Tuesday, April 23, 2024
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Ranmase : ‘’La République dominicaine est un pays ennemi et nous devons le considérer comme tel’’, professeur Fritz Dorvilier

Deux candidats à la présidence : Mathias Pierre et Dr Marie Antoinette Gauthier, l’agronome William Michel, le professeur Fritz Dorvilier et Stanley Lucas (depuis Washington) étaient les invités de Ranmase ce weekend pour parler du délicat dossier de la République dominicaine avec, évidemment, un petit coup d’œil sur le processus électoral et les dernières controverses suscitées autour de l’éviction des candidats à la présidence Jacky Lumarque (Plateforme Verite) et Levelt Francois de MUDAH.

Sur ce dernier point, Fritz Dorvilier s’est évertué à démontrer que le CEP se comporte en pouvoir suprême et dictatorial au mépris du propre décret qu’il a fait publier puisqu’il écarte de manière  unilatérale des compétiteurs qui n’ont donc aucune possibilité de recours.  ‘’C’est un scandale que des démocrates ne devraient pas accepter car, si aujourd’hui, c’est Jacky Lumarque qui en est victime, il se pourrait que ce soit un autre demain’’, a dit le professeur Dorvilier qui a trouvé appui chez l’ancien responsable de ‘’Washington Democracy Project’.’
Stanley Lucas soutient le professeur Dorvilier dans ses critiques mais, probablement, pas pour les mêmes raisons. Lui, il a surtout condamné l’éviction des candidats Tet Kale (Sophia Martelly ou Roodolphe Boulos) ainsi que Laurent Lamothe ou Ralph Théano).  Aussi, propose-t-il un replâtrage de l’organisme électoral avec la mise à pied de pas moins de cinq conseillers dont les deux qui n’ont pas de décharge (Opont et Mme Paul Austin).

Si la position de Mme Marie Antoinette Gauthier était un peu nuancée (si des candidats sont écartés de manière injuste, le CEP doit revoir sa copie et les reprendre, a-t-elle dit), celles de Mathias Pierre et surtout de l’agronome William sont sans équivoque. Les deux soutiennent ouvertement le CEP et croient que la société doit faire preuve de sacrifice pour laisser travailler le conseil.
‘’Il est évident que certains secteurs cherchent visiblement à nous conduire vers une transition qui ne peut être que fatale au pays ; nous devons tout faire pour déjouer ce plan’’, a dit l’ingénieur Pierre.

L’agronome William Michel va un peu plus loin en se déclarant totalement solidaire de ce CEP qui a pris, selon lui, des décisions courageuses que le pays devrait supporter. ‘’Nous comprenons pourquoi ce pays ne peut pas progresser ; quand il y a des dirigeants irresponsables qui n’ont pas accompli leur devoir, ils trouveront demain des juristes sans scrupules qui viendront évoquer des théories (des formalités impossibles) pour justifier leurs bêtises et leur faire passer pour des victimes’’.

Sur le dossier de la République dominicaine, le professeur Fritz Dorvilier qui se dit plus patriotique que nationaliste était très amer ce samedi contre le pays voisin qui ne respecte aucun principe, aucune convention, aucun traité dont il est pourtant signataire et traite nos compatriotes comme des chiens. ‘’Je crois que nous devons cesser de nous voiler la face et essayer de sauver une amitié qui en fait n’a jamais existé ; nous devons prendre les choses en mains et considérer la République dominicaine comme un pays ennemi. Nous devons contourner les exigences de l’OMC et faire pression sur les commerçants haïtiens pour les obliger à se tourner vers d’autres pays fournisseurs pour leur commerce. Ils sont profondément racistes ; ils ne nous aiment pas et ils ne nous aimeront jamais’’, a dit Fritz Dorvilier.

L’agronome William qui est en partie d’accord avec le professeur Dorvilier croit que ce qui se passe aujourd’hui est en fait une répétition de l’histoire. ‘’En 1937, sous Trujilio, on a eu Vincent qui s’est comporté en collabo pour le dirigeant dominicain négligeant de défendre les intérêts du pays ; aujourd’hui, avec des contrats juteux des firmes dominicaines obtenus grâce au soutien de quelques insouciants des milieux d’affaires en Haïti ; ces derniers n’ont donc que faire des maltraitances de nos compatriotes pourvus que les commissions (sur des contrats) leur soient octroyées’’.

Stanley Lucas identifie le secteur auquel fait allusion l’agronome William Michel : le groupe de Bourdon. C’est la cible M. Lucas depuis des années et c’est justement cette équipe (les grandes familles de la bourgeoisie haïtienne) qui bénéficie des contrats juteux avec les hommes d’affaires dominicains qui sont responsables de l’escalade dans la crise haitiano-dominicaine. ‘’Le dossier était traité au niveau multinational mais, ce groupe a conseillé au pouvoir du président Martelly de le ramener au niveau bilatéral et c’est ainsi qu’il a piégé ce dernier’’, a dit M. Lucas. Mathias Pierre, lui a dénoncé le traitement très approximatif du dossier par l’Administration Martelly conseillant au peuple de faire des choix judicieux lors des prochaines joutes électorales pour éviter ces genres d’affronts à l’avenir. Marie Antoinette Gauthier estime que le peuple doit faire pression sur les dirigeants pour qu’ils changent de comportement face aux dominicains mais, le pays doit transformer ce mauvais passage en une grande opportunité pour changer les rapports (nettement favorables aux voisins aujourd’hui) à l’avenir.

Himmler Rebu qui a fait un passage-éclair à l’émission est d’accord avec ceux qui pensent qu’il y a une raison non avouée pour que ce dossier revienne à un niveau bilatéral alors que la communauté internationale, par ses pressions incessantes, commençaient à obtenir de bons résultats dans cette crise. ‘’Tôt ou tard, il faudrait qu’on nous explique pourquoi ce changement de cap qui est très préjudiciable au pays’’.

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