BROCKTON – (Massachusetts) – PAR YVES CAJUSTE – Dans un discours prononcé mercredi après-midi devant le Club Economique de Pittsburgh (en Pennsylvanie), la Vice-Présidente Kamala Harris, candidate démocrate à l’élection présidentielle du 5 Novembre prochain a présenté un programme économique audacieux visant à renforcer et élargir la classe moyenne américaine.
Elle a d’abord évoqué les progrès réalisés au cours des dernières années (mandat Biden-Harris) en soulignant les principaux résultats économiques : un chômage à des niveaux proches de leurs plus bas records, une inflation en baisse plus rapide que dans d’autres pays développés et la création de près de 740 000 emplois dans le secteur manufacturier, dont 650 dans l’usine de fabrication de batteries de Turtle Creek et 15 000 autres à Montgomery Locks.
Kamala Harris défend une vision économique qui prône la baisse des taux d’intérêt et l’aide à la classe moyenne
Dans ce discours, Kamala Harris a rappelé la récente décision de la Réserve fédérale de réduire les taux d’intérêt pour la première fois en quatre ans et demi. Elle a souligné l’impact positif que cette mesure aura sur les Américains ordinaires en leur permettant de faire des achats importants comme une maison ou une voiture, ou de gérer leurs dettes existantes en remboursant leurs factures de carte de crédit. En mettant l’accent sur les avantages tangibles de la baisse des taux d’intérêt, elle a souligné son engagement à réduire les fardeaux financiers des familles qui travaillent et à faire en sorte que l’économie fonctionne pour tout le monde, pas seulement pour les riches.
Toutefois, Kamala Harris a reconnu les défis persistants, en particulier le coût élevé de la vie, soulignant que « le coût de la vie en Amérique est encore trop élevé ». Elle a évoqué sa propre enfance, « en regardant sa mère lutter pour payer ses factures, une réalité à laquelle des millions d’Américains sont confrontés aujourd’hui. » Kamala Harris a fait savoir que malgré la croissance économique, de nombreuses familles de la classe moyenne sont en difficulté et que l’élection présidentielle du 5 Novembre prochain offre un choix entre sa vision d’une « économie d’opportunités » et le programme de Donald Trump, qui, selon elle, profiterait aux riches au détriment « des familles qui travaillent ».
« Kamala Harris rejette les réductions d’impôts de Trump pour les riches et dévoile une « économie d’opportunités » pour les familles de la classe moyenne »
En évoquant les politiques économiques de Trump, Harris a critiqué ses réductions d’impôts pour les milliardaires et les entreprises, affirmant que le plan de son rival augmenterait les impôts de la classe moyenne de près de 4 000 dollars par an, réduirait la sécurité sociale et l’assurance-maladie. « Pour Donald Trump, l’économie doit être au service des riches propriétaires des grands gratte-ciel. Pas au service de ceux qui les construisent, ni de ceux qui installent l’électricité », a-t-elle déclaré.
Harris a proposé une voie différente, ancrée dans ce qu’elle appelle l’« économie des opportunités », qui vise à offrir des opportunités économiques à tous. « Je pense que nous devons renforcer et élargir notre classe moyenne et nous assurer que notre économie fonctionne pour tout le monde », a-t-elle déclaré. Elle a présenté un plan pour réduire le stress financier des familles, notamment des réductions d’impôts, qui fourniraient plus de 6 000 dollars aux nouveaux parents et élargiraient l’aide à la garde des enfants et des personnes âgées.
« …. Nous réduirons également les frais de garde d’enfants et de soins aux personnes âgées. Et enfin, nous donnerons à tous les travailleurs l’accès à des congés payés, ce qui aidera tous ceux qui s’occupent de leurs enfants, de leurs parents âgés ».
Pour faire face à la crise du logement, Harris s’est engagée à augmenter l’offre de logements abordables en construisant 3 millions de nouveaux logements, en réduisant les formalités administratives et en accordant une subvention de 25 000 dollars pour financer un premier achat immobilier. Elle a souligné l’importance du logement comme moyen pour les Américains de créer une richesse intergénérationnelle.
« Aidons davantage d’Américains à acheter un logement, ce qui est, nous le savons, une étape cruciale dans leur capacité à accroître leur patrimoine et celui des générations futures » a martelé la candidate démocrate à la présidence.
