Washington, D.C. – Par YVES CAJUSTE ç INFOHAITI.NET – Quelques heures avant le premier discours sur l’État de l’Union du second mandat du président Donald Trump, des membres de la délégation du Massachusetts au Congrès ont tenu une conférence de presse pour dénoncer les récentes décisions de la nouvelle administration, lesquelles menacent les financements fédéraux destinés à la santé, à l’éducation et à la recherche.
Les sénateurs Ed Markey et Elizabeth Warren, ainsi que les représentants fédéraux Jim McGovern, Catherine Clarke, Stephen Lynch et Ayanna Pressley, ont pris tour à tour la parole pour condamner ce qu’ils considèrent comme une attaque directe contre les valeurs et la prospérité économique de l’État du Massachusetts.
Selon ces élus fédéraux, les coupes budgétaires envisagées s’attaquent aux piliers fondamentaux de l’économie locale : la recherche, l’innovation, la santé et les petites entreprises.
Par ailleurs, la maire de Boston, Michelle Wu, qui doit témoigner demain devant un comité de la Chambre des représentants sur les villes sanctuaires, ainsi que Chrissy Lynch, présidente de l’AFL-CIO du Massachusetts, ont également pris part à cette conférence de presse.
Un modèle économique sous attaque

“Le Massachusetts, ce n’est pas seulement le ‘Bay State’, c’est aussi le ‘Brain State’,” a déclaré le sénateur Ed Markey, mettant en avant le rôle central de l’éducation et de l’innovation dans le développement économique de l’État.
Avec 700 000 petites entreprises et des milliers d’étudiants attirés chaque année par ses universités de renommée mondiale, le Massachusetts a bâti son succès sur une stratégie bien définie : former les meilleurs talents, leur offrir les ressources nécessaires pour créer des entreprises et leur garantir un cadre de vie sain et prospère.
Or, selon le sénateur, cette dynamique est aujourd’hui directement menacée par l’administration Trump, qui prévoit de réduire les financements de Medicaid, des National Institutes of Health (NIH), de la National Science Foundation (NSF) et d’autres programmes fédéraux essentiels à la recherche et à l’innovation.
“Trump veut détourner des milliards de dollars destinés à notre avenir pour financer des réductions d’impôts en faveur des milliardaires. Nous ne le laisserons pas faire,” a martelé le sénateur Ed Markey.
Elizabeth Warren : « Trump et Musk démantèlent notre gouvernement pour enrichir les milliardaires »
En prenant la parole, la sénatrice Elizabeth Warren a exprimé son soutien indéfectible à la maire de Boston, Michelle Wu, convoquée pour témoigner devant le Congrès. Warren a fermement dénoncé l’attaque politique orchestrée par les Républicains et a mis en lumière la véritable bataille en cours : la destruction des services publics au profit des grandes fortunes sous l’administration de Donald Trump et d’Elon Musk, qu’elle a qualifié de « co-président non élu ».
Un combat pour Boston et pour les valeurs du Massachusetts

Elizabeth Warren a rappelé que l’ensemble des représentants fédéraux du Massachusetts s’étaient réunis pour soutenir la maire Wu face aux attaques des Républicains.
“Nous sommes ici en tant que représentants des sept millions d’habitants du Massachusetts, et nous nous tenons fièrement aux côtés de la maire de Boston, qui a été ‘invitée’ – si tant est que ce terme soit encore approprié – à venir défendre Boston et les valeurs que nous défendons chaque jour dans le Commonwealth du Massachusetts.”
La sénatrice a souligné que cette audition constituait une manœuvre politique des Républicains visant à détourner l’attention des véritables enjeux du pays.
“Donald Trump a créé un nuage de chaos ces six dernières semaines pour nous distraire de son véritable programme : des réductions d’impôts pour les milliardaires, financées par des coupes drastiques dans l’assurance maladie et la Sécurité sociale.”
Une administration au service des ultra-riches
Elizabeth Warren n’a pas mâché ses mots pour qualifier ce qu’elle considère comme une menace directe pour les Américains : une administration Trump-Musk exclusivement au service des grandes fortunes.
“Trump et son co-président non élu, Elon Musk, démantèlent notre gouvernement, pièce par pièce, afin qu’il fonctionne mieux pour les milliardaires et pire pour tout le monde.”
