Paris – Source : BFMTV – Reconnu coupable de pratiques anticoncurrentielles aux Etats-Unis, Google s’expose à une sanction de démantèlement, comme Microsoft il y a plus de vingt ans.
Une décision historique. Quatre ans après l’ouverture d’une procédure antitrust contre son moteur de recherche, Google a été reconnu coupable, lundi soir, de pratiques anticoncurrentielles par un juge de Washington.
Le géant américain était notamment accusé d’être en situation de monopole et d’agir pour maintenir celle-ci, après avoir versé des dizaines de milliards de dollars, notamment à Apple, pour s’assurer que son moteur de recherche, soit celui utilisé par défaut sur de multiples smartphones et par de nombreux navigateurs.
Une condamnation pour laquelle il se verra infliger une amende, dont le montant sera déterminé lors d’une prochaine audience. Google pourrait s’exposer également à une sanction de démantèlement, comme Microsoft il y a plus de vingt ans.
Un précédent sans conséquence pour Microsoft
Cette victoire des autorités américaines face à Google est un succès marquant depuis le procès antitrust contre Microsoft et la domination du système d’exploitation Windows à la fin des années 1990. A l’issue de cette procédure en 2000, l’entreprise, reconnue coupable de pratiques anticoncurrentielles, avait été condamnée à un démantèlement.
La justice avait alors demandé à Microsoft de se scinder en deux sociétés distinctes: l’une qui produirait les systèmes d’exploitation (Windows) et l’autre, les logiciels (Word, Excel…).
La société avait fait appel et échappé à cette scission en 2001, après le rejet de la sanction de démantèlement par la cour d’appel, cette dernière maintenant néanmoins l’accusation d’abus de position monopolistique. Trois ans plus tard, Microsoft avait été condamné pour ne pas ouvrir Windows à la concurrence et imposer Internet Explorer comme navigateur par défaut.
Dans une position équivalente de monopole avec son moteur de recherche, Google pourrait donc risquer une telle sanction. Le géant de Mountain View a déjà dû faire face en 2014 à une demande de démantèlement par les députés européens. Ceux-ci avaient réclamé que l’entreprise donne naissance à deux entités: l’une pour gérer Google Search, l’autre se retrouvant en charge des services et produits. Un vote symbolique qui s’était avéré sans conséquence pour Google.
L’entreprise a déjà prévu de faire appel de sa condamnation.