Wednesday, April 24, 2024
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Martelly en bon disciple de Duvalier

Sous le signe du changement, voilà comment il comptait marquer son passage au timon des affaires de l’Etat et faire oublier les années Préval caractérisées par une nonchalance à outrance au niveau le plus élevé de l’échelle de l’Etat.  En réalité, après 7 mois au pouvoir, s’il y a un point sur lequel le nouveau président aura réussi à faire disparaitre son prédécesseur de l’imaginaire collectif, c’est bien par son narcissisme et l’image du président “bon papa”qui n’est pas sans rappeler un certain Duvalier (particulièrement le père) ….

Sous le signe du changement, voilà comment il comptait marquer son passage au timon des affaires de l’Etat et faire oublier les années Préval caractérisées par une nonchalance à outrance au niveau le plus élevé de l’échelle de l’Etat.  En réalité, après 7 mois au pouvoir, s’il y a un point sur lequel le nouveau président aura réussi à faire disparaitre son prédécesseur de l’imaginaire collectif, c’est bien par son narcissisme et l’image du président “bon papa”qui n’est pas sans rappeler un certain Duvalier (particulièrement le père) et l’on comprend mieux pourquoi Ibo Lele (l’hôtel servant de résidence à Baby Doc) semble représenter le centre névralgique de ce pouvoir.

Il est en effet de notoriété publique que le président Martelly a pour habitude de se faire conseiller par cet homme qui bénéficie d’une protection à peine voilée de la présidence et ne court, semble t-il, aucun risque de se faire juger pour les faits qui lui sont reprochés pendant sa présidence (1971-1986). Martelly ne s’en cache pas et il a d’ailleurs choisi plusieurs hommes de cet ancien régime pour les placer dans des postes-clés de son administration. Les anciens présidents étaient tous, dans un premier temps, invités à l’investiture du président Michel Joseph Martelly (prétexte dit-on pour que Jean Claude Duvalier ait ses entrées et sorties dans les avenues du pouvoir) et finalement, on a inventé un prétexte de cartes d’invitation pas préparées à temps pour se raviser et ainsi éviter la tempête médiatique amorcée par le RNDDH qui commençait à s’offusquer que le nouveau président se préparait à déployer le tapis rouge pour donner un brevet d’impunité à ce pourfendeur de la démocratie et des libertés publiques alors que les victimes et leurs familles n’avaient  pas obtenu justice ni réparation pour les préjudices corporels, moraux et psychologiques reçus; sans parler de ceux qui avaient payé de leur vie la dictature du père et du fils.

Michel Joseph Martelly n’a visiblement pas une bonne connaissance de la constitution en vigueur; il n’a non plus pas été conseillé sur cet article de la charte fondamentale interdisant le culte de la personalité. Sinon, comment pourrait-il afficher en grande pompe sa photo sur un poster-géant sur la route de l’aéroport où il s’enorgueillit d’avoir entrepris les travaux de rénovation de l’aéroport gravement endommagé lors du séisme du 12 Janvier 2010. L’on se demande comment et pourquoi aucun de ses conseillers n’a eu le courage de lui dire qu’il n’a pas le droit de vendre son image avec ce projet puisque l’argent qui sera dépensé représente le fruit du dur labeur du malheureux contribuable.

De toute façon, il n’avait pas à s’en vanter puisqu’un certain mérite lui reviendrait quand même d’avoir fait de ces travaux une priorité alors que le président Préval avait passé plus d’un an à se pavaner dans cet aéroport délabré  sans comprendre qu’il représentait le premier contact du touriste avec le pays et qu’il se devait d’être en bon état.

Comme si tout ceci n’avait pas suffi pour rapprocher un peu plus le président Martelly de son modèle Duvalier, il a entrepris ces derniers temps de faire le tour du pays avec des enveloppes de 500 et de 1000 gourdes en main pour distribuer aux gens. Il distribue des jouets aux enfants (pour les fêtes de fin d’année); des motocyclettes et il fait préparer par les mairies des bouillons populaires aux haïtiens. L’on ne peut s’empêcher de se demander qui a le contrôle des finances de ce pays, comment peut-il avoir de l’argent à dépenser à sa guise alors qu’à notre connaissance, il n’est pas ordonnateur et n’est pas comptable de deniers publics. Devant qui, quand et comment pourra-t-il expliquer ces dépenses, notre cher président ? En quoi pense-t-il pouvoir changer la situation générale d’existence de ce peuple par ces gestes qui frisent le populisme ? C’est sûr aussi que le président ne sait pas qu’il a un chef de gouvernement et qu’il doit lui laisser du travail à faire. Au train où vont les choses, si le chef de l’Etat ne se reprend pas et qu’il continue son “One man Show”, nous allons vers la catastrophe.

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