Boston, 17 juin 2025 – Par la rédaction d’InfoHaïti.net — La procureure générale du Massachusetts, Andrea Joy Campbell, a plaidé aujourd’hui devant la législature en faveur du STUDY Act, un projet de loi ambitieux visant à encadrer l’usage des technologies dans les écoles et à atténuer les effets néfastes des réseaux sociaux sur la santé mentale des jeunes.
Lors d’une audition virtuelle devant les commissions concernées, procureure générale a exprimé son soutien appuyé au projet de loi H.666/S.335, officiellement intitulé Safe Technology Use and Distraction-Free Education for Youth Act. Elle a rappelé que ce texte s’inscrit dans la mission plus large de son bureau, qui est de protéger les habitants du Massachusetts contre un large éventail de menaces, en accordant une attention particulière au bien-être des jeunes.
« En tant que procureure générale, mais aussi mère de deux jeunes garçons, je me sens moralement responsable de défendre non seulement mes enfants, mais l’ensemble de la jeunesse du Commonwealth », a-t-elle affirmé.
Une réponse législative à une crise de santé publique
Le STUDY Act vise à créer un cadre scolaire plus sain en interdisant l’utilisation des téléphones portables personnels et appareils électroniques tout au long de la journée scolaire, du début à la fin des cours. Cette mesure concerne aussi bien les heures de cours que les périodes de transition, les pauses et le déjeuner.
« L’omniprésence des téléphones et des réseaux sociaux à l’école est perçue comme l’un des facteurs majeurs de la crise actuelle de santé mentale chez les jeunes », a souligné Andrea Campbell, s’appuyant sur les alertes répétées de parents, enseignants, chercheurs et des jeunes eux-mêmes.
Le projet de loi prévoit des exceptions pour les situations d’urgence ou les élèves en situation de handicap, tout en exigeant que les écoles mettent en place des programmes éducatifs sur les effets émotionnels, sociaux et physiques des réseaux sociaux.
Soutien aux enseignants et régulation des plateformes
Outre l’impact positif attendu sur la concentration des élèves, une telle politique permettrait de soulager les enseignants et le personnel administratif, souvent contraints de gérer l’usage incontrôlé des appareils numériques pendant les cours.
Le STUDY Act va plus loin en imposant aux entreprises de réseaux sociaux des obligations spécifiques pour protéger les comptes des mineurs. Il s’agit notamment de désactiver certaines fonctions comme la lecture automatique (autoplay), les notifications intempestives ou le défilement infini (scrolling) pendant certaines heures.
« Les plateformes gagnent des milliards de dollars en exploitant l’attention des jeunes utilisateurs. Il est de notre devoir de fixer des règles claires pour leur sécurité », a déclaré Mme Campbell.
Ce texte vient compléter les poursuites judiciaires engagées par le bureau de la procureure Campbell contre Meta, sa filiale Instagram, ainsi que TikTok, accusés d’avoir sciemment conçu des interfaces destinées à rendre les jeunes dépendants, tout en trompant le public sur les prétendues mesures de sécurité mises en place.
Une mobilisation collective pour un environnement numérique plus sain
Me Campbell a également salué l’engagement du Sénateur Julian Cyr et des Députés Alice Hanlon Peisch et Kate Lipper-Garabedian pour leur rôle dans la préparation et le soutien du projet de loi. Elle a conclu en appelant les parlementaires à voter en faveur du STUDY Act, soulignant qu’il s’agit d’un geste local fort et concret pour la jeunesse du Massachusetts.
« En limitant l’accès aux téléphones et en fixant des normes plus strictes aux entreprises numériques, nous prenons des mesures courageuses pour protéger nos enfants », a-t-elle affirmé.
Le STUDY Act a été rédigé avec la contribution des membres du Conseil des jeunes de la procureure générale Campbell, un groupe de bénévoles composé d’adolescents sélectionnés dans l’ensemble du Massachusetts pour conseiller le bureau sur les questions touchant la jeunesse. Cette loi s’inscrit dans l’approche globale de la procureure Campbell visant à protéger les jeunes contre les effets nocifs des réseaux sociaux. La procureure générale a intenté des poursuites contre Meta, sa filiale Instagram, ainsi que TikTok, pour avoir conçu leurs plateformes de manière à rendre les jeunes dépendants et pour avoir trompé le public quant aux mesures prises pour assurer la sécurité des utilisateurs.
Le STUDY Act est soutenu par la Massachusetts Psychiatric Society, Sociedad Latina, l’American Federation of Teachers Massachusetts, et la Massachusetts Teachers Association.