Dans ce discours sur son programme économique hier a Pittsburgh, Kamala Harris a opposé son approche de réduction des coûts pour la classe moyenne à celle de Donald Trump. Elle a cité une enquête menée par le Financial Times et l’Université de Chicago, dans laquelle de nombreux économistes de renom s’accordaient à dire que son plan serait plus efficace pour maintenir l’inflation à un niveau bas. Kamala Harris a utilisé cette étude pour souligner son affirmation selon laquelle le programme économique de Trump non seulement ne parviendrait pas à résoudre le problème de la hausse du coût de la vie, mais entraînerait une hausse active des prix pour les Américains ordinaires.
Alors que le plan « Opportunity Economy » de Kamala Harris se concentre sur des réductions d’impôts ciblées pour la classe moyenne, sur la réduction des coûts des soins de santé et du logement et sur l’investissement dans l’innovation, le programme de Trump, a-t-elle soutenu, profite principalement aux riches et aux entreprises. Ses politiques, telles que les importantes réductions d’impôts pour les milliardaires et la déréglementation, peuvent stimuler la croissance à court terme, mais elles feraient grimper l’inflation en augmentant les déficits et en sous-investissant dans les secteurs qui ont un impact direct sur les familles qui travaillent. Harris a présenté son approche comme visant à créer une stabilité économique et une accessibilité à long terme, en contraste avec la politique de “ruissellement économique” (trickle down economics) de Trump, qui, selon elle, exacerberait les inégalités et les pressions sur les coûts.
Les petites entreprises ont également occupé une place importante dans la vision économique de Harris. Elle a critiqué le bilan de Trump concernant les petites entreprises, citant un article paru récemment dans la presse: « Donald Trump déteste-t-il les petites entreprises ? » Le plan de la candidate démocrate vise à faciliter l’accès des entrepreneurs au capital, en augmentant le crédit d’impôt pour les startups de 5 000 $ à 50 000 $ et en fournissant des prêts à faible taux d’intérêt pour aider les petites entreprises à se développer. « Les petites entreprises contribuent à stimuler notre économie. Elles créent près de 50 % des emplois du secteur privé et renforcent notre classe moyenne », a déclaré Harris.
Les États-Unis à jouer un rôle de premier plan dans les industries émergentes afin de devancer la Chine au 21e siècle
En ce qui concerne l’innovation, Kamala Harris a souligné le rôle historique de l’Amérique en tant que leader mondial en matière de puissance industrielle, insistant sur la nécessité de dominer les industries émergentes comme l’énergie renouvelable et l’Intelligence Artificielle (IA). Elle a noté : « Nous investirons dans les industries du futur… et veillerons à ce que ce soit l’Amérique, et non la Chine, qui remporte la compétition pour le 21e siècle. » analyse cette déclaration de Kamala Harris.
Harris s’est également engagée à doubler le nombre de programmes d’apprentissages et à éliminer les exigences inutiles en matière de diplômes pour les emplois fédéraux, permettant à davantage de personnes de réussir en fonction des compétences plutôt que des diplômes. « Mettons l’accent sur les compétences, pas seulement sur les diplômes », a-t-elle déclaré, encourageant le gouvernement et le secteur privé de réformer les pratiques d’embauche.
Harris a conclu en déclarant que les Etats-Unis doivent agir avec une plus grande urgence pour construire les infrastructures du futur plus rapidement et plus efficacement. « Il y a un temps pour la patience et un temps pour l’impatience », a-t-elle fait remarquer, ajoutant que les projets aux États-Unis prennent trop de temps à se concrétiser. Elle a promis que sous sa présidence, l’Amérique agirait rapidement pour créer une économie plus forte et plus juste où chaque Américain a la possibilité de prospérer.
En résumé, dans ce discours prononcé mercredi après-midi devant le Club Economique de Pittsburgh (en Pennsylvanie), la Vice-Présidente Kamala Harris, candidate démocrate à l’élection présidentielle du 5 Novembre prochain a présenté une vision économique globale centrée sur des initiatives visant à renforcer et élargir la classe moyenne, à améliorer l’accès au logement, la réduction des coûts de santé, le soutien aux petites entreprises et l’investissement dans l’innovation, tout en établissant un contraste marqué avec les politiques économiques proposées par Donald Trump son rival du parti républicain.
YVES CAJUSTE
BROCKTON, MA