Thursday, April 25, 2024
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Ouverture de la première session de l’année législative

Après la validation des pouvoirs des nouveaux sénateurs, l’ouverture de l’année législative devrait se dérouler sans épines. Mais rien n’y fit, du moins au début. Justement, l’arrestation de Guy Philippe suivie de son transfert aux États-Unis s’est invitée dans le bric-à-brac des débats. Chauvis Robas, député des Cayes, offusqué, aimerait que le président provisoire s’explique alors qu’un autre a sollicité un huis clos. Vient alors le tour de Joseph Lambert, de retour dans l’arène, six ans après, qui a su débroussailler le terrain par son expérience.

D’un calme énigmatique, l’élu du Sud-Est a soutenu en substance que le moment n’était pas propice.
L’assemblée suspendue à ses lèvres, Joseph Lambert a minutieusement exposé son argumentaire, pour faire barrage à ces parlementaires qui, de prime abord, ont voulu faire capoter la séance, comme ce fut le cas le 2e lundi de septembre en 2016. Ronald Larèche, président du Sénat ainsi que de l’Assemblée nationale, n’en pouvait pas être plus fier. Alors, il a surfé sur cette vague aux fins d’inciter les parlementaires au boulot plutôt qu’aux palabres. « Un parlement plus productif, voilà ce qu’attend de vous le peuple haïtien », martèle-t-il, à l’adresse de 75 députés et 20 sénateurs, conscient que les défis qui s’annoncent au pays sont nombreux.

La formule du premier des sénateurs n’en est pas moins révélatrice lorsqu’on a un Parlement dont le bilan se confine d’années en années à quelques projets de loi épars déposés dans les deux chambres. « C’est par votre travail régulier, vos rendements continus que vous parviendrez à asseoir sur des bases solides les fondements de l’État de droit […] », plaide Ronald Larèche, sous les yeux de l’ambassadeur américain, des membres du gouvernement et de ses collègues qui restent de marbre. Ronald Larèche, dont le mandat de président du Sénat arrive à terme cette semaine, a fait ressortir la nécessité de voter des lois pouvant placer Haïti sur la voie du progrès.

« Haïti a besoin de renforcer ses institutions et de garantir la stabilité sociale », a-t-il enchaîné, le ton ferme. Le sénateur du Nord-Est, dans son discours d’une dizaine de minutes, croit que la mise en place du Conseil constitutionnel, du conseil électoral permanent et la régulation de la Cour de cassation sont des objectifs à atteindre. Ronald Larèche, comme un père parlant à ses enfants, appelle ses pairs à jouer leur partition pour y arriver. Il est persuadé que face aux défis de l’heure, il nous faut un parlement proactif. « L’économie nationale est en passe de s’effondrer avec une production nationale en baisse de manière systématique, une inflation galopante, la décote de la gourde, une croissance pratiquement nulle […] », dépeint-il, comme pour témoigner de l’ampleur de nos malheurs.

Le président de l’Assemblée nationale a aussi prêché l’unité, pointé du doigt la crise de confiance qui gangrène le pays et la défaillance des trois pouvoirs. Pour Larèche, il est plus que temps de « redonner à la nation son indépendance économique et politique » et de « conduire le pays sur la voie du redressement économique et social ». « Notre travail est de voter des lois au profit de la population et de contrôler l’action gouvernementale », rappelle-t-il. L’homme du Nord ne s’arrête pas là. Sur un registre un peu différent, il croit que l’actuel couple exécutif a fait œuvre utile, bref a réussi à mener à bon port le processus électoral.

« Se plaçant au-dessus de la mêlée, ils [Jocelerme Privert et Enex Jean Charles] ont fait montre d’une impartialité éminemment patriotique qui a permis au candidat le plus populaire d’être élu », soutient-il. Il n’a pas manqué de les porter aux nues tant est si bien qu’il les campe comme modèles. « C’est un bel exemple que nos futurs exécutifs auront intérêt à suivre pour la stabilité future, synonyme de croissance pour notre pays », a-t-il dit, avant que le Premier ministre Énex Jean Charles ne vante les actions entreprises par son gouvernement dans le Sud après le passage de Matthew et qu’il ne s’enorgueillit d’avoir pu organiser des élections avec uniquement de l’argent haïtien…

Juno Jean Baptiste

Source Le Nouvelliste

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