Port-au-Prince – Alix Didier Fils-Aimé, le nouveau Premier Ministre haïtien, a procédé hier samedi à la Villa d’Accueil à l’investiture des nouveaux membres de son gouvernement qui comprend dix-huit (18) Ministres, dont quatre (4) femmes, et un (1) Secrétaire d’Etat.
Lors de la cérémonie d’installation de son cabinet ministériel, le Premier ministre haïtien a souligné l’urgence et la gravité des défis auxquels le pays fait face. Dans son allocution, il a appelé son gouvernement à assumer pleinement ses responsabilités et à agir rapidement pour répondre aux attentes pressantes de la population.
En outre, Alix Didier Fils-Aimé a défini les objectifs principaux de son administration : poser les bases d’élections crédibles, inclusives et transparentes, tout en adoptant une gestion publique fondée sur la cohésion, la discipline, l’austérité et la transparence. Ces efforts, a-t-il affirmé, doivent se conformer à l’esprit de la Constitution et respecter les dispositions de l’Accord du 3 avril.
Pour sa part, le président du Conseil présidentiel de transition, Leslie Voltaire, a appelé les membres du gouvernement à agir avec exemplarité et transparence pour rétablir la confiance des citoyens envers les institutions. Il a exhorté les ministres à répondre rapidement et concrètement aux attentes d’une population en quête de solutions pour mettre fin à leurs souffrances.
Voici les membres du gouvernement d’ Alix Didier Fils-Aimé:
Nouveaux membres du gouvernement :
- Paul Antoine Bien-Aimé : ministre de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales
- Patrick Pelissier : ministre de la Justice et de la Sécurité Publique
- Jean Harvel Victor Jean-Baptiste : Ministre des Affaires Étrangères et des Cultes
- J. E Kathia Verdier : Ministre des Haïtiens Vivant à l’Étranger
- Alfred Metellus : Ministre de l’Économie et des Finances
- Erick Dessources : Ministre du Tourisme
- Patrick Delatour : Ministre de la Culture et de la Communication
- Duckenson Lorthe Blema : Ministre de la Santé Publique et de la Population
- Pédrica Saint-Jean : Ministre de la Condition Féminine et des Droits de la Femme
- Jean Michel Moïse : Ministre de la Défense
- Patrick Sully W. Joseph : Secrétaire d’État aux Collectivités Territoriales
Ministres reconduits :
- Marie D. A. Ketleen Florestal : Ministre de la Planification et de la Coopération Externe
- Vernet Joseph : Ministre de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural
- Raphaël Hosty : Ministre des Travaux Publics, Transports et Communications
- James Monazard : Ministre du Commerce et de l’Industrie
- Moïse Jean-Pierre Fils : Ministre de l’Environnement
- Augustin Antoine : Ministre de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle
- Georges Wilbert Franck : Ministre des Affaires Sociales et du Travail
- Niola Lynn Sarah Devalis Octavius : Ministre de la Jeunesse, des Sports et de l’Action Civique
Ce nouveau gouvernement de transition prend ses fonctions dans un climat de crise généralisée, marqué par une instabilité politique persistante et une insécurité croissante. La nomination du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé par le Conseil présidentiel de transition (CPT) fait suite à des mois de tensions et d’un différend non résolu avec l’ancien Premier ministre Garry Conille. Cette transition s’inscrit dans un accord signé le 3 avril 2024, prévoyant des réformes sur une période de 22 mois jusqu’à l’élection d’un nouveau président en février 2026.
Sur le plan politique, le gouvernement doit rétablir la confiance et instaurer un dialogue inclusif entre les différentes parties prenantes. Les accusations de corruption au sein du CPT compliquent cet objectif, renforçant le scepticisme face à la capacité des dirigeants à conduire une transition crédible. En outre, les ministres doivent s’efforcer de contenir les tensions entre les acteurs politiques tout en garantissant la tenue d’élections transparentes et inclusives. Cette tâche est d’autant plus difficile que le climat sécuritaire reste précaire, rendant le processus de gouvernance plus vulnérable aux interférences des groupes armés.
Sur le plan économique, l’instabilité persistante a aggravé une crise déjà profonde, marquée par la baisse des investissements tant publics que privés et une inflation galopante. Socialement, les défis sont tout aussi pressants. La violence des gangs dans la capitale a déplacé des milliers de familles et paralysé l’accès aux services essentiels tels que l’éducation et la santé. Les ministres concernés devront non seulement répondre aux besoins immédiats des populations, mais aussi renforcer la résilience sociale pour atténuer l’impact des conflits en cours.