Wednesday, April 24, 2024
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Jacques Borges : une vie harmonieuse réussie autour de la famille, la carrière professionnelle et active participation dans les initiatives civiques et communautaires (Vidéo)

Ingénieur Jacques A Borges

Ce Vendredi 29 Novembre ont été chantées en l’église Christ-Roi  (Est) de Brockton les funérailles de l’Ingénieur Jacques A. Borges décédé à l’âge de 85 ans dans sa résidence le lundi 25 Novembre. Les funérailles de l’ancien ingénieur de cette ville où vivent plus de 10,000 haïtiens ont été chantées  pourtant sans “tambour ni trompette” en présence de son épouse Mona Cajuste Borges, ses deux enfants Jacques E. Borges et Mona Lisa (Borges) Lysinger ainsi que les membres de leur famille respective et de nombreux proches amis …


Ingénieur diplômé de  l’Ecole Polytechnique d’Haïti (actuellement Faculté des Sciences (FDS de l’UEH) le 23 décembre 1960 après ses études secondaires à l’Insitution Saint-Louis de Gonzague, le  jeune Jacques A. Borges a grandi au Bas peu de Chose à Port-au-Prince. Une année et 5 mois plus tard, l’ingénieur de 26 ans laisse Haïti précipitamment pour l’étranger et débarque à New-York (sans manteau) en plein hiver le 23 décembre 1960. Frère cadet de Sony Borges, l’un des 19 officiers assassinés au Fort-Dimanche le 8 juin 1967 sous les ordres de Papa Doc, le jeune ingénieur n’a donc fait qu’une brève carrière professionnelle en Haïti en travaillant moins d’une année au Service de Météorologie et d’Hydrologie à Damiens au Ministère l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR).

Les premiers pas de Jacques Borges à New-York n’étaient pas du tout faciles. Des copains qui sont arrivés quelques années avant lui dans le “Big Apple” lui conseillent de “mettre de côté son diplôme d’ingénieur et de se lancer sur le marché du travail comme tout le monde” dira-t-il dans un entretien au Magazine audiovisuel “HAITIENS DE PARTOUT” réalisé par Daniel Auguste dans le Massachusetts à l’occasion du bicentenaire de notre indépendance en 2004.  Fort heureusement, le calvaire du jeune ingénieur ne dura que quelques mois.. En avril 1961, Jacques Borges entama sa carrière professionnelle aux Etats-Unis  comme “dessinateur” dans une firme de Construction et d’Etudes à New-York où travaillaient des experts en construction de bâtiments et d’infrastructures routières, de gestion de projets financés par le gouvernement fédéral.

“Je fus embauché certes avec le salaire minimum ($1.50/heure en Avril 1961). Mais, le plus important était l’opportunité d’acquérir des connaissances pratiques dans presque tous les domaines liés à la construction” se rappelait Jacques Borges.

De New-York à Los Angeles, d’Atlanta à Boston en passant par Delaware, l’ingénieur Jacques Borges fut dépêché à plusieurs reprises, en compagnie de plusieurs de ses collègues, soit pour des études de faisabilité de routes fédérales ou régionals ou pour des réunions de travail ou d’évaluation de projets avec les responsables de Transports publics de plusieurs Etats. En novembre 1964, Jacques séjournera pour la première fois dans le Massachusetts pour effectuer les études de faisabilité de la Route 128 (tronçon Saugus-Peabody-Lynn)

Le Massachusetts : l’Etat d’adoption de Jacques Borges

Jacques aura beau commencé sa longue carrière d’ingénieur à New-York mais c’est le Massachusetts qu’il a adopté comme terre d’adoption tout en ayant soin de toujours souligner à l’intention de ses interlocuteurs l’importance de ses débuts comme dessinateur” dans cette firme de construction à New-York. Il garde, en effet, très peu de souvenirs en dehors des longues heures passées sur les chantiers ou dans les bureaux d’études en compagnie de ses “ingénieurs-tuteurs” qui ont pratiquement guidé ses premiers pas dans sa profession. En dehors des beaux souvenirs professionnels, Jacques ne garde pas trop de New-York. A part le Tabou-Combo, bien sûr.

De ses 59 ans passés à l’étranger, Jacques en a vécu une cinquantaine au moins dans le Massachusetts en combinant harmonieusement carrière professionnelle, vie familiale et active participation dans les initiatives civiques et communautaires. Véritable “serviteur public” à titre volontaire, Jacques était pourtant un homme très privé quant il s’agit de sa famille. Il n’y avait pas de mari ou de père plus protecteur comme lui. Mona son épouse, Jacques Jr et Mona Lisa ses deux enfants ainsi que ses six (6) petits-enfants  ne sont pas sujet à conversation. “Ils ont bien à la maison” lançait-il – en plaisantant – à l’interlocuteur qui tente de s’approcher de cette zone, pour lui, interdite.

