révérence
Avant l’annonce des résultats, Justin Trudeau, visiblement ému, a pris la parole pour remercier ses partisans et annoncer son retrait de la vie politique active. Il a souligné « l’honneur » qu’il a eu de gouverner le pays et exprimé son souhait de se consacrer à sa famille. Son discours a également été marqué par des mises en garde contre le retour de Donald Trump au pouvoir aux États-Unis, sans le nommer directement, appelant les libéraux à rester mobilisés.
Jean Chrétien, ancien premier ministre du Canada, âgé de 91 ans, a pris la parole pour rendre hommage à Trudeau et saluer la victoire de Carney. Il a rappelé avoir connu le père du nouveau chef libéral et exprimé sa confiance en sa capacité à diriger le pays.
Une transition imminente
Mark Carney devrait prêter serment comme premier ministre dans les prochains jours, lors d’une cérémonie officielle en présence de la gouverneure générale Mary Simon. Déjà, il a commencé à esquisser les grandes lignes de son programme, qui inclut la suppression de la taxe carbone pour les consommateurs, l’équilibre budgétaire en trois ans et une hausse des dépenses militaires pour atteindre les objectifs de l’OTAN d’ici 2030.
Sur le plan économique, il a promis d’accélérer la productivité du Canada en misant sur l’intelligence artificielle et en favorisant l’innovation. Il s’est aussi engagé à résister aux politiques protectionnistes de Donald Trump, notamment en renforçant les représailles commerciales face aux tarifs douaniers imposés par Washington.
Un départ vers des élections anticipées ?
La montée en puissance de Mark Carney à la tête du PLC va entraîner la tenue d’élections anticipées. Le parti a regagné du terrain dans les sondages ces dernières semaines, ce qui pourrait inciter le gouvernement à convoquer rapidement des élections pour capitaliser sur cette dynamique.
Déjà, Carney a lancé des attaques contre le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, l’accusant de manquer d’expérience en matière de gestion économique. De son côté, Poilievre a qualifié l’élection de Carney de « couronnement » et l’a accusé de tromper les Canadiens en leur faisant croire à un renouveau libéral.
L’arrivée de Carney marque ainsi le début d’une nouvelle étape pour le Parti libéral du Canada. Reste à voir si son leadership saura répondre aux attentes des électeurs et redonner au parti sa place dominante sur l’échiquier politique canadien.