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La Députée fédérale Ayanna Pressley (MA-07) dénonce la violence de l’administration Trump contre les familles immigrées

Boston, 2 juin 2025 – Par YVES CAJUSTE, InfoHaïti.net – La députée fédérale Ayanna Pressley (MA-07) a organisé ce matin, à East Boston, une table ronde suivie d’une conférence de presse réunissant des défenseurs des droits des immigrés, des élus locaux et résidents, afin de lancer un message sans équivoque à l’attention de Donald Trump et des services fédéraux de l’immigration (ICE) : « Ne touchez pas à nos voisins immigrés. »

Cette initiative intervient dans un contexte marqué par une intensification des opérations d’ICE dans le 7e district du Massachusetts et à l’échelle de l’État, notamment à East Boston, Chelsea, Everett et dans d’autres communautés particulièrement vulnérables.

La Députétée fédérale Ayanna Pressley (MA-07) dénonce la violence de l’administration Trump contre les familles immigrées (photo-credit: Bureau de Communication Ayanna Pressley)

La députée fédérale Pressley était entourée, à cette occasion, des sénateurs de l’État Lydia Edwards et Sal DiDomenico, du député Adrian Madaro, de la conseillère municipale de Boston Gabriela Coletta-Zapata, du directeur municipal de Chelsea Fidel Maltez, ainsi que de plusieurs responsables associatifs, parmi lesquels Ivan Espinoza-Madrigal (Lawyers for Civil Rights Boston), Nicole Eigbrett (Asian American Resource Workshop – AARW), et Caitlyn Burgess (cabinet MacMurray and Associates).

Des membres de la société civile et des membres de la communauté concernées, dont Mercedes Pineda (East Boston), Yolanda (Randolph) et Kenia Guerrero (Chelsea), ont également pris part à l’événement, aux côtés d’autres élus locaux et de nombreux membres de la communauté.

« Nous sommes ici aujourd’hui pour affirmer sans équivoque : ne touchez pas à nos voisins immigrés », a déclaré la représentante du 7e district du Massachusetts, en dénonçant les descentes menées par les agents fédéraux de l’immigration (ICE) dans plusieurs localités de l’État, notamment à Chelsea, Randolph, Everett, East Boston, Somerville et Brighton.

Des témoignages bouleversants

L’intervention de la députée Ayanna Pressley a pris une tournure particulièrement émotive lorsque plusieurs familles ont partagé les violences dont elles ont été victimes. Une résidente de Chelsea a notamment relaté l’arrestation brutale de son époux, survenue le jour de la fête des Mères alors que la famille se rendait à l’église en voiture. « Ils ont brisé la vitre et arraché mon mari du véhicule sous les yeux de nos enfants. C’était violent. C’était inhumain », a-t-elle déclaré, la voix nouée par l’émotion.

Ivan Espinoza-Madrigal, directeur exécutif de l’organisation Lawyers for Civil Rights, a qualifié cette intervention de violation manifeste du Quatrième Amendement de la Constitution des États-Unis, qui garantit la protection contre les perquisitions et saisies abusives. L’organisation représente actuellement les villes de Chelsea et Somerville dans une action en justice contre l’administration Trump, visant à défendre le droit de ces municipalités à conserver leur statut de « villes sanctuaires ».

Des conditions de détention dénoncées

Une immigrée salvadorienne, membre de l’association Centro Presente, a également témoigné de l’arrestation arbitraire de son mari, pourtant bénéficiaire du programme TPS (Temporary Protected Status). Détenu pendant deux jours dans un centre de rétention à Burlington, il aurait été soumis à des conditions de détention dégradantes, dans une cellule surpeuplée, sans accès à une alimentation adéquate et exposé à des propos racistes. Leur fille de douze ans souffre désormais de crises d’anxiété sévères.

« Nous ne dormons plus. J’ai peur de sortir, peur d’emmener ma fille à l’école. Ce que nous vivons, des milliers d’autres familles le vivent aussi », a-t-elle déclaré, appelant la gouverneure du Massachusetts et la procureure générale à ouvrir une enquête sur les abus présumés commis par les agents fédéraux de l’immigration (ICE).

Une stratégie fondée sur la peur

table-Ronde et Conférence de presse de la Députée féd♪0rale Ayanna Pressley ce 2 Juin 2025 ♪ East-Boston (Photo-Credit Bureau de Communication Ayanna Pressley)

Selon la députée fédérale Pressley, ces opérations relèvent d’une stratégie politique délibérée visant à diviser et intimider. « Ce n’est pas un migrant qui vous prive de votre assurance santé, ce sont les milliardaires que Donald Trump installe dans son cabinet. Ce n’est pas votre voisin immigré qui fait grimper le coût de la vie, ce sont les politiques économiques chaotiques de Trump », a-t-elle affirmé.

La représentante du 7e district à la Chambre des Représentants à Washington accuse l’actuel président de vouloir « façonner une population ignorante, passive et indifférente à la souffrance de l’autre », en gouvernant par la peur. « Il cherche à démanteler notre démocratie, à faire taire les voix dissidentes et à transformer notre État en laboratoire de ses politiques extrêmes. »

« La cruauté est l’objectif »

Pour Ayanna Pressley, l’intention réelle de ces actions ne fait aucun doute. « Il ne s’agit pas de sécurité publique. Il s’agit d’une campagne ciblée, fondée sur des ressorts racistes, d’une attaque méthodique contre nos communautés. La cruauté n’est pas un effet secondaire : elle est l’objectif même. »

Elle a notamment évoqué le cas de Michelle, une jeune fille dont le père a été brutalement séparé de sa famille. « C’était l’une des douleurs les plus profondes que j’aie jamais ressenties », a-t-elle confié en larmes. « Les familles doivent rester unies. »

Une réponse judiciaire et politique

Malgré un climat particulièrement tendu, la députée a rappelé que plusieurs recours juridiques ont permis de bloquer certains décrets de l’administration Trump, grâce à la mobilisation conjointe d’organisations civiques et d’élus déterminés. Elle souligne toutefois que le rapport de force demeure inégal, notamment en raison d’une Cour suprême dominée par une majorité conservatrice.

« Nous devons activer tous les leviers dont nous disposons : les tribunaux, la législation, la mobilisation citoyenne. Il est essentiel de porter la voix de celles et ceux qui souffrent. Ce combat est aussi celui des droits fondamentaux inscrits dans la Constitution et de la dignité humaine. »

La Députétée fédérale Ayanna Pressley (MA-07) dénonce la violence de l’administration Trump contre les familles immigrées (photo-credit: Bureau de communication de la députée fédérale Pressley)

Un appel à la solidarité

La députée fédérale Pressley a enfin appelé à une mobilisation collective face à ce qu’elle qualifie de « dérive autoritaire ». Elle a dénoncé la complicité tacite d’une majorité républicaine davantage préoccupée par sa réélection que par la défense de l’État de droit. « Ils préfèrent conserver leur siège plutôt que d’assumer pleinement leur responsabilité. »

En conclusion, elle a tenu à rappeler que les personnes concernées ne sont pas de simples statistiques : « Ce sont nos collègues, nos amis, nos voisins. Ce sont des enfants qui se battent pour que leurs parents restent à leurs côtés. »

Et de conclure avec gravité : « Nous sommes ici pour affirmer, haut et fort, que cette terre leur appartient également. Et nous ne permettrons à personne de les en déposséder. »

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