45ème Conférence des gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre et des premiers ministres de l’Est du Canada (NEG-ECP)
Brockton (Massachusetts) – PAR YVES CAJUSTE – Le Dr Sanjay R. Arwade, directeur du Wind Energy Center et professeur de génie civil et environnemental à UMass Amherst a fait un exposé sur le leadership du Massachusetts dans le développement de l’énergie renouvelable à l’ouverture de la 45ème conférence des gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre et des Premiers Ministres de l’Est du Canada (NEG-ECP) lundi dernier.
S’exprimant à la Massachusetts Maritime Academy, le Dr Arwade a retracé les origines et l’avenir de l’énergie éolienne offshore, en soulignant ses racines dans le Massachusetts. “L’idée de l’éolien offshore a commencé ici”, a-t-il déclaré, rendant hommage à Bill Heronemus, ancien capitaine de la marine et professeur de génie océanique à l’UMass, qui a envisagé pour la première fois l’exploitation des éoliennes offshore il y a des décennies.
Le Dr Arwade a souligné l’importance historique du Massachusetts dans le secteur de l’éolien offshore, en attribuant un crédit à l’investissement de longue date de l’État dans la recherche et l’éducation sur l’énergie éolienne. Le UMass Wind Energy Center a joué un rôle essentiel dans le façonnement de l’industrie éolienne nord-américaine, en formant des professionnels qui ont contribué, à leur tour, à la conception et au développement de projets significatifs dans le domaine des énergies renouvelables. « Depuis plus de 50 ans, l’UMass Amherst est à l’avant-garde, formant des centaines de personnes qui ont ensuite formé l’épine dorsale de l’industrie éolienne », a-t-il noté.
La Nouvelle-Angleterre n’est pas étrangère aux premiers pas de l’éolien offshore avec Block Island dans le Rhode Island devenant le premier parc éolien commercial d’Amérique du Nord. La région abrite également des recherches pionnières sur la technologie de l’éolien offshore flottant, en particulier dans les eaux plus profondes du golfe du Maine. Le Dr Arwade a souligné que si l’Europe a peut-être dominé les premières étapes du développement de l’éolien offshore, l’est des États-Unis et le Canada ont le potentiel de tracer leur propre voie. « Nous avons beaucoup à apprendre de l’Europe », a-t-il admis, « mais nous avons beaucoup à faire ici en Amérique du Nord ».
Dans son exposé, le directeur du Wind Energy Center à UMass Amherst a mis aussi en exergue les défis uniques auxquels la région est confrontée dans la construction d’infrastructures éoliennes offshore, notamment en ce qui concerne la gestion des ouragans, des tempêtes hivernales et du givrage marin. « Nous travaillons à la mise au point de nouvelles fondations capables de résister aux conditions difficiles au large des côtes du nord-est de l’Amérique du Nord », a déclaré le Dr Arwade. L’objectif, a-t-il souligné, est de garantir que ces turbines massives puissent continuer à produire de l’électricité dans toutes les conditions météorologiques, répondant ainsi aux besoins énergétiques des deux pays.
Dr Arwade a également souligné la collaboration croissante entre les États-Unis et le Canada dans le secteur de l’éolien offshore. En effet, des projets sont déjà en cours de planification au large des côtes de la Nouvelle-Écosse, de Terre-Neuve et du Labrador. « L’infrastructure industrielle et de transport du Canada sera essentielle à la construction d’une chaîne d’approvisionnement robuste pour l’éolien offshore », a-t-il ajouté, soulignant le potentiel d’un partenariat transfrontalier dans le développement des énergies renouvelables.
L’une des annonces les plus importantes de la présentation a été la création du ARROW Center (Academic Center for Reliability and Resilience of Offshore Wind) à l’UMass Amherst, qui sera le premier centre universitaire de recherche et d’enseignement sur l’éolien offshore financé par le gouvernement fédéral aux États-Unis. Le Dr Arwade a attribué le soutien de l’administration de la gouverneure Maura Healey et du Massachusetts Clean Energy Center pour avoir fait de ce projet une réalité. « Ce centre touchera des milliers d’étudiants au cours des cinq prochaines années, les préparant à intégrer le marché du travail de l’éolien offshore », a-t-il déclaré.
Le Dr Arwade a également évoqué l’ampleur des éoliennes offshore en cours de développement. Certaines d’entre elles atteignant 17 mégawatts de capacité de production, elles éclipsent les turbines qui étaient autrefois considérées comme à la pointe de la technologie. « Ces turbines sont aussi hautes que certaines des plus hautes structures construites par l’homme sur la planète », a-t-il fait remarquer, soulignant les avancées significatives de la technologie des turbines qui façonnent l’avenir des énergies renouvelables.
Malgré les défis, le Dr Arwade reste optimiste quant au potentiel de l’éolien offshore pour transformer le paysage énergétique en Amérique du Nord. Il a exhorté tout un chacun à considérer l’éolien offshore non seulement comme un ensemble de turbines, mais comme un système d’infrastructure massif qui doit être conçu avec soin. « Nous avons une occasion unique de construire un nouveau système d’infrastructure à partir de zéro, et nous devons le faire correctement, en veillant à ce que les avantages et les charges soient partagés équitablement entre toutes les communautés », a-t-il déclaré.
En conclusion, le Dr Arwade a réfléchi à l’impact plus large de l’énergie éolienne offshore sur l’avenir. « C’est une période passionnante pour s’impliquer dans l’éolien offshore », a-t-il déclaré. « Nous avons la possibilité de construire un avenir énergétique propre et renouvelable pour les États-Unis, le Canada et le monde »