La présidente du Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes (RDNP) est convaincue que le chef de l’Etat marche à contre-courant de l’histoire et qu’il cherche à instituer une forme de gouvernement actuellement rejetée partout à travers la planète. La candidate malheureuse à la dernière présidentielle qualifie même d’aberration les manœuvres déloyales du président Martelly pour faire installer un organisme électoral ‘’croupion’’ dans l’optique de s’approprier les postes à pourvoir aux prochaines compétitions électorale.
Mirlande H. Manigat cite en exemple le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) à travers son président Anel Alexis Joseph qui a accepté de vassaliser une institution aussi importante pour faire plaisir ‘’au chef’’. Le président du sénat et de l’Assemblée Nationale Desras Simon Dieuseul s’interroge même sur les réelles motivations du pouvoir qui pourrait avoir un agenda caché en donnant l’impression de s’engager vers la réalisation des élections alors qu’en réalité les indicateurs laissent plutôt supposer qu’il ne les veut pas vraiment. « Ou bien, il cherche à les retarder dans l’espoir de contrôler le terrain politique qu’il n’a pas pour le moment (sa popularité est au plus bas) et s’il veut suivre mon conseil, je lui dirais de les réaliser maintenant car, sa situation personnelle va encore s’empirer avec la gestion calamiteuse qu’il fait de la chose publique’’, avance un président Desras affichant très clairement son opposition à ce régime.
S’agissant des mandats émis par la justice à l’encontre des anciens présidents Aristide et Préval dans le dossier du double meurtre de Jean Dominique et de Jean-Claude Louissaint, Mme Manigat dit n’y voir aucun problème à condition bien sûr qu’on ne se serve de cette affaire pour détourner l’attention du peuple des vrais problèmes qui le rongent actuellement. Desras Simon Dieuseul est lui-même formel là-dessus et ne prend pas la précaution de la constitutionaliste : ‘’Cette affaire est une distraction et le président Martelly cherche à mettre deux forces dans les rues (lavalas et INITE) pour faire passer le sujet des élections au second plan ». Mme Manigat reprend pour le président Desras que le chef de l’Etat pourrait avoir un calcul erroné si tel est son plan car, souvent on fait sortir les peuples mais, on ne sait pas comment les faire rentrer et généralement dans ces cas de figure, le scenario finit par ‘’chavirer’’ le pouvoir en place.
Pour bien montrer que la justice n’est pas libre et indépendante dans ce cas, Desras Simon Dieuseul fait remarquer que les mandats sont connus et même annoncés dans la presse par des autorités politiques avant même que le juge instructeur en ait pris la décision. Et ce dernier a en sa possession un véhicule flambant neuf et des moyens extraordinaires alors qu’il y a dans le système d’autres juges d’Instruction qui utilisent des motos-taxis pour se déplacer. Desras Simon Dieuseul prévoit de dénoncer la communauté internationale s’il découvre que celle-ci participe aussi dans ce macabre plan de faire passer le temps et de ne pas réaliser les élections dans le pays.
Photos : Wilner St-Val
