Roxbury, MA – INFOHAITI.NET – PAR YVES CAJUSTE – La députée fédérale Ayanna Pressley (MA-07) a répondu à quelques questions de la presse locale hier samedi 22 mars à l’issue du Forum communautaire qu’elle a organisé au Roxbury Community College à Roxbury (Boston).
Répondant à la première question de ce point de presse sur la coexistence de deux visions au sein du Parti démocrate — une vision progressiste incarnée par elle-même, Alexandria Ocasio-Cortez ou encore la sénatrice Elizabeth Warren, et une ligne plus centriste — Ayanna Pressley a rappelé :
« Nous sommes une grande tente, une coalition. L’autre camp est une secte. Nous sommes un véritable parti. Même si nous avons parfois des divergences sur la manière d’y arriver, nous partageons les mêmes valeurs fondamentales pour ce pays. »
Pour la députée fédérale du MA-07, ce n’est pas le moment de « modérer nos aspirations ». Elle insiste sur l’importance de continuer à promouvoir des solutions audacieuses, profondes, ancrées dans la réalité des gens : accès à l’avortement, efforts de syndicalisation, salaire décent, annulation de la dette des étudiants, crédit d’impôt pour enfants.
« Ces politiques progressistes sont populaires. Lorsqu’elles sont soumises au vote, elles gagnent », a-t-elle déclaré.
Interrogée sur la gestion récente du shutdown gouvernemental par le Sénat et le rôle du chef de la minorité Chuck Schumer, Pressley n’a pas mâché ses mots.
« Ce que Chuck a fait est inacceptable. C’était une trahison envers le peuple »
« Ce que Chuck a fait est inacceptable. C’était une trahison envers le peuple. […] Il y avait une alternative. Le choix n’était pas entre la fermeture du gouvernement et un projet républicain malveillant. »
Elle a néanmoins refusé de réclamer publiquement la démission de Schumer, tout en exprimant l’espoir qu’il « tirera les leçons » de cette erreur.
« Nous devons utiliser tous les outils à notre disposition. Les gens veulent nous voir nous battre », a-t-elle martelé.
La députée fédérale Pressley a également rendu hommage à Kitty Dukakis* * (décédée vendredi dernier), qu’elle a qualifiée de « pionnière », saluant son courage d’avoir partagé publiquement ses luttes personnelles à une époque où cela n’était pas courant.
Évoquant l’inquiétude ressentie par certains citoyens face à l’ampleur des crises actuelles, Pressley a exprimé sa propre frustration de ne pouvoir agir plus rapidement.
« Les besoins sont urgents, mais nos réponses sont souvent procédurales. […] J’aimerais pouvoir tout réparer immédiatement, mais nous traversons un moment sans précédent dans l’histoire de notre pays. »
Elle a insisté sur la nécessité d’également « innover, organiser, espérer » face aux attaques multiples portées par l’extrême droite :
« Les Républicains inondent le terrain. Nous devons faire de même. Nous devons rester vigilants. »
Face aux critiques exprimées dans certains meetings publics, y compris envers les démocrates, Pressley dit comprendre cette colère.
« Je ne vais jamais contester l’expérience des gens. Leur colère est légitime. Et nous devons continuer à écouter activement, même si cela nous met mal à l’aise. Cela nous empêche de devenir complaisants. »
Elle s’est dite encouragée par le fait que les citoyens commencent à identifier les véritables responsables de cette crise politique :
« Nous devons obliger les Républicains à assumer leurs choix. Même la menace de fermeture du gouvernement vient d’eux. »
Enfin, questionnée par une sur l’idée d’un « Tea Party » progressiste au sein du Parti démocrate, Pressley a éludé :
« Je ne suis pas familière avec ce concept, ou cette idée », a-t-elle conclu, remerciant les journalistes présents.
LE POINT DE PRESSE DANS SON INTEGRALITE :
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* KITTIE DUKAKIS
- Kittie Dukakis, née Katharine Dickson en 1936, est une figure publique américaine surtout connue pour être l’épouse de Michael Dukakis, ancien gouverneur du Massachusetts et candidat démocrate à l’élection présidentielle de 1988 face à George H. W. Bush.
- Origines et formation : Kittie est née à Cambridge, Massachusetts. Elle est d’origine irlandaise et juive. Elle a étudié à l’université de Pennsylvanie puis à Boston University.
- Rôle public : En tant que Première dame du Massachusetts, elle a soutenu plusieurs causes, notamment les arts, la santé mentale et la lutte contre la toxicomanie.
- Combat personnel : Kittie Dukakis a elle-même souffert d’alcoolisme et a été hospitalisée pour des troubles de santé mentale. Elle a fait preuve de courage en parlant ouvertement de ses difficultés dans ses mémoires intitulés Now You Know (1991), contribuant à briser les tabous autour de la dépendance et de la dépression.
- Engagement civique : Kittie Dukakis a continué à militer pour des causes liées à la santé mentale et au bien-être des anciens combattants, y compris par le biais du travail avec des hôpitaux et des associations.