Sunday, January 12, 2025
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Démission du Premier Ministre Canadien Justin Trudeau : Analyse et Commentaires | Entretien avec le Professeur Charles-Étienne Beaudry de l’Université d’Ottawa au Canada

Brockton – (Massachusetts) – PAR YVES CAJUSTE – Le 6 janvier 2025, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé sa démission, marquant la fin d’une décennie au pouvoir. Lors de son entretien à l’émission Caméra Mosaïque sur MCTV et diffusée sur plus d’une dizaine de Chaines publiques dans le Massachusetts, le professeur Charles-Étienne Beaudry, spécialiste en sciences politiques à l’Université d’Ottawa et auteur de l’ouvrage “Radio Trump: Comment il a gagné la première fois“, a analysé les circonstances de ce départ et ses répercussions sur la politique canadienne et internationale.

Une démission précipitée par des tensions internes

Selon le professeur Beaudry, le départ soudain de Chrystia Freeland, vice-première ministre et fidèle alliée de Justin Trudeau, a constitué un véritable « coup de grâce » pour le Premier ministre. Freeland, qui a quitté son poste en décembre dernier, serait en lice pour diriger le Parti libéral du Canada. « Cette démission a scellé le sort politique de Trudeau, car même ses plus proches soutiens l’ont abandonné », a déclaré Beaudry. Ce geste s’inscrit dans un contexte de désaccords internes et de sondages en chute libre pour le Parti libéral, désormais crédité de moins de 20 % d’intentions de vote.

Un héritage controversé

Sous Trudeau, le Canada a adopté des politiques progressistes marquantes, notamment la légalisation de la marijuana et l’introduction de mesures sociales comme l’allocation pour enfants. Cependant, ces initiatives se sont heurtées à une impopularité croissante due à une inflation galopante et à des problèmes liés au coût de la vie. « Cette grogne s’inscrit dans une tendance mondiale affectant de nombreux dirigeants occidentaux » précise le professeur Beaudry.

Une montée en puissance de la droite radicale

La démission de Trudeau laisse un vide politique propice à l’ascension de Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur. Décrit par Beaudry comme un leader de « droite radicale », Poilievre a capitalisé sur le mécontentement populaire, notamment à travers des réseaux sociaux comme ceux de Jordan Peterson et Tucker Carlson. Beaudry a mis en garde contre une radicalisation du discours politique au Canada, comparable à celle du Parti républicain aux États-Unis.

Des défis pour le Parti libéral

Pour le professeur Beaudry, le Parti libéral doit rapidement organiser une course au leadership et restaurer sa crédibilité. Plusieurs candidats de poids sont pressentis, dont Chrystia Freeland, Mark Carney et Mélanie Joly. Cependant, les perspectives électorales du parti restent sombres. « Si les libéraux ne redressent pas la barre, ils risquent de devenir une force marginale au Parlement », a averti Beaudry.

L’impact international de cette transition

Sur la scène internationale, la démission de Trudeau complique les relations avec les États-Unis, alors que Donald Trump s’apprête à entamer son second mandat. Le Canada devra naviguer dans des eaux incertaines, notamment face à des questions commerciales épineuses. « Cette transition politique affaiblit temporairement la position du Canada dans les négociations internationales », a noté Beaudry.

Une solide démocratie fragilisée

L’entretien a également souligné les dangers que pose la fragmentation des médias et la montée de la désinformation. Beaudry a déploré la perte de confiance des citoyens envers les institutions démocratiques. « Le Canada doit rester un rempart de la démocratie, un exemple à suivre, et non céder à la tentation des dérives autoritaires », a-t-il conclu.

Alors que le Canada se prépare à tourner la page Trudeau, les enjeux demeurent immenses pour le pays. La course à la chefferie libérale et les prochaines élections détermineront non seulement le futur du Parti libéral, mais aussi l’orientation du pays face à des défis économiques, sociaux et environnementaux pressants.

L’entretien avec le professeur Beaudry a offert une perspective éclairée sur la complexité des dynamiques politiques contemporaines, rappelant que la démocratie est un équilibre fragile qui doit être constamment préservé et renforcé.

L’ENTRETIEN DANS SON INTEGRALITE AVEC LE PROFESSEUR CHARLES-ETIENNE BEAUDRY:

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