“Ce que nous vivons n’est pas une démocratie … Face à un dictateur, on répond par la défiance.”
Roxbury, MA — INFOHAITI.NET – PAR YVES CAJUSTE – La députée fédérale Ayanna Pressley (District MA-07) a tenu hier samedi un Forum Communautaire à Roxbury Community College (RCC) – réunion publique à laquelle ont participé des résidents venus de tous les coins de la région métropolitaine de Boston.
L’événement, qui s’est déroulé dans l’auditorium du RCC (Media Arts), affichait complet. Une salle supplémentaire a même été ouverte pour accueillir les participants n’ayant pu trouver de place dans l’amphithéâtre principal.
Prenant la parole à ce Forum Communautaire à Roxbury, la députée fédérale a dénoncé avec force le programme « cruel » de l’administration Trump-Musk, qu’elle a qualifiée de « prise de pouvoir hostile », menaçant les droits fondamentaux, les travailleurs fédéraux, les immigrants et les acquis sociaux tels que Medicaid et la Sécurité sociale.
Elle a remercié ses collègues élus, dont la sénatrice Liz Miranda, pour leur engagement en cette période où, selon elle, le gouvernement fédéral est plongé dans le chaos. Pressley a ensuite tenu à rendre hommage à son équipe, à sa famille et à ses soutiens, soulignant : « Même si je passe la plupart de mon temps à Washington, je sais exactement pour qui je travaille : vous toutes et tous. »
« Ces temps sont profondément troublants. Nous faisons face à une administration hostile qui cherche à nous diviser et à infliger un mal de grande ampleur », a-t-elle déclaré, visiblement émue.
Washington est plongé dans le chaos institutionnel
Dans un discours passionné, Mme Pressley a salué la tradition militante de Roxbury et souligné l’importance du travail collectif, particulièrement dans un contexte où, selon elle, Washington est plongé dans le chaos institutionnel.
Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, la majorité républicaine au Congrès agit selon un programme que Pressley qualifie de “destructeur” : réduction drastique des services publics, attaques contre les droits des minorités, et remise en cause de l’État de droit. L’élue a insisté sur les dangers d’un tel virage autoritaire :
“Donald Trump ne s’est jamais présenté pour améliorer votre quotidien ou faire baisser le prix du lait. Il s’est présenté pour le pouvoir — le prendre, l’exercer, l’abuser, et démanteler nos libertés civiles durement acquises.”
Plus loin, elle a évoqué la menace pesant sur des programmes essentiels comme Medicaid, Medicare, la Sécurité sociale, mais aussi sur les droits des communautés LGBTQ+, des immigrés, des Afro-Américains, et des femmes. Pressley a rappelé que les travailleurs fédéraux — “ceux-là mêmes qui assurent les services vitaux de notre société” — sont dans le viseur de cette administration.
Le danger d’un “autoritarisme technocratique”
Ayanna Pressley a aussi dénoncé l’influence croissante de milliardaires comme Elon Musk, qu’elle accuse de mettre en péril la démocratie américaine :
“Quand un milliardaire non élu, Elon Musk, pille les données privées des citoyens sans que le Congrès ne puisse l’obliger à rendre des comptes, ce n’est pas une démocratie.”
Selon elle, les républicains empêchent toute tentative de contrôle parlementaire et préfèrent “faire un spectacle politique” en convoquant des maires démocrates, plutôt que d’exiger des réponses des véritables puissants.
Un appel à la mobilisation et à la résistance
Dans ce climat d’incertitude, Pressley a exhorté ses concitoyens à choisir “la communauté plutôt que le chaos”, faisant écho à la célèbre question de Martin Luther King : “Where do we go from here? Chaos or community?” . Elle a également critiqué le manque de courage et/ou de prudence excessive de certains élus démocrates :
« Nous avons perdu cette élection pour de nombreuses raisons, mais surtout parce que trop souvent, les Démocrates agissent avec une puissance timorée. Quand nous avons le pouvoir, nous ne l’utilisons pas. »
Ayanna Pressley a plaidé pour que chaque outil institutionnel — y compris les recours judiciaires — soit utilisé pour contrecarrer ce qu’elle décrit comme une dérive autoritaire.
Une réponse forte au Trumpisme
En conclusion, la députée a affirmé sa détermination à continuer la lutte :
“Quand Trump appelle à l’expulsion de nos voisins, quand il fait arrêter des manifestants comme Mahmoud Khalil pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression, ce n’est pas la liberté. Ce sont les actes d’un dictateur. Et face à un dictateur, on répond par la défiance.”
Ce forum communautaire, organisé par la députée fédérale Ayanna Pressley au Roxbury Community College (RCC), à Roxbury (Boston) hier Samedi , s’est conclu par une séance de questions-réponses. Les citoyens ont pu échanger avec la députée en posant des questions soumises en ligne ou transmises par les participants présents sur place, par l’intermédiaire de la sénatrice Liz Miranda, qui assurait la modération. Les échanges ont porté sur les priorités législatives, l’accès aux soins de santé, la réforme de l’immigration et la protection des droits civils.“
