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Somerville : Ayanna Pressley mobilise pour la libération de Rümeysa Öztürk et dénonce l’agenda de Donald Trump

SOMERVILLE, 24 avril 2025 – Par la rédaction d’InfoHaïti.net – Moins de 24 heures après son retour de Louisiane, la députée fédérale Ayanna Pressley (MA-07) a tenu un Town Hall (forum communautaire) hier mercredi au lycée de Somerville. Aux côtés de la maire  Katjana Ballantyne, elle a alerté sur la détention qu’elle qualifie d’arbitraire de Rümeysa Öztürk, doctorante à l’université Tufts et résidente de Somerville, arrêtée par les services de l’immigration (ICE) il y a plus d’un mois.

Une arrestation brutale, une détention préoccupante

Lors de son intervention, la députée fédérale est revenue sur sa visite au centre de détention de Basile, en Louisiane, où est incarcérée la jeune femme. « Rümeysa a été interpellée brutalement en pleine rue par des agents en civil, menottée, enchaînée, puis embarquée dans un véhicule non identifié », a déclaré Ayanna Pressley, visiblement émue. « Elle ignorait où on l’emmenait, ni pourquoi. Elle a cru un moment qu’on allait la tuer. »

Transférée du Massachusetts au New Hampshire, puis en Géorgie avant d’être envoyée en Louisiane, Rümeysa est aujourd’hui détenue dans un centre géré par une entreprise privée. La députée dénonce des conditions de détention « indignes et cruelles » : privation de sommeil, malnutrition, températures glaciales, absence d’accès à des soins médicaux adaptés, notamment pour ses crises d’asthme. Privée d’avocat, elle s’est également vu retirer son hijab sans son consentement. « Personne ne devrait endurer cela », a-t-elle martelé.

Un engagement malgré l’épreuve

Malgré la dureté de sa situation, Rümeysa fait preuve, selon Pressley, d’un courage remarquable. « Elle a passé notre rencontre à plaider pour les autres femmes incarcérées avec elle. Elle avait avec elle des pages de notes manuscrites, mobilisant ses compétences de doctorante pour documenter les abus. »

Elle a également exprimé sa reconnaissance à la communauté de Somerville, évoquant un moment marquant où un voisin, témoin de son arrestation, avait filmé la scène. « Ce geste lui a redonné un peu de calme dans une situation de terreur », a relaté la députée.

Une mobilisation politique et citoyenne

Ayanna Pressley a appelé à une mobilisation large pour exiger des réponses et la libération de Rümeysa. Elle a interpellé le sénateur Marco Rubio sur la révocation du visa de la doctorante, alors même qu’un mémo du Département d’État précisait qu’aucune faute ne lui était reprochée. Elle exige également que l’ICE se conforme à une décision de justice ordonnant son transfert vers la Nouvelle-Angleterre.

Membre de la commission de supervision de la Chambre des représentants, Pressley s’engage à poursuivre ses visites dans les centres de détention afin de défendre les droits constitutionnels des détenus.

Une attaque directe contre l’agenda de Donald Trump

Au-delà du cas individuel de Rümeysa, la députée a dénoncé les politiques migratoires et sociales de Donald Trump, les qualifiant de « dictatoriales ». Elle a averti : « Que vous soyez bénéficiaire du DACA, citoyen naturalisé, demandeur d’asile ou titulaire d’un visa étudiant, il cherche à vous nuire. »

Citant James Baldwin – « Si on vient vous chercher le matin, ils viendront pour nous tous le soir » – Pressley a souligné l’urgence d’une résistance collective : « Nos libertés et nos destins sont liés. »

Une promesse de combat quotidien

« Être votre représentante est un honneur que je ne prends jamais à la légère », a conclu Ayanna Pressley, avant de donner la parole aux participants pour une session de questions-réponses.

L’affaire Rümeysa Öztürk, devenue emblématique des dérives du système de détention migratoire et des politiques discriminatoires, pourrait bien cristalliser une mobilisation plus large pour la défense des droits humains et des libertés fondamentales aux États-Unis.

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