Monday, April 28, 2025
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IL Y A 50 ANS, LEOGANE PARTICIPAIT À L’INTER-RÉGIONAL

Port-au-Prince – Par Patrice Dumont – Il y eut d’abord, en 1912, le “Challenge Leconte” de l’Union Sportive Haïtienne (USH), en l’honneur du président Cincinnatus Leconte. Ensuite, la “Coupe du Président Borno” en 1923, opposant des clubs civils et militaires, de L’Union des Sociétés Sportives Haïtiennes (USSH), vraie ancêtre de la FHF.

Et puis, cette dernière avait institué l’authentique championnat de Port-au-Prince, la coupe du Sénateur Seymour Pradel, en 1930: la Coupe Pradel. C’est encore l’USSH, le 8 janvier 1933, qui ouvrira la première compétition officielle d’Haïti, la Coupe d’Haïti, dite Coupe Vincent, puisque le trophée est offert par le président Sténio Vincent. Enfin, pour la première fois, en compétition officielle, les équipes de province pouvaient s’affronter et se frotter à leurs homologues de Port-au-Prince.

Cependant, la Coupe d’Haïti ne fut pas institutionnalisée comme le fut la Coupe Pradel de Port-au-Prince. Il fallut attendre quatre décennies pour voir les footballeurs de seulement 14 ligues communales détenir une carte d’identification de la FHF et faire valoir leurs qualités sur tous les terrains du pays. Le nombre auvmenta considérablement lors des autres éditions. C’était précisément le 1e mars 1975. L’Inter-Régional. Ce jour-là, Sylvio Cator rempli comme un œuf s’émut de voir défiler au son de tambours et trompettes les footballeurs de Port-de-Paix, Cap-Haïtien, Gonaïves, Liancourt, Petite-Rivière de l’Artibonite, Arcahaie, Croix-des-Bouquets, Pétion-Ville, Port-au-Prince, Léogâne, Petit-Goâve, les Cayes, Saint-Marc et Jérémie. Ces deux dernières villes eurent l’honneur d’offrir l’opposition amicale que les Artibonitiens remportèrent par 5 buts à 1. Le lendemain dimanche 2 mars, au Parc Sainte Thérèse, en match avancé de la 1e journée, Pétion-Ville avait reçu et battu Port-au-Prince par 3 buts à 1.

Dans un enthousiasme délirant, tous les autres matchs de la première journée se tinrent le dimanche 9 mars. Après une phase préliminaire de groupes dominée par Saint- Marc, Petit-Goâve, Jérémie et Saint-Marc, ces quatre formations furent réunies à Port-au-Prince pour les demi-finales et la finale au stade Sylvio Cator. Jérémie battit le Cap 2-1 (Éric Saint-Fleur et Richard Jacob); Saint-Marc en fit de même face à Petit-Goâve sur le même score (Gérald Bazile et Frantz Saint Fleur pour Saint Marc; Yves André Vaval, seulement 15 ans, pour Petit-Goâve. Grande curiosité que Saint-Marc et Jérémie protagonistes de l’ouverture du 1e mars, se retrouvèrent en finale, le 3 juillet. La farine fut livrée dans un autre sac. Les Agnus Chéry, Bonera Moïse, Richard Jacob, d’un côté; les Gérald Bazile, Jacques Mac Guffie, André D’Meza de l’autre, furent impuissants face aux excellents portiers Paul Maxi et Maurice Chéry: 0-0 après 120 minutes de jeu. La série des tirs au but?

 

Les poètes de la Grand-Anse l’emportèrent par 4 à 2. Les Saint Marcois Joseph Dénéus et Marcel Florestal réussirent les leurs; leurs partenaires Frantz Innocent et Reynold Joseph ratèrent. Vu que les Grandanselais Saül Noël, Bonera Moïse, Richard Jacob et Louis Lafortune réalisèrent un sans-faute de quatre tirs réussis, alors que pour le même nombre de tentatives Saint-Marc n’en avait réussi que deux, donc ne pouvait pas égaliser à 4-4, l’arbitre Paul Joseph l’Amitié mit fin à la rencontre. Cela fit qu’André D’Meza pour Saint Marc et Pierre-Richard Legagneur pour Jérémie, l’un et l’autre cinquième tireur désigné de chaque camp, perdirent l’occasion de défier Maurice Chéry et Paul Maxi, les portiers de Saint-Marc et Jérémie. 50 ans qu’on avait vécu cet événement exclusivement réservé au football “non Coupe Pradel”. C’est en effet parler improprement que d’identifer cette compétition comme “le championnat de la province” puisque les ligues de Port-au-Prince et de Pétion-Ville en faisaient aussi partie. En termes de règlements, retenons trois points significatifs de l’esprit, pour le moins conservateur, du temps: – le nom officiel de la compétition était “Coupe du 3 juillet”, jour de naissance du dictateur Jean-Claude Duvalier – les équipes étaient, soit divisées en groupe, celui de l’Ouest par exemple: Léogâne, Pétion-Ville, Petit-Goâve et Port-au-Prince, soit juste une opposition aller-retour, comme Cap- Port-de-Paix et Jérémie-Cayes.

Arcahaie et Croix-des-Bouquets étaient versés dans l’Artibonite – les joueurs des grands clubs de Port-au-Prince originaires de la province n’étaient pas habilités à porter les couleurs de leurs villes respectives. – les licences des joueurs de l’Inter-Régional étaient différentes de celles des joueurs de la Coupe Pradel dite, considérée et traitée comme la “Division Nationale”. Voici les vainqueurs de la compétition dont Gonaïves et Saint-Marc sont les grands lauréats, Cap-Haïtien le très surprenant absent: 1975: Jérémie 1976: Saint-Marc 1977: Gonaïves 2014, 2015 1978: Gonaïves: 1979: Saint Marc 1980: non joué 1981: Léogâne 1982: Arcahaie 1983: Mirebalais De 1984 à 1987: non joué 1988: Gonaïves 1989: Mirebais 2014: Saint-Marc 2015: Saint Marc La composition des deux équipes pour la finale de 1975: Jérémie: Maurice Chéry – Adrien remplacé par Luckner Laguerre, Eddy Gilbert, Pierre Richard Legagneur, Louis Lafortune – Agnus Chéry, Bradler Ogé, Gérard – Richard Jacob, Bonera Moïse, Eric Saint Fleur remplacé par Gérard Charles Saint-Marc: Paul Maxi – Frantz Innocent, Marcel Florestal, Djo Dénéus, Marc Étienne Delva – Reynold Joseph, Éric Cadet remplacé par Frantz Saint Fleur, André D Meza – Wilfrid Jean-Baptiste, Gérald Bazile, Frantz Filipi.

 

Sur le plan de la valeur sportive et de sa portée sociale, le bilan global de l’Inter-régional est fort mitigé. Par ailleurs, il n’aura connu que treize éditions. Nous verrons dans un prochain texte ce qui a causé son effritement jusqu’à son extinction: sa non institutionnalisation nationale du fait même de son origine politique “politicienne”. Conçu dans le cadre d’une politique sportive en harmonie avec la réalité structurelle du football international et la nécessité de faire évoluer la Coupe Pradel vers une véritable Ligue Nationale, il ne se serait pas limité à un souvenir parfois romantique, souvent prosaïque par les aléas qui le guettaient sans cesse. NB- Agnus Chéry, André D Meza, Ricardo Dorsinville, Serge Toussaint, Clermont Coimin, Carmin Vélima, Pierre Carl Carl Cameau, Woubins Bordenave, les archives du Nouvelliste ont contribué à la redaction de l’article. Patrice Dumont 9 Mars 2025

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