Brockton – (Massachusetts) – À quelques semaines de l’entrée en fonction de Donald Trump en janvier prochain, une vague d’anxiété s’empare des communautés migrantes à travers les États-Unis. Le président élu a promis lors de sa campagne de lancer des déportations massives de migrants en situation irrégulière et de réduire les protections pour certaines populations vulnérables. Cette situation inquiète non seulement les migrants, mais aussi les organisations qui les soutiennent.
Les groupes les plus vulnérables
Les titulaires du Statut de Protection Temporaire (TPS), comme les Haïtiens, les Salvadoriens et les Honduriens, redoutent que leur statut ne soit révoqué. Bien que ce programme offre une protection temporaire contre les déportations, il repose sur des renouvellements décidés par l’administration présidentielle. Sous Trump, ce programme avait déjà été considérablement réduit, et les craintes d’un retour à cette politique sont omniprésentes.
Les bénéficiaires du programme Humanitarian Parole mis en place par le président Joe Biden — qui a permis à des milliers de migrants de pays comme Cuba, le Nicaragua, Haïti et le Vénézuéla d’entrer légalement aux États-Unis pour une période limitée — pourraient également perdre leur statut si cette mesure est annulée par la nouvelle administration.
Les Dreamers, ces jeunes arrivés aux États-Unis dans leur enfance avec leurs parents sans papiers et protégés par le programme DACA (Deferred Action for Childhood Arrivals), restent dans l’incertitude. La Cour suprême a maintenu le programme en place sous l’administration Biden.
Donald Trump a récemment exprimé des positions mitigées sur le programme Deferred Action for Childhood Arrivals (DACA), qui protège les “Dreamers” . Lors d’une récente interview, le président élu a déclaré qu’il soutient l’idée de permettre aux Dreamers de rester aux États-Unis, reconnaissant leurs contributions à travers leurs entreprises et leurs emplois. Il a également critiqué les administrations précédentes pour ne pas avoir résolu leur statut, indiquant une volonté de trouver une solution.
Les États démocrates s’organisent
Dans des États dirigés par des gouverneurs ou des procureurs généraux démocrates, des stratégies se mettent en place pour contrer ces politiques. La Californie, le Massachusetts, New York et l’Illinois figurent parmi les États qui promettent de protéger les migrants grâce à des lois étatiques et des ressources juridiques renforcées. Certains responsables locaux ont déclaré qu’ils refuseraient de coopérer avec les autorités fédérales en matière d’immigration.
Des coalitions d’organisations communautaires et civiques se forment pour apporter un soutien aux migrants. Par exemple, des campagnes d’information visent à expliquer les droits des migrants face à une arrestation par les agents de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE). Dans certains cas, des fonds de défense juridique sont créés pour payer les avocats des personnes arrêtées.
Les initiatives communautaires
Dans les communautés migrantes, des organisations à but non lucratif, des institutions civiques et des avocats mettent en place des séances d’information sur les lois d’immigration et les mesures à prendre pour se préparer. Ces sessions visent à répondre aux questions et à rassurer les migrants sur leurs droits fondamentaux. On enseigne par exemple comment réagir lors d’une descente d’agents de l’ICE ou comment éviter les arnaques liées à l’immigration.
Des campagnes sur les réseaux sociaux et des annonces dans les médias communautaires renforcent la diffusion des informations cruciales. Certains groupes encouragent également les migrants à préparer leurs documents légaux, tels que les passeports et les certificats de naissance, au cas où ils devraient quitter le pays rapidement.
Une incertitude pesante
Malgré ces efforts, l’incertitude reste grande. Les migrants s’inquiètent non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour leurs familles. Beaucoup craignent des séparations familiales ou des pertes d’emploi.
Les prochains mois s’annoncent décisifs pour des millions de migrants. Entre la crainte des déportations et l’espoir que les initiatives locales et étatiques offriront une protection, les communautés migrantes vivent dans une attente pleine d’angoisse.
La semaine dernire, Harvey Bazile, Avocat spécialisé en Droit de l’Immigration aux Etats-Unis était invité à CMAERA MOSAIQUE sur Multicultural Television Network (MCTV). Cette émission sera diffusée en cette fin de semiane dans plus d’une dizaine de villes du Massachusetts dont Boston, Somerville, Milton, Waltham, Meford, Everett, Lynn,Revere etc ..
