Thursday, April 25, 2024
HomeGeneralA propos du financement de l'enseignement gratuit des enfants en Haïti

A propos du financement de l’enseignement gratuit des enfants en Haïti

Je suis étonnée de constater que personne ne semble vouloir poser de questions sur la façon que le président confirmé Michel Martelly compte taxer les transferts d’argent et les appels internationaux effectués par les Haitiens vivant à l’étranger. Oui, je sais que le tarif est de un (1) dollar sur chaque transfert d’argent vers Haiti, et que cinq (5) centimes seront prélevés sur chaque minute pour les appels internationaux. Mais comment?

Je suis étonnée de constater que personne ne semble vouloir poser de questions sur la façon que le président confirmé Michel Martelly compte taxer les transferts d’argent et les appels internationaux effectués par les Haitiens vivant à l’étranger. Oui, je sais que le tarif est de un (1) dollar sur chaque transfert d’argent vers Haiti, et que cinq (5) centimes seront prélevés sur chaque minute pour les appels internationaux. Mais comment? Personne ne le lui a demandé. On se contente d’accepter la vague explication donnée par le président Martelly annoncant qu’il a déjà discuté avec les compagnies de télécommunications qui ont déjà donné leur accord.

Présentées comme étant une solution au problème de financement de l’éducation gratuite de 500.000 enfants , ces nouvelles mesures ont été accueillies avec beaucoup d’enthousiasme par la communauté Haitienne de Miami. Les quelques rares personnes qui ont exprimé un certain doute ou ont jugé que la diaspora servait trop longtemps de vâche à lait se sont vues accuser de “méchants”, d’apatrides”. Pourtant personne ne sait pas exactement comment le prochain gouvernnement allait procéder pour collecter l’argent sur les transferts et les appels internationaux. Chacune des personnes que j’interrogeais me donnait sa propre compréhension de la mesure annoncée avec des “peut-être » à la fin de chaque phrase. Ce qui prouve que personne n’en sait rien.

Aujourd’hui, sous peine d’être taxée “d’opposant du président-élu”,  je demande tout simplement des éclaircissements. Puisque ce gouvernement est trés « high-tech » dans ses approches, il lui faudra peut-être créer un site internet ou l’on peut lire  les détails de chacune de ses prochaines réformes.

Pour les transferts d’argent est-ce que le dollar sera collecté sur chaque 100 dollar envoyé à un proche en Haiti ou bien est-ce que le prix du tranfert sera augmenté de 1 dollar pour permettre au gouvernement de collecter  cette taxe ou cette contribution auprès des maisons de transfert. Quelles seront les dispositions mises en place pour permettre au gouvernement de contrôler le volume de transferts d’argent comptabilisés par chacune des compagnies tous les jours?

Ce dont je suis sure au moins c’est que les maisons de transfert n’accepteront  jamais de réduire volontairement leur marge de profit.Cette logique est aussi valable pour les compagnies de téléphonie en Haiti. Qui subira le choc des cinq (5) centimes que le gouvernement veut collecter sur la minute? Ce sera encore la personne qui vit à l’étranger.  Est-ce que cette mesure est juste quand on sait déjà que communiquer par téléphone avec Haiti coûte beaucoup plus chère que n’importe où ailleurs dans le monde?  

Mais il est peut être prématuré de commenter puisque je ne sais toujours pas comment ces centimes seront prélevés. Pour revenir aux transferts d’argent est-ce que les nouvelles dispositions visent seulement les transactions effectuées par les Haitiens qui vivent aux Etats Unis, ou bien est-ce que la diaspora Haïtienne partout dans le monde serait concernée?

Ce sont les quelques questions auxquelles j’aimerais avoir une réponse avant d’émettre une opinion rationnelle sur les premières décisions du gouvernement Martelly.

J’aimerais aussi comprendre pourquoi le président a changé ses sources de financement. Tout au cours de la campagne électorale il était question de taxer la borlette et de réduire les frais alloués au service de la présidence. Maintenant , sans crier gare, sans aucune garantie de satisfaire sa demande de reconnaissace de la double ou multiple nationalité, on annonce à la diaspora qu’elle va aussi payer l’éducation gratuite des enfants. Comme je l’ai dit plus, la majorité des Haitiens sont favorables à l’idée. Quand l’Haitien aime un dirigeant , il lui accorde toute sa confiance sans poser de questions. Moi aussi je veux bien être optimiste. Cependant, après l’expérience « VOAM » avec Aristide, je pense que toute personne sensée doit se faire le devoir de réfléchir sur chacune des décisions et actions du prochain gouvernement. Ce n’est pas le moment de se laisser emporter par la fièvre ou l’émotion populiste. On veut du bien pour ce pays qui projette trop depuis des décennies des images de misère tragique. Il est temps que l’on cesse de susciter un sentiment de pitié de la part des autres  gouvernement du monde..

- Advertisment -

LES PLUS RECENTES