Monday, June 16, 2025
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Une coalition de villes et de comtés américains défend un programme humanitaire vital pour les immigrés de Cuba, d’Haïti, du Nicaragua et du Vénézuéla

Boston, 19 mai 2025 –InfoHaïti.net – Une coalition de 37 villes, comtés et responsables locaux à travers les États-Unis, menée par la Ville de Boston, a déposé un mémoire d’intervention devant la Cour suprême des États-Unis pour contester la décision de l’administration Trump de mettre fin au programme de libération conditionnelle humanitaire (CHNV), destiné aux ressortissants de Cuba, d’Haïti, du Nicaragua et du Venezuela.

Mis en place en janvier 2023 par l’Administration Biden, ce programme permet aux ressortissants de ces quatre pays de résider et de travailler légalement aux États-Unis pendant deux ans, en réponse à des crises humanitaires majeures dans leur pays d’origine. Plus de 530 000 personnes bénéficient actuellement de ce statut, apportant une contribution significative à l’économie locale et à la vie communautaire.

« L’abolition du programme CHNV par l’administration Trump vise directement les immigrés, alimente la peur au sein de nos communautés et menace les fondements mêmes de la sécurité publique », a déclaré la maire de Boston, Michelle Wu. « Aux côtés d’autres villes, nous défendons les droits de plus d’un demi-million de personnes qui vivent et travaillent ici légalement. Boston restera toujours une terre d’accueil. »

Le mémoire souligne que la suppression soudaine du programme aurait des répercussions économiques et sociales majeures pour les villes américaines. Elle priverait des centaines de milliers de personnes de leur autorisation de travail, affectant gravement des secteurs clés tels que la santé, l’éducation et les services municipaux.

La présidente du Conseil municipal de Boston, Ruthzee Louijeune, a également dénoncé la décision fédérale : « Nous nous tenons aux côtés de nos communautés immigrées, confrontées à l’angoisse provoquée par ces politiques injustes. Défendre le programme CHNV, c’est défendre la dignité humaine. La diversité est notre force. »

Le débat s’est déplacé sur le terrain juridique avec l’affaire Doe v. Noem, dans laquelle a juge fédérale Indira Talwani du district du Massachusetts a émis le 14 Avril dernier une ordonnance suspendant temporairement la décision du Département de la Sécurité intérieure (DHS) de mettre fin au programme de libération conditionnelle humanitaire (CHNV) destiné aux ressortissants de Cuba, d’Haïti, du Nicaragua et du Venezuela. Mais l’administration fédérale a fait appel, poussant l’affaire jusqu’à la Cour suprême * – un appel qui a renforcé la mobilisation des villes solidaires.

 

À San Francisco, le procureur David Chiu a qualifié la résiliation du programme d’« inhumaine et illégale ». « Cela rend nos collectivités moins sûres, moins dynamiques et moins prospères. Il est cruel d’arracher à leur quotidien des personnes à qui le gouvernement avait permis de rester légalement. »

Même ton du côté de Minneapolis, où le maire Jacob Frey a rappelé : « Minneapolis est une ville accueillante. Nous défendons nos voisins. Ces immigrés, qui recherchent la sécurité, contribuent pleinement à notre économie. Leurs moyens de subsistance ne devraient pas être menacés par ceux-là mêmes qui ont le devoir de les protéger. »

En plus d’offrir une alternative légale et sécurisée à la migration irrégulière, le programme CHNV vise à réduire le recours aux passeurs et à faciliter une gestion ordonnée de la migration. Il permet également de désengorger les voies migratoires dangereuses tout en répondant à des impératifs humanitaires.

Dans leur mémoire, les municipalités signataires insistent sur le rôle central des bénéficiaires du CHNV dans la vie locale : ils scolarisent leurs enfants, travaillent, paient des impôts et s’engagent dans la vie civique. Leur expulsion provoquerait, selon les élus, une crise partielle dans plusieurs services essentiels, sans compter le traumatisme humain qu’elle engendrerait.

La coalition exhorte la Cour suprême à maintenir la décision de la cour de district du Massachusetts et à rejeter la demande fédérale visant à suspendre cette injonction. Une telle suspension permettrait à l’administration Trump de mettre fin au programme dans l’immédiat, entraînant des conséquences dramatiques à très court terme.

Les signataires soulignent que la sécurité publique dépend d’une relation de confiance entre les résidents – y compris les immigrés – et les institutions locales. En poussant des familles vers la clandestinité ou la séparation, le gouvernement fédéral risque de compromettre gravement la cohésion sociale.

« Nous devons défendre une politique migratoire humaine, responsable et bénéfique pour nos collectivités », a conclu la maire Michelle Wu. « Le programme CHNV montre ce qu’il est possible de réaliser lorsque la compassion guide les décisions publiques. »

DERNIERE HEURE
La Cour suprême a autorisé, ce lundi, à titre provisoire, l’administration Trump à mettre fin aux protections accordées à près de 350 000 ressortissants vénézuéliens ayant bénéficié du Statut de Protection Temporaire (Temporary Protected Status – TPS), leur permettant jusque-là de résider aux États-Unis sans risque d’expulsion.

 

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