Washington, D.C. – Par Yves Cajuste – Lors d’une conférence de Presse cet après-midi, la représentante Ayanna Pressley (D-MA) et udes collègues de la Chambre des Représentants ont annoncé aujourd’hui avoir ré-introduit le projet de loi H.R. 40, une initiative visant à créer une commission fédérale sur les réparations. Cette législation, introduite pour la première fois il y a plus de 30 ans par le représentant John Conyers, et ensuite portée par la regrettée représentante Sheila Jackson Lee, a pour objectif d’examiner les impacts persistants de l’esclavage et de proposer des mesures réparatrices pour les Afro-Américains.
Au cours de cette conférence de presse, la représentante Pressley a insisté sur l’urgence de ce projet de loi, en particulier face aux tentatives en cours d’effacer l’histoire des Noirs, de restreindre le droit de vote et de démanteler les initiatives en faveur de l’équité raciale. Ont également pris la parole à cette occasion l’ancienne représentante Erica Lee Carter, fille de Sheila Jackson Lee et ancienne co-responsable du projet de loi H.R. 40 à la Chambre des représentants, la présidente du Congressional Black Caucus (CBC), Yvette Clarke, les représentantes Bonnie Watson Coleman (NJ-12), Summer Lee (PA-12), Lateefah Simon (CA-12) et le représentant Jonathan Jackson (IL-01),
Un Moment Historique et Urgent pour la Justice Réparatrice
« Il ne s’agit pas seulement de l’histoire des Noirs, mais aussi de leur avenir », a déclaré la représentante Pressley. « Il y a plus de quatre siècles, des Africains ont été enlevés, réduits en esclavage et forcés à construire ce pays sous une brutalité indescriptible. Leur travail a généré la richesse de nombreuses industries dont nous profitons encore aujourd’hui. Et pourtant, des siècles plus tard, les Afro-Américains continuent de subir les conséquences du racisme systémique, du « redlining » à l’incarcération de masse, en passant par un écart de richesse raciale qui dépasse les 10 000 milliards de dollars à l’échelle nationale. »
La représentante Pressley a souligné les disparités raciales en matière de richesse, citant le fait que dans sa ville natale de Boston, la richesse nette des ménages noirs n’est que de 8 dollars, contre 247 500 dollars pour les ménages blancs. Elle a insisté sur le fait que ces inégalités ne sont pas le fruit du hasard, mais le résultat de politiques délibérées visant à désavantager les Afro-Américains.
« H.R. 40 n’est pas un simple symbole, » a-t-elle affirmé. « C’est une étape significative vers la vérité, la réconciliation et la responsabilité. »
Ce Que Propose H.R. 40
Le projet de loi H.R. 40 prévoit la création d’une commission fédérale chargée de :
- Étudier les effets à long terme de l’esclavage et du racisme systémique
- Documenter et analyser les injustices historiques
- Élaborer des propositions de réparations et des solutions politiques
- Recommander des stratégies pour réduire l’écart de richesse racial
« Il s’agit de réparer les torts et de bâtir une Amérique plus juste, » a déclaré la représentante Pressley. « Que vous viviez à Tulsa, Oklahoma, à Trenton, New Jersey, ou à Mattapan, dans le Massachusetts, ce projet concerne l’avenir de chaque Afro-Américain et son accès au rêve américain. »
Hommage à la Représentante Sheila Jackson Lee
L’ancienne représentante Erica Lee Carter, fille de Sheila Jackson Lee, a assisté à la conférence de presse pour rendre hommage à l’engagement de sa mère en faveur des réparations.
« On dit souvent que le moment pour la justice, c’est toujours maintenant, » a-t-elle déclaré. « Ma mère a consacré sa vie à défendre ce projet de loi, afin que l’Amérique confronte son histoire et assume la responsabilité des souffrances infligées à des générations de familles noires. Nous devons poursuivre son travail. »
Un Mouvement National en Pleine Expansion
La demande de réparations gagne du terrain à travers les États-Unis. Le représentant Jonathan Jackson (D-IL) a souligné que plusieurs villes, dont Evanston (Illinois), Palm Springs (Californie) et le comté de Fulton (Géorgie), ont déjà commencé à mettre en œuvre des programmes de réparations.
« Nous assistons à un réveil national, » a déclaré le représentant Jackson. « Plus de 100 localités examinent actuellement des mesures de réparations. Il est temps que le gouvernement fédéral prenne ses responsabilités. »
Un appel à l’Action face à des menaces croissantes
La représentante Pressley et ses collègues n’ont pas hésité à dénoncer les attaques politiques contre la justice raciale.
« Donald Trump, son co-président Elon Musk et leurs complices au Congrès et dans les tribunaux travaillent sans relâche pour démanteler les politiques d’équité raciale, » a averti la représentante Pressley. « De la suppression de l’action positive à l’attaque contre les initiatives en faveur de la diversité, de l’équité et de l’inclusion, les forces de la suprématie blanche sont plus audacieuses que jamais. Mais nous refusons de rester silencieux. Nous ne reculerons pas. »
Ayanna Pressley a exhorté le Congrès à faire un choix clair : « Vous pouvez soit maintenir un statu quo injuste, soit œuvrer activement à le renverser. Nous pouvons soit laisser notre histoire être effacée, soit nous engager dans un travail de vérité et de réparation des torts passés. »
Le combat continue
Alors que la conférence de presse touchait à sa fin, la représentante Pressley a affirmé avec force que H.R. 40 dépasse le cadre d’un simple projet de loi—il s’agit d’un mouvement plus large pour la justice raciale.
« Comme l’ont dit Fannie Lou Hamer, Ella Baker et Sheila Jackson Lee—nous qui croyons en la liberté ne pouvons pas nous reposer. Le combat pour les réparations est en retard depuis trop longtemps, et nous ne nous arrêterons pas tant que justice ne sera pas rendue. » a-t-elle conclu.