Elle a résumé cette politique en une phrase percutante : « Les milliardaires gagnent, les familles perdent. »
Alors que Trump avait promis de réduire le coût de la vie dès son premier jour au pouvoir, la sénatrice a dénoncé les actions contraires menées par son administration.
“Au lieu de cela, lui et Musk ont tenté de licencier les régulateurs financiers qui protègent les Américains contre les escroqueries. Ils ont réduit les budgets alloués à la recherche sur le cancer et la maladie d’Alzheimer. Ils ont licencié des milliers de fonctionnaires essentiels, notamment ceux qui assurent notre sécurité aérienne, ceux qui garantissent le stockage sécurisé des matériaux nucléaires et ceux qui inspectent nos denrées alimentaires.”
Le cas de Doug Kowalewski : un exemple des ravages causés par Trump

Pour illustrer l’impact humain des décisions de Trump et Musk, Elizabeth Warren a partagé l’histoire de Doug Kowalewski, un ancien employé de la National Science Foundation, licencié sans préavis.
“Jusqu’à il y a deux semaines, Doug travaillait à la National Science Foundation. Puis, du jour au lendemain, lui et plus d’une centaine de ses collègues ont été renvoyés sans raison.”
Elle a invité Doug à témoigner de son expérience, insistant sur le fait que ces suppressions de postes ne sont pas de simples statistiques, mais des vies bouleversées, des familles plongées dans la précarité et des institutions essentielles fragilisées.
Une audition politique orchestrée pour masquer un échec
Elizabeth Warren a conclu son intervention en dénonçant la véritable raison de la convocation de Michelle Wu devant le Congrès : une tentative désespérée des Républicains de masquer leur propre échec.
“Ils cherchent à punir Boston pour sa générosité et son humanité, tandis qu’ils pillent notre pays au profit des milliardaires.”
Elle a exhorté ses collègues à ne pas se laisser distraire par ce « spectacle politique » et à rester concentrés sur l’essentiel : défendre les valeurs de solidarité et de justice que le Massachusetts a toujours portées.
“Nous devons nous battre contre ces attaques. Nous devons nous battre pour nos familles, pour nos travailleurs, pour nos anciens combattants, pour nos services publics. Nous devons nous battre pour notre démocratie.”
Des attaques contre les travailleurs et les syndicats
La présidente de l’AFL-CIO du Massachusetts, Chrissy Lynch, a dénoncé « une attaque frontale contre les travailleurs ». Selon elle, les premières décisions de l’administration Trump envoient un message sans équivoque : les intérêts des milliardaires seront protégés au détriment des classes moyennes et populaires.
“L’administration actuelle utilise un véritable boulet de démolition contre notre pays. Elle procède à des licenciements massifs, affaiblit les protections sociales et démantèle les réglementations garantissant les droits des travailleurs,” a-t-elle déclaré.
Katherine Clark : “Les Républicains sacrifient nos enfants et nos familles pour enrichir les milliardaires”

Katherine Clark, Minority Whip à la Chambre des représentants des États-Unis, a vivement dénoncé les attaques répétées des Républicains contre les habitants du Massachusetts et, plus largement, contre l’ensemble du pays. Elle a mis en lumière un programme politique qu’elle qualifie de cruel et destructeur, motivé par les intérêts d’une élite ultra-riche, et a exprimé son soutien inconditionnel à la maire de Boston, Michelle Wu, convoquée à témoigner devant le Congrès.
Un assaut quotidien contre les familles américaines
Dès le début de son intervention, Katherine Clark a dressé un tableau alarmant de la situation politique actuelle, affirmant que les Républicains, en position de force à Washington, utilisent leur pouvoir pour servir les intérêts des plus fortunés au détriment des travailleurs américains.
« Ces six dernières semaines, nous avons assisté à une attaque quotidienne contre le Massachusetts, contre nos communautés et contre nos concitoyens. Les Républicains détiennent tous les leviers du pouvoir ici, à Washington. Cela signifie qu’ils pourraient agir en faveur de tous les Américains, à tout moment et pour n’importe quelle cause. »
Or, selon elle, plutôt que de défendre les travailleurs et les familles, ils ont choisi de privilégier les milliardaires, au premier rang desquels Elon Musk.
