Port-au-Prince , 3 Avril 2025 – InoHaïti.net – Par la Rédaction – La situation actuelle en Haïti continue de susciter une vive inquiétude. En l’espace de quelques jours, de nouveaux épisodes de violences ont secoué plusieurs régions du pays, accentuant un climat d’insécurité généralisée. Alors que la capitale et ses alentours restent sous la pression de groupes armés, d’autres zones géographiques connaissent également une dégradation alarmante des conditions de vie.
Tensions extrêmes à Tabarre et exactions dans le Plateau Central
Dans la nuit du 2 au 3 avril, la commune de Tabarre, située à proximité de Port-au-Prince, a été le théâtre d’événements dramatiques. Des groupes lourdement armés y ont mené des attaques coordonnées, visant des habitations et des installations publiques. Plusieurs structures ont été détruites par les flammes, et des civils ont été enlevés. Des unités spécialisées de la Police nationale ont également été visées, aggravant le sentiment de vulnérabilité dans la population.
À l’intérieur du pays, la ville de Mirebalais et ses environs, notamment la commune de Saut-d’Eau, continuent de faire face à des attaques récurrentes. Le nombre de personnes tuées ou blessées augmente, et les communautés peinent à faire face à cette situation. L’Hôpital universitaire de Mirebalais a dû procéder à l’évacuation d’une cinquantaine de patients ainsi que d’une partie de son personnel, témoignant de la gravité de la situation sécuritaire.
La réaction de l’Église catholique
En réponse à l’assassinat de deux religieuses, Evanette Onezaire et Jeanne Voltaire, la Conférence épiscopale d’Haïti a exprimé publiquement sa consternation. Elle déplore un climat de violence incontrôlé, mais également l’incapacité des responsables publics à prévenir ces crimes. Dans son message, l’institution ecclésiastique appelle à un sursaut moral, au respect des valeurs humaines fondamentales, et à une mobilisation spirituelle contre les dérives actuelles.
La CEH souligne également les limites de l’autorité gouvernementale actuelle, estimant que les institutions de l’État ne remplissent plus leurs obligations fondamentales envers la population.
Tentatives de réponse des autorités de la Transition

Face à l’instabilité, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a tenté de rassurer la population. Dans un discours adressé à la nation, le président du CPT, Fritz Alphonse Jean, a annoncé une série de mesures visant à renforcer la sécurité. Parmi celles-ci figurent la création d’une nouvelle structure, l’Agence Nationale de Sécurité, et l’intégration de membres de la Brigade de Sécurité des Aires Protégées (BSAP) dans les efforts de lutte contre les groupes armés.
Le coordonnateur du Conseil a également réaffirmé l’engagement de l’équipe de transition à organiser des élections dans les délais impartis par l’accord du 3 avril, qui constitue le cadre actuel du processus politique en cours.
Une population en attente d’actes concrets
Alors que des milliers de personnes manifestent dans les rues pour réclamer des mesures concrètes contre l’insécurité, les attentes vis-à-vis du CPT sont élevées. Plusieurs habitants, notamment dans les régions les plus exposées, ont commencé à mettre en place leurs propres mécanismes de défense, faute de protection étatique.