Maura Healey salue l’investissement de la biotech Alnylam dans un nouveau siège et centre de production à Norton

0

Norton (Massachusetts), 17 décembre 2025 — REPORTAGE :  YVES CAJUSTE , InfoHaïti.net – La biotech américaine Alnylam Pharmaceuticals a lancé ce matin à Norton, dans le sud-est du Massachusetts, le chantier de son futur siège et centre de production, un investissement industriel majeur salué par les autorités de l’État comme un marqueur du leadership mondial du Massachusetts dans les sciences de la vie.

La cérémonie s’est tenue en présence de la gouverneure Maura Healey, de la secrétaire au Travail et au Développement de la main-d’œuvre Lauren Jones, du président-directeur général du Massachusetts Life Sciences Center (MLSC), Kirk Taylor, ainsi que de la directrice générale d’Alnylam, Dr Yvonne Greenstreet, entourés de parlementaires et d’élus locaux.

Le projet représente un investissement global de 250 millions de dollars, dont 200 millions dédiés à une nouvelle installation de bioproduction, et devrait générer des centaines d’emplois directs et indirects dans la région.

Un pilier de l’économie du Massachusetts

Maura Healey, Gouverneure deu Massachusetts

Dans une allocution axée sur les enjeux économiques et stratégiques, la gouverneure Maura Healey a qualifié les sciences de la vie de « cœur de l’infrastructure économique » du Massachusetts, soulignant leur rôle central dans la création d’emplois et l’attractivité de l’État.

« Nous sommes numéro un pour l’innovation, la santé, l’éducation, le nombre de diplômés en STEM et l’investissement en capital-risque par habitant », a-t-elle déclaré