Port-au-Prince, 8 mai 2025 – InfoHaiti.net – Jack Ombaka, porte-parole de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité en Haïti a fait savoir hier, lors d’un point de presse que des ajustements pourraient être envisagés à la lumière de la récente qualification de plusieurs groupes armés comme entités terroristes. « Une adaptation du mandat pourrait devenir nécessaire pour mieux répondre aux nouvelles réalités sécuritaires du pays » a-t-il déclaré.
Les premières interventions, notamment dans la région métropolitaine, ont été marquées par l’implication active des forces kényanes. Cependant, les obstacles logistiques et le manque d’équipements freinent la progression. Des partenaires tels que le Canada et la France ont fourni une assistance matérielle, mais les besoins restent importants. Ombaka a également appelé la population à ne pas perdre espoir, malgré les lenteurs sur le terrain.
Pendant ce temps, la dégradation de la situation sécuritaire a des conséquences dramatiques sur le système éducatif. Un récent rapport fait état de la fermeture de près de 400 établissements scolaires dans les zones les plus exposées à la violence armée, notamment à Port-au-Prince, Delmas, Croix-des-Bouquets, Gressier et Kenscoff. Des structures d’enseignement supérieur n’ont pas été épargnées. Le regroupement des écoles affectées appelle les autorités à leur fournir un appui concret pour reprendre les cours dans des conditions acceptables.
Dans ce contexte tendu, la visite en Haïti du président de la Banque interaméricaine de développement (BID), Ilan Goldfajn, envoie un signal fort à la communauté internationale. Un accord de 125 millions de dollars a été signé pour améliorer l’accès à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement dans le Grand Nord. Le programme devrait bénéficier à plus de 130 000 familles rurales, dans le cadre d’une stratégie de développement durable portée conjointement par la BID et les autorités haïtiennes.
Enfin, la lutte contre la corruption reste au cœur de l’actualité. Trois employés de l’administration migratoire ont été appréhendés pour leur implication présumée dans des irrégularités liées à l’émission de passeports. Par ailleurs, plusieurs anciens hauts responsables sont visés par une enquête de l’Unité de lutte contre la corruption, accusés d’avoir détourné des dizaines de millions de gourdes via des contrats fictifs, des missions injustifiées ou des surfacturations. L’ULCC appelle à des poursuites judiciaires et à des réformes structurelles pour endiguer cette pratique endémique.
