Wednesday, April 24, 2024
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Le président sortant René Préval plaide en faveur d’une nouvelle orientation de l’intervention onusienne en Haïti

Le président sortant d’Haïti René Garcia Préval a proposé aujourd’hui à New-York des réflexions et un débat sur l’efficacité des interventions de l’ONU en Haïti qui ont abouti depuis 1993 à “11 ans de présence militaire dans un pays qui n’est pas en guerre”.

Dans ce bref discours prononcé à l’occasion d’une journée spéciale à l’initiative de la Colombie, assurant la présidence du Conseil de Sécurité des Nations-Unis pour le mois d’Avril, M. Préval  a souligné l’instabilité qui a caractérisé la vie politique haïtienne au cours des 25 dernières années. De 1993 à nos jours,  six missions militaires de l’ONU ont été déployées en Haïti : la MINUHA, la MANUH, la MITNUH, la MIPONUH, la MICAH et finalement la MINUSTAH, présente depuis 2004 sans mentionner l’intervention des troupes américaines en octobre 1994 pour rétablir l’ordre constitutionnel et réinstaller le président Jean-Bertrand Aristide dans ses fonctions

«Il est triste de constater que je suis le seul président à avoir accompli …deux mandats constitutionnels  ..et le seul à n’avoir pas connu la prison ou l’exil » a dit M. Préval  s’adressant aux représentants d’une quarantaine de pays, de l’Union Européenne, de l’Organisation des Etats-Américains (OEA), de la Banque Interaméricaine de Développement (BID), de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) et à l’ancien président américain, M. Bill Clinton, Envoyé spécial du Secrétaire général pour Haïti.

Le président Préval a profité  de sa dernière prestation à l’ONU pour remercier la communauté internationale pour l’aide accordée à Haïti après le séisme du 12 janvier tout en épinglant la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH )  l’invitant «à plus de célérité et d’efficacité , car malgré le courage du peuple haïtien, la patience a ses limites ». M. Préval voulait donc faire l’écho des critiques formulées à l’égard de  la CIRH par de nombreuses organisations de la société civile haïtienne qui s’insurgent notamment contre une certaine mainmise d’«influents bailleurs de fonds » et l’opacité qui entoure le fonctionnement et les prises de décision de cette institution créée par arrêté présidentiel en Avril 2010.

Tout en se gardant de dresser un bilan négatif de la présence militaire de l’ONU en Haïti au cours de ces dernières années, M. Préval a évoqué une thèse si chère aux pourfendeurs de l’aide occidentale au tiers-monde sous-développé à savoir que l’insatisfaction des droits socio-économiques élémentaires sont la cause principale de l’instabilité politique du pays le plus pauvre des Amériques. A ce titre, le président sortant a rappelé le thème de son discours de prestation de serment le 14 Mai 2006.
 « les chars, les blindés et les militaires auraient dû céder la place à des bulldozers, des ingénieurs, à davantage d’instructeurs de police, d’experts en appui à la justice et au système pénitentiaire »  a indiqué un Préval véritablement déçu pour n’avoir pas été entendu par ses interlocuteurs.

« La dissuasion militaire n’est qu’un des aspects de la quête de la stabilité mais elle ne saurait se confondre avec elle » a conclu le président Préval qui plaidait ouvertement en faveur d’une nouvelle orientation de l’intervention onusienne en Haïti.

Sur l’épineux dossier de la justice, René Préval déclare que «l’impunité demeure insupportable et continue d’être un obstacle dans la recherche d’un apaisement social » et demande au prochain gouvernement de mettre en branle la machine judiciaire.
« Il est urgent que l’Etat haïtien favorise le renforcement du système judiciaire de sorte que ce pouvoir s’acquitte de sa mission constitutionnelle »

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