« Ils auraient pu soutenir les familles du Massachusetts, mais ils ont fait un autre choix. Un choix immoral et inacceptable : saboter la couverture santé des enfants, des parents, des personnes âgées ; réduire les aides alimentaires et les repas scolaires ; priver les écoles publiques de financements ; attaquer nos centres de santé communautaires ; démanteler la Sécurité sociale, Medicare et Medicaid. »
Elon Musk gagne plus en une seule journée que ce que le National Institutes of Health (NIH) dépense en un an pour la recherche sur le cancer infantile
Selon Catherine Clark, les décisions des Républicains vont encore plus loin : elles menacent désormais la recherche contre le cancer, privant ainsi des enfants malades de tout espoir de guérison.
«Imaginez ceci : Elon Musk gagne plus en une seule journée que ce que le National Institutes of Health (NIH) dépense en un an pour la recherche sur le cancer infantile. Plus en une journée. »
Malgré cela, estime-t-elle, cet enrichissement demeure insuffisant aux yeux de certains milliardaires.
« Il veut plus d’argent dans sa poche et moins dans la vôtre. Il a ordonné aux Républicains du Congrès de couper les financements de la recherche, de détourner cet argent et de l’utiliser pour réduire encore davantage ses impôts. »
Elle a dénoncé avec indignation l’impact humain de ces décisions :
« Quelle cruauté de dire à une mère que son gouvernement met fin à la recherche qui pourrait sauver la vie de son enfant. C’est exactement ce que les Républicains au Congrès ont décidé de faire. Et ce sont les Américains les plus vulnérables, nos enfants, qui en paieront le prix. »
Un témoignage poignant : Sarah Wroblewski et la réalité des familles

Pour illustrer concrètement les conséquences dévastatrices de ces politiques, Katherine Clark a donné la parole à Sarah Wroblewski, une mère de famille du Massachusetts, qui a témoigné du combat de son enfant contre la maladie.
Elle a insisté sur l’importance de donner une voix aux familles directement touchées, celles qui doivent affronter le cancer sans le soutien d’un gouvernement qui devrait pourtant être à leurs côtés.
Une attaque contre les valeurs fondamentales de l’Amérique
Katherine Clark a conclu son intervention en dénonçant un projet politique profondément inéquitable, qui trahit, selon elle, les principes fondateurs du pays.
« Ils détruisent le filet de sécurité sociale construit pour protéger les plus vulnérables, tout en remplissant les poches des milliardaires. C’est une attaque contre l’idée même d’un gouvernement au service du peuple. »
Elle a réaffirmé son engagement et celui de ses collègues du Massachusetts à défendre les droits de leurs concitoyens et à s’opposer fermement à ces politiques jugées brutales.
« Nous ne nous laisserons pas faire. Nous nous battrons pour nos familles, pour nos enfants, pour nos écoles, pour notre santé publique. Nous nous battrons pour la justice et pour un gouvernement qui œuvre pour tous, et non pour une élite ultra-riche. »
Jim McGovern : “Les Républicains sacrifient les familles pour enrichir les milliardaires”
Jim McGovern, membre influent de la Chambre des représentants, a vivement dénoncé les politiques républicaines qui, selon lui, plonge le pays dans le chaos, la corruption et la cruauté. Il a fustigé l’administration Trump pour son mépris des travailleurs et des familles vulnérables, tout en réaffirmant son soutien indéfectible aux habitants du Massachusetts et à la maire de Boston, Michelle Wu.
Un Massachusetts qui défend la dignité humaine

Jim McGovern a souligné l’importance de la diversité et du respect des droits humains, valeurs fondamentales du Massachusetts.
“Je suis fier d’être ici avec cette délégation. Je suis fier d’être ici aux côtés de leaders religieux, syndicaux et de la communauté des droits civiques. Et je suis surtout fier d’être ici avec la maire Wu et de venir d’un État où nous célébrons notre diversité et où nous respectons la dignité humaine de chaque personne qui vit dans notre Commonwealth.”
Jim McGovern n’a pas mâché ses mots pour qualifier les six dernières semaines sous l’administration Trump et la majorité républicaine au Congrès.
“Ce que nous avons vu, c’est du chaos, de la cruauté et de la corruption. Et pas une seule foutue mesure pour réduire le coût de la vie des Américains.”
