“L’USAID est une organisation criminelle. Il est temps qu’elle disparaisse” ELON MUSK
Washington – INFOHAITI.NET – SOURCE : ABC NEWS – L’Agence américaine pour le développement international (USAID) traverse une crise majeure, marquée par l’intervention des représentants du Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE), qui ont tenté de prendre le contrôle de ses bureaux. Cette intervention soudaine a entraîné la mise en congé administratif de hauts fonctionnaires, l’exclusion d’employés des systèmes internes et la démission du nouveau chef de cabinet, Matt Hopson.
Ce remaniement s’inscrit dans le cadre des efforts de l’administration Trump visant à renforcer son emprise sur l’USAID, qui supervise l’aide étrangère, les secours en cas de catastrophe et les initiatives de développement international.
Vendredi soir, une scène spectaculaire s’est déroulée au siège de l’USAID, situé dans le bâtiment Ronald Reagan. Des individus s’identifiant comme des employés du Département d’État et des représentants du DOGE ont exigé un accès immédiat aux bureaux de l’agence. Après avoir essuyé un premier refus, ils ont menacé De faire appel aux agents de la polic fédérale U.S. Marshals Service, contraignant ainsi les agents de sécurité à leur ouvrir les portes. Des témoins ont décrit ces individus comme étant mal préparés et peu familiers avec les opérations de l’agence. Alors que les tensions s’intensifiaient, deux hauts responsables de la sécurité de l’USAID ont été mis en congé administratif pour avoir refusé de se conformer aux directives du DOGE.
La situation s’est rapidement aggravée avec la mise en congé de nombreux autres employés et leur exclusion des systèmes internes de l’agence. Cette intervention a suscité des interrogations quant à la légalité des actions du DOGE et à l’avenir de l’USAID. Parallèlement, Elon Musk, impliqué dans la supervision de la restructuration de l’agence, a publiquement critiqué l’USAID sur sa plateforme de médias sociaux, X. “L’USAID est une organisation criminelle. Il est temps qu’elle disparaisse”, a-t-il écrit, provoquant une vive inquiétude parmi les employés de l’agence et les défenseurs de l’aide internationale.
Un haut responsable de l’USAID a qualifié cette prise de contrôle d’”opération de type mafieux”, ajoutant qu’elle avait “profondément ébranlé le moral du personnel de l’agence”. Il a également interpellé les sénateurs républicains Lindsey Graham et Jim Risch, qui ont historiquement soutenu l’USAID, les exhortant à réagir. “Oui, l’USAID a besoin de réformes, comme toutes les agences, mais nous nous attendons à ce qu’elles soient menées avec une certaine réflexion et une implication du Congrès”, a-t-il déclaré. À l’intérieur du siège, des bannières et affiches portant le logo de l’USAID ont été retirées et empilées dans les couloirs, tandis que certains employés se sont vu confisquer leurs badges d’identité et leurs ordinateurs de travail.
Les représentants du DOGE ont également pris le contrôle de plusieurs bases de données et systèmes cruciaux de l’USAID, notamment le Development Evaluation Clearinghouse et le Development Information Solution (DIS), qui assurent le suivi des projets d’aide internationale. Ils ont en outre accédé à Phoenix, le système de gestion financière de l’USAID, utilisé pour la budgétisation et la comptabilité. La panne de ce système au cours du week-end a suscité de vives inquiétudes parmi les sous-traitants de l’USAID, notamment ceux impliqués dans la distribution de médicaments essentiels, tels que les traitements antirétroviraux contre le VIH/SIDA.
Selon certaines sources, les coupes budgétaires dans l’aide étrangère voulues par l’administration Trump sont pilotées par Peter Marocco, un ancien allié de campagne, ainsi que par Mark Kevin Lloyd, un militant du Tea Party récemment nommé à la tête d’un bureau clé de l’USAID. Lloyd, ancien directeur de campagne de Trump en Virginie en 2016, avait déjà été nommé conseiller de l’USAID sur la liberté religieuse en 2020. Ces nominations ont alimenté les spéculations sur les véritables intentions de cette intervention : s’agit-il d’un démantèlement progressif de l’USAID ou d’un réalignement de ses ressources sous le contrôle direct du Département d’État ?
Face à cette incertitude, les experts s’interrogent sur l’avenir de l’USAID. Son infrastructure d’aide mondiale sera-t-elle maintenue, réorientée ou réduite de manière significative ? Certains redoutent que l’administration Trump n’utilise les systèmes de l’USAID pour rediriger rapidement les fonds et les projets d’aide, contournant ainsi la surveillance du Congrès. Une telle restructuration pourrait avoir des conséquences majeures sur les programmes de développement international et sur les relations diplomatiques des États-Unis.
La crise a atteint un nouveau sommet lorsque le site web de l’USAID a été mis hors ligne samedi, sans aucune indication quant à sa remise en service. Un e-mail interne indiquait uniquement qu’aucune mise à jour n’était disponible sur la réactivation du site. Certains employés ont interprété ce message vague comme une coupure intentionnelle. “Il semble qu’une décision ait été prise d’éteindre les lumières”, a confié une source. Dans un climat de profonde incertitude, le personnel et les sous-traitants de l’USAID attendent avec anxiété des clarifications sur l’avenir de l’agence.