Boston – 11 avril 2025 – InfoHaiti.net – La procureure générale du Massachusetts, Andrea Joy Campbell, a annoncé avoir déposé un mémoire de soutien devant la Cour fédérale de Boston, dans le cadre du procès opposant l’Association américaine des professeurs d’université à Marco Rubio et d’autres responsables de l’administration Trump.
À la tête d’une coalition de 19 procureurs généraux, elle conteste une politique migratoire qu’elle juge inconstitutionnelle, accusée de cibler les étudiants et enseignants étrangers en situation régulière en raison de leurs opinions politiques.
Désignée sous le nom de « politique de déportation idéologique », cette mesure s’appuie sur deux décrets présidentiels (14161 et 14188) qui ordonnent aux agences fédérales d’évaluer les ressortissants étrangers sur la base de leurs convictions politiques, plutôt qu’en fonction de risques avérés pour la sécurité. Désormais, des étudiants et universitaires étrangers peuvent être arrêtés, placés en détention ou expulsés simplement pour avoir exprimé des opinions contraires à celles de l’administration, même s’ils résident légalement aux États-Unis.
« Aucun étudiant ne devrait craindre d’être détenu ou expulsé pour ce qu’il pense ou exprime. Les campus universitaires ne doivent jamais devenir des lieux d’intimidation ou de censure », a déclaré Andrea Campbell. « Je suis fière de défendre les droits des étudiants et enseignants internationaux qui enrichissent nos débats et contribuent à notre compétitivité à l’échelle mondiale. »
La politique mise en œuvre par l’administration Trump a déjà entraîné la révocation de plus de 800 visas, dont un grand nombre pour des raisons liées à l’expression d’opinions protégées par la Constitution. Le cas le plus marquant est celui de Rümeysa Öztürk, étudiante à l’Université Tufts, arrêtée le 25 mars 2025 après l’annulation de son statut migratoire, sans qu’elle en ait été informée au préalable.
Le mémoire met en lumière les conséquences préoccupantes de cette politique sur les universités, en soulignant une baisse marquée des candidatures d’étudiants internationaux pour l’année universitaire 2025-2026. Il alerte également sur les risques en matière de santé publique et de sécurité : craignant d’être expulsés, de nombreux résidents non citoyens pourraient renoncer à signaler des crimes ou à coopérer avec les forces de l’ordre. Le secteur de la santé est lui aussi fragilisé, puisque les immigrants représentent près de 40 % des aides-soignants à domicile aux États-Unis.
« Cette politique nuit à notre sécurité, affaiblit notre système éducatif et sape les libertés fondamentales garanties par le Premier Amendement, » a insisté la procureure générale du Massachusetts Andrea Campbell.
La coalition, dirigée conjointement par les procureurs généraux du Massachusetts et de l’État de Washington, appelle la cour à bloquer immédiatement cette politique qu’elle qualifie d’atteinte irréparable à l’intérêt public et à l’état de droit.
La procureure générale du Massachusetts, Andrea Campbell, a déposé ce mémoire en collaboration avec le procureur général de l’État de Washington, Nicholas Brown. Leur initiative a reçu l’appui de leurs homologues de 17 autres États et territoires, parmi lesquels l’Arizona, la Californie, le Colorado, le Connecticut, le Delaware, le District de Columbia, Hawaï, l’Illinois, le Maine, le Maryland, le Michigan, le Minnesota, le New Jersey, l’État de New York, l’Oregon, le Rhode Island et le Vermont.