Au contraire, selon lui, les politiques de Trump ne font qu’aggraver la situation économique “Le prix des courses continue d’augmenter. Les œufs coûtent une fortune. Et maintenant, avec ses nouvelles taxes douanières, les prix vont exploser encore plus.Ils ne baissent pas les prix. Ils les augmentent.”
McGovern a dénoncé un plan économique cynique et inégalitaire, où les coupes budgétaires touchent les familles tandis que les ultra-riches bénéficient de nouveaux privilèges.
“Ils détruisent les programmes dont dépendent les Américains, tout ça pour remplir les poches de leurs amis milliardaires.”
Les familles vulnérables sacrifiées pour des cadeaux fiscaux
McGovern a ensuite pris un exemple concret pour illustrer l’impact humain de ces politiques, en présentant Sue Koehler, une résidente de Leominster dans son district, et son fils Sean, une personne en situation de handicap qui dépend entièrement de Medicaid pour ses soins médicaux.
“Quand est-ce que Elon Musk a mis les pieds dans une épicerie ? Quand a-t-il déjà eu à se soucier du coût de sa couverture santé ?”
Il a insisté sur le contraste entre les familles qui luttent pour obtenir des soins de base et l’avidité des ultra-riches qui exigent toujours plus de réductions d’impôts.
“Sue n’a jamais demandé à être en première ligne de ce combat. Elle veut juste que son fils ait accès aux soins qui lui permettent de vivre dignement et de contribuer à notre communauté.”
Mais aujourd’hui, l’avidité des Républicains met cette aide en danger.
“Ils veulent dire à Sue, et à des millions d’autres parents à travers le pays, que l’accès aux soins de leurs enfants est moins important que de donner de nouveaux cadeaux fiscaux aux milliardaires.”
Furieux, McGovern a lancé un défi direct à Trump et aux Républicains du Congrès :
“Je veux que Trump et ses alliés regardent Sue dans les yeux et lui expliquent pourquoi la santé de son fils vaut moins que leurs exonérations fiscales.”
Jim McGovern a conclu son intervention en dénonçant un système où les travailleurs et les familles vulnérables sont sacrifiés au profit d’une élite cupide.
“Je ne sais pas ce qui cloche avec ces gens, mais une chose est sûre : ils n’ont rien à faire au gouvernement.”
Il a promis de continuer à se battre aux côtés des familles du Massachusetts, avec ses collègues démocrates, pour défendre les droits fondamentaux de chaque Américain.
Ayanna Pressley : “Face au chaos et à la cruauté, nous choisissons la communauté”
Dès le début de son intervention, Ayanna Pressley a partagé l’émotion qui l’habitait en entrant dans le Russell Senate Office Building.
“Il y a plus de trente ans, je franchissais ces portes chaque jour en tant que jeune assistante du sénateur John Kerry. Jamais je n’aurais imaginé qu’un jour, je prendrais la parole ici en tant que membre du Congrès”, a-t-elle déclaré.
Mais si ce retour aurait pu être une célébration, c’est avec gravité qu’elle s’est exprimée.
“Je n’aurais jamais pensé devoir me tenir ici, aux côtés de mes collègues, pour défier un dictateur. Pourtant, c’est bien là où nous en sommes aujourd’hui”, a-t-elle martelé, dénonçant le règne autoritaire et destructeur de Donald Trump et de ses alliés.
Un État de l’Union alternatif : le véritable combat du peuple

Faisant allusion au discours sur l’État de l’Union de Trump, Pressley a affirmé que la réalité du pays ne correspond en rien à ce qui sera présenté par la Maison-Blanche.
“Ce que vous entendez ici, c’est le véritable état de l’Union. Pas de mensonges, pas de propagande, pas de vision dystopique et draconienne”, a-t-elle insisté.
Elle a dressé un portrait vibrant du Massachusetts, un État reconnu pour sa diversité, son sens de l’innovation et son attachement aux valeurs de solidarité.
“Je suis profondément honorée de représenter les habitants du 7ᵉ district du Massachusetts au Congrès. Chaque jour, j’écoute leurs histoires et je les porte avec moi”, a-t-elle ajouté.
Mais elle a aussi décrit la peur et l’impuissance ressenties par de nombreux citoyens face aux décisions arbitraires et brutales de l’administration Trump.
“Cette Maison-Blanche hostile utilise tous les moyens possibles pour nuire aux plus vulnérables. Tout le monde souffrira de ces attaques, mais les plus démunis seront les premiers touchés”, a-t-elle averti.
