Monday, April 28, 2025
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La procureure du Massachusetts Andrea Campbell soutient l’intégration de livres LGBTQ+ dans les écoles publiques dans un mémoire adressé à la Cour suprême

Coalition de 19 États en faveur de l’autonomie locale en matière d’intégration de contenus LGBTQ+ sans recours au retrait parental

Boston, Massachusetts  – 9 Avril  2025- INFOHAITI.NET – La procureure générale du Massachusetts, Andrea Joy Campbell, a co-présidé une coalition de 19 procureurs généraux dans le dépôt d’un mémoire en soutien  à la défense auprès de la Cour suprême des États-Unis. Cette initiative vise à soutenir la politique du district scolaire de Montgomery County, dans le Maryland, qui intègre des livres inclusifs LGBTQ+ dans son programme scolaire sans offrir aux parents la possibilité d’un retrait de leurs enfants, selon un communiqué de presse de son Bureau de Communication.

Ce mémoire a été déposé dans le cadre de l’affaire Mahmoud, et al. v. Taylor, et al., dans laquelle les plaignants affirment que l’impossibilité de retirer leurs enfants de l’exposition à ces ouvrages viole leur droit, garanti par le Premier Amendement, à exercer librement leur religion. La Cour suprême devrait entendre les arguments des parties le 22 avril prochain.

Dans sa déclaration, la procureure générale Campbell a rappelé l’importance de préparer les élèves à vivre dans une société diversifiée :

« Préparer nos enfants à évoluer dans une société plurielle est un pilier fondamental de l’éducation. Les districts scolaires doivent pouvoir déterminer que l’utilisation de livres inclusifs LGBTQ+ favorise des environnements d’apprentissage respectueux pour tous les élèves », a-t-elle déclaré. « Je suis fière de défendre l’usage de ces ouvrages, qui enseignent à nos enfants à se respecter mutuellement, sans interférer avec leurs croyances personnelles. »

Une question au cœur du débat éducatif et constitutionnel

Le différend trouve son origine en mars 2023, lorsque le conseil scolaire de Montgomery County a adopté un programme obligatoire de langue pour les classes de la maternelle à la cinquième année, incluant des ouvrages reflétant les réalités et identités LGBTQ+. Ce programme visait à promouvoir le respect et la tolérance. Les plaignants, invoquant des motifs religieux, ont intenté une action en justice et demandé une injonction préliminaire pour contester l’absence de clause de retrait.

La Cour d’appel fédérale du “Fourth Circuit”  a confirmé le rejet de cette injonction, concluant que l’exposition des enfants à ces livres n’équivalait pas à une atteinte à la liberté religieuse de leurs parents. Le mémoire déposé par la coalition demande à la Cour suprême de confirmer cette position, estimant que les politiques du district respectent pleinement la Constitution.

L’enjeu : des écoles plus sûres et inclusives

Les procureurs généraux signataires soulignent que l’usage de livres inclusifs LGBTQ+ s’inscrit dans un objectif plus large de lutte contre la discrimination et le harcèlement en milieu scolaire. Des études citées dans le mémoire indiquent que 68 % des élèves LGBTQ+ se sentent en insécurité à l’école, et que la majorité d’entre eux entendent régulièrement des propos homophobes de la part de leurs pairs.

En parallèle, d’autres recherches montrent que les environnements scolaires inclusifs, appuyés par des contenus éducatifs favorables aux réalités LGBTQ+, permettent une meilleure santé mentale, un sentiment d’appartenance accru et une baisse des discriminations.

Une distinction entre éducation à la sexualité et inclusion

Le mémoire réfute également la comparaison faite par les plaignants entre les cours d’éducation sexuelle, dont les parents peuvent effectivement retirer leurs enfants, et l’usage de livres LGBTQ+. Il précise que ces ouvrages ne relèvent pas de l’éducation sexuelle mais visent à encourager le respect, la dignité et la compréhension entre élèves. En refusant l’option de retrait, le district de Montgomery affirme ainsi son engagement en faveur d’une école inclusive pour toutes et tous.

Une liberté religieuse non compromise

Enfin, la coalition insiste sur le fait que l’exposition à des points de vue différents dans un cadre éducatif ne constitue pas une atteinte à la liberté religieuse. Conformément à la jurisprudence de la Cour suprême, cette exposition ne contraint pas les élèves ou leurs parents à renoncer à leurs croyances ou à agir contre celles-ci. Ainsi, aucune violation constitutionnelle ne saurait être invoquée.

Le mémoire a été déposé conjointement avec le procureur général du Maryland, Anthony Brown, et soutenu par les représentants légaux de 17 autres États, dont la Californie, New York, le Colorado, le New Jersey, le Vermont et l’État de Washington.

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