Jacques ne parlait pas de sa carrière réussie, de son salaire, de sa ville de résidence dans le Massachusetts (comme le font des compatriotes parfois dans les réunions publiques). Il ne parlait jamais non plus de ses diplômes. En effet, en dehors de son diplôme d’ingénieur, Jacques était également détenteur d’une Maîtrise en Administration Publique de Suffolk University (Boston).

Très actif dans les activités civiques et communautaires, Jacques a participé à la création de nombreuses organisations à but non lucratif. A la fin des années 80, on le retrouve aux côtés de feu Yves Dambreville dans les premières célébrations à Boston de la fête du drapeau haïtien. A Brockton, lieu de sa résidence, Jacques avait lancé l’idée de mettre sur pied, au début des années 90, la BROHACO (Brockton Haitian Community, Inc,), une institution qui avait pour mission primordiale de marquer par des activités culturelles la présence haïtienne dans cette ville. A la même période, Jacques rejoint Lesly Jacques, feu Josette Dubois et Marie Lamarre pour organiser le premier rassemblement annuel des éléves haïtiens ou d’origine haïtienne devant l’Hôtel de ville de Brockton à l’occasion de la fête du bicolore national. Toujours à Brockton, on peut également mettre à son actif le lancement de TELE LUMIERE, la première émission haïtienne publique.

Dans le même registre, Jacques fut pendant plus d’une dizaine d’années Président du Conseil d’Administration de la HAPHI (Haitian-American Public Health Initiatives) après avoir été member pendant 7 à 8 ans.

Musicien et mélomane, Jacques a également laissé ses traces dans le domaine culturel. Dans les années 80, à Carver Auditorium à Dorchester ou à Park Plaza Hotel au Centre-Ville de Boston, Jacques était toujours aux côtés de feu Roro Fils-Aimé dans l’organisation de soirées dansantes animées notamment par l’un de ses groups préférés, le Tabou Combo.

On a aujourd’hui encore en mémoire, les performances au Strand Theatre à Dorchester de Guy Durosier et/ou Joe Troullot, de Beethova Obas et/ou Emelyne Michel pour à la fois égayer et enjoliver nos Fêtes de Pâques au cours des années 90. Bénévolement, Jacques apportait toujours son support à Sam Dalzon dans la planification de ces événements musicaux “tout à fait spéciaux”.

Jacques était tout aussi actif en dehors de la communauté haïtienne. Pendant de longues années, il fut membre de la Branche-locale de la NAACP (Association Nationale pour la promotion des gens de couleur), la plus ancienne (fondée en 1909) et la plus importante organisation de défense des droits afro-américains aux Etats-Unis. Au sein de la branche locale de la NAACP, Jacques s’était surtout intéressé au financement des programmes d’encadrement des jeunes.

Sur le plan politique, il était peu bavard. Il était membre-actif de la branche du RDNP (Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes) du Massachusetts.  Vous voulez savoir pourquoi il avait cessé ses activités au sein de ce parti ?  Si vous n’étiez pas membre du RDNP dans la région, trop tard pour le savoir. Divergences. Désaccords au sein d’une institution. Pour lui, tout doit être traité entre les membres comme dans un cercle familial.

Entre 2002 et 2004, l’équipe de production du Magazine audiovisuel HAITIENS DDE PAROUT a eu beaucoup de difficultés pour convaincre Jacques à s’ouvrir un peu sur sa carrière professionnelle. Sur sa vie privée, il était quelque peu hermétique dans un premier temps. Ensuite hésitant. Au fil de conversations étalées sur sur plusieurs mois, il avait partagé avec nous quelques points saillants de sa carrière professionnelle.

Au début des années 70, Jacques Borges était le principal ingénieur dans le design du système de transport en commun de la ville d’Atlanta en Géorgie (MARTA, Metropolitan Atlanta Rapid Transit Authority). Il a également contribué dans les études pour les seconds travaux de contruction de Delaware Memorial Bridge entrepris entre 1964 et 1968. Vice-Président de la firme privée Brian & Associates dans le Massachusetts, il a négocié et signé en 1978 pour cette compagnie d’Etudes et de Construction ses premiers contrats avec le Mass Highway Department et le HUD (U.S. Department of Housing & Urban Development).

Appelé à la tête du département des Travaux Publics de la ville de Brockton en avril 1999 alors qu’il était déjà à la retraite, l’ingénieur Jacques Borges a beaucoup contribué à la mise en place de nouvelles structures de fonctionnement et de gestion des services de génie municipal, nous avait confié en 2004, le Maire Jack YUNITS.

Nous vous invitons à suivre  ce documentaire réalisé par une équipe de production conduit par Daniel Auguste et présenté par RULX DENIS  sur la carrière professionnelle et la vie de l’ingénieur Jacques Borges.

Nous présentons nos sincères condoléances à  son épouse Mona Cajuste Borges, son fils Jacques E. Junior, sa fille Mona Lisa (Borges) Lysinger, à ses 6 petits-enfants, à son beau-frère Raymond Cajuste et son épouse.

vidéo

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