Chaos ou communauté ? Un choix fondamental
S’appuyant sur une référence à Martin Luther King Jr., Ayanna Pressley a rappelé que la société doit faire un choix fondamental entre le chaos et la communauté.
“Nous sommes dans un moment où règnent le chaos, la cruauté et la corruption. Mais la seule réponse à cela, c’est la communauté”, a-t-elle affirmé avec force.
Elle a illustré son propos par des témoignages poignants de ses électeurs :
- Une mère de trois enfants, dont l’un participe à un essai clinique du National Institutes of Health (NIH), priant pour que la recherche sauve sa vie.
- Un vétéran de Randolph, qui dépend des services de santé mentale du VA pour vivre dignement et travailler.
- Une famille qui a pleuré de joie en obtenant une place en Head Start, garantissant une éducation de qualité à son enfant.
“Le gouvernement, ce ne sont pas seulement des lois et des documents administratifs. Son rôle est d’alléger la vie des citoyens, non de la rendre plus difficile.”
Un gouvernement au service des plus riches
Pressley a ensuite attaqué frontalement les politiques de Trump et de son “co-président non élu”, Elon Musk, les accusant de vouloir démanteler chaque pan du gouvernement et de “le liquider progressivement”.
“Ils prétendent vouloir réduire les coûts et rendre le gouvernement plus efficace. Mais dites-moi, qu’y a-t-il d’efficace dans le fait de rendre les gens plus malades ? De les affamer ? De les précariser ?” a-t-elle lancé.
Elle a dénoncé avec virulence l’hypocrisie de l’administration, qui réduit les aides vitales tandis que Trump et ses alliés “investissent dans des jouets spatiaux pour milliardaires”.
“La cruauté n’est pas un effet secondaire. La cruauté est le but”, a-t-elle affirmé.
Pressley a également évoqué la prière de l’évêque Mariann Edgar Budde, du diocèse épiscopal de Washington, qui, le 21 janvier dernier, avait imploré Donald Trump d’avoir un peu de compassion pour le peuple américain.
“Nous avons plaidé pour la compassion, pour le bon sens. Mais en retour, nous n’avons reçu que du chaos et de la cruauté”, a-t-elle regretté.
La résistance s’organise : un combat personnel et collectif

Alors que Trump devait prononcer son discours au Congrès le soir même, Pressley a annoncé qu’elle serait accompagnée de Claire Bergstresser, une fonctionnaire récemment licenciée sans justification.
“Claire travaillait pour le HUD à Boston. Vingt-six heures après son licenciement brutal, sa première pensée n’a pas été pour elle-même, mais pour les communautés qu’elle servait et qui allaient souffrir de son absence”, a-t-elle raconté.
Claire incarne, selon Pressley, la résistance silencieuse de milliers de fonctionnaires, d’enseignants et de soignants, qui continuent à servir leur pays malgré les attaques.
“Notre communauté est plus forte grâce à des personnes comme Claire. Et nous devons nous battre pour elles”, a-t-elle martelé.
En conclusion, Ayanna Pressley a lancé un appel à l’action :
“Trump veut que nous nous sentions impuissants. Il veut nous faire croire que son projet est inévitable. Mais nous avons le pouvoir de résister. Nous avons le devoir de nous battre. Et ensemble, nous choisirons toujours la communauté plutôt que le chaos.”
Stephen Lynch dénonce une attaque contre les valeurs de Boston : « Nous devons défendre nos vétérans et notre ville »
Le député fédéral Stephen Lynch a pris la parole pour dénoncer les attaques visant les valeurs de Boston et la gestion des services publics, en particulier ceux destinés aux anciens combattants. Il a également réaffirmé son soutien à la maire Michelle Wu avant son témoignage devant le Congrès, tout en condamnant les tentatives des Républicains de priver Boston de financements fédéraux.
Une crise des services pour les anciens combattants
Dès le début de son intervention, Stephen Lynch a tiré la sonnette d’alarme sur la situation critique des anciens combattants aux États-Unis. Selon lui, le pays traverse une crise sans précédent dans la prise en charge des vétérans, conséquence directe de décisions politiques irresponsables.
“Pendant de nombreuses années, Républicains et Démocrates s’accordaient sur le fait que les vétérans étaient une priorité nationale. Pourtant, en août dernier, avant même l’entrée en fonction du président actuel, une inspection des infrastructures du Department of Veterans Affairs (VA) a révélé des lacunes alarmantes : 3 000 postes vacants à travers le pays”, a-t-il révélé.
Selon ce rapport, 86 % des établissements du VA ne disposent pas de médecin en chef, tandis que 82 % des hôpitaux, soit 170 établissements, souffrent d’un manque criant de personnel infirmier. Et la situation ne cesse de se détériorer.
“Puis Donald Trump est arrivé et, en une semaine, il a licencié 1 000 employés. Trois semaines plus tard, il en a renvoyé 1 400 autres. Aujourd’hui, nous en sommes à 5 400 postes vacants au sein du VA.”
Cette pénurie de personnel a entraîné un retard massif, avec plus de 250 000 dossiers en attente, empêchant ainsi de nombreux vétérans d’accéder aux soins ou de faire valoir leurs droits à des indemnités.
“Les services offerts aux vétérans ne sont pas une faveur, mais un droit acquis par des hommes et des femmes qui ont servi leur pays avec honneur. Il est inacceptable qu’ils soient traités de cette manière”, a martelé Lynch.
Il a également souligné l’importance des hôpitaux de West Roxbury, Jamaica Plain et Brockton, qui offrent des soins essentiels aux vétérans de sa circonscription, tout en saluant le dévouement du personnel soignant.
“Nous avons perdu une partie de notre âme lorsque nous ne sommes même plus capables de reconnaître la valeur de ceux qui ont tant sacrifié pour nous”, a-t-il déclaré.
Boston menacée de perdre des financements fédéraux
Lynch a ensuite abordé un autre sujet brûlant : la menace de voir Boston privée d’une partie de ses financements fédéraux en raison de son statut de ville sanctuaire. Il a dénoncé une attaque injustifiée contre une ville qui, selon lui, plus solidaire que bien d’autres à travers le pays.
“Les Républicains veulent couper les fonds fédéraux de Boston sous prétexte que nous avons fait preuve de générosité et de compassion envers les personnes les plus vulnérables. C’est absurde et dangereux”, a-t-il affirmé.
Il a rappelé que 40 % du budget des centres de santé communautaires de Boston dépend de Medicaid, et que ces coupures mettraient en péril l’accès aux soins de milliers de résidents.
“Nous ne devrions pas être punis pour la solidarité dont font preuve les habitants de Boston. Cette loi doit être rejetée, et nous appelons nos collègues républicains à faire preuve de décence et à se tenir à nos côtés.”
Une mise en scène politique et une instrumentalisation du Congrès
À l’approche de l’audition de la maire Michelle Wu devant le Congrès, Lynch a dénoncé une mise en scène orchestrée par les Républicains, transformant l’événement en un spectacle médiatique destiné à lever des fonds.
“Ce qu’ils font, c’est du pur spectacle. Ils ont littéralement monté une bande-annonce de film annonçant l’arrivée de la maire Wu, dans le but de faire de cette audition une attraction politique et d’en tirer des bénéfices financiers”, a-t-il dénoncé.
Il a comparé cette stratégie aux campagnes de propagande du House Committee on Un-American Activities des années 1930 et au maccarthysme, qui ont exploité la peur et la désinformation pour manipuler l’opinion publique.
“À l’époque, certains législateurs ont exploité les tensions et les préjugés pour lever des fonds et asseoir leur pouvoir. Aujourd’hui, nous voyons la même chose se produire sous l’influence d’Elon Musk et de Donald Trump”, a-t-il affirmé.
Lynch a également dénoncé un abus de pouvoir flagrant, où des élus utilisent les ressources publiques à des fins politiques personnelles.
“Utiliser un bâtiment fédéral, une salle d’audience fédérale et des fonds publics pour organiser une audition-spectacle et en tirer des bénéfices personnels, c’est totalement illégal et immoral.”
Enfin, il a tenu à rappeler que l’incapacité du Congrès à adopter une politique migratoire cohérente est l’une des principales raisons des tensions actuelles.
“Si nous avions une politique d’immigration efficace et juste, nous ne verrions pas la maire Wu être convoquée pour répondre des conséquences de notre propre incompétence. Il est temps que nous assumions notre responsabilité au lieu de chercher des boucs émissaires.”
En conclusion, Stephen Lynch a souligné que cet épisode représentait bien plus qu’un simple affrontement politique.
“Nous sommes face à une épreuve. Une épreuve de notre démocratie, de nos valeurs et de ce que nous sommes en tant que peuple.”
Il a réaffirmé son soutien indéfectible à la maire Wu et aux habitants de Boston, convaincu que les principes de solidarité et de justice l’emporteront.
“Je suis fier de mes collègues, fier de me tenir ici aux côtés de cette délégation, et j’ai la conviction que nous réussirons à défendre ce qui est juste.”
Michelle Wu défend Boston en tant que ville sanctuaire : “Je suis ici pour défendre la ville de Boston
La maire de Boston, Michelle Wu, a pris la parole aujourd’hui lors de cette conférence de presse conjointe avec des membres de la délégation du Congrès du Massachusetts, à la veille de son témoignage devant le Congrès sur la politique de Boston en tant que ville sanctuaire. Entourée de plusieurs leaders de la société civile qui láccompagne dans la capitale fédérale, elle a réaffirmé son engagement indéfectible en faveur des valeurs d’inclusion, de sécurité et de justice sociale qui définissent la ville de Boston.
“Je suis ici pour défendre Boston”

“Mon premier choix sera toujours d’être à Boston, aux côtés de nos résidents, de nos familles, de nos entrepreneurs, de nos leaders religieux “, a-t-elle affirmé.
Elle a néanmoins souligné l’importance de sa présence à Washington pour défendre les avancées et les politiques progressistes mises en place dans la ville.
“Je ne reculerai jamais devant une occasion de défendre Boston, de défendre nos résidents et tout ce que nous avons accompli ensemble”, a-t-elle martelé.
Wu a rappelé que Boston affiche le taux de criminalité le plus bas parmi les grandes villes des États-Unis, un succès qu’elle attribue à des politiques locales inclusives et à des investissements dans les services publics.
“Nous sommes une ville qui apprend de son histoire, fière de ses réussites et déterminée à corriger ses erreurs”, a-t-elle déclaré.
Boston, une ville tournée vers l’avenir
Dans son discours, la maire Wu a mis en avant plusieurs initiatives marquantes qui illustrent l’engagement de Boston en faveur du bien-être de ses citoyens. Parmi elles :
- La gratuité des musées et institutions culturelles pour tous les élèves et leurs familles lors des Boston Family Days.
- La construction du plus grand nombre de logements abordables en une génération.
- L’augmentation du nombre de stages d’été rémunérés pour les jeunes, atteignant un niveau historique.
- L’extension de places en maternelle gratuites pour les familles.
- Un renforcement du soutien aux entreprises appartenant à des entrepreneurs noirs et latinos, accompagné d’investissements sans précédent
“Nous sommes une ville qui ouvre grandes les portes de l’opportunité à tous ses habitants, au moment où l’administration en place à la Maison-Blanche cherche à les refermer”, a-t-elle ajouté, critiquant indirectement les politiques fédérales actuelles.
Elle a également souligné l’importance de la recherche et de l’innovation à Boston, une ville qui abrite des universités, des laboratoires, des startups et des organisations communautaires collaborant pour améliorer la qualité de vie de tous.
Un témoignage crucial devant le Congrès
Interrogée par les journalistes sur son audition prévue demain mercredi au Congrès, Michelle Wu a exprimé sa détermination à défendre la politique de Boston en tant que ville sanctuaire.
“Demain, je serai là pour expliquer pourquoi nous sommes la ville qui affiche le taux de criminalité le plus bas parmi les grandes villes des États-Unis et pour partager les nombreuses réussites qui sont le fruit du travail de nos résidents et de nos partenaires”, a-t-elle déclaré.
Elle a reconnu que l’audition pourrait être animée, mais a affirmé qu’elle était prête à répondre à toutes les questions avec calme et détermination.
“Vous pouvez me placer dans n’importe quelle situation, et j’y ferai face avec le sourire, car c’est une responsabilité que je prends très au sérieux”, a-t-elle insisté.
Une ville qui résiste aux pressions fédérales
Au cœur de son message, la maire Wu a défendu la position de Boston face aux critiques des autorités fédérales concernant les villes sanctuaires, ces juridictions qui limitent leur coopération avec les services de l’immigration pour protéger les migrants sans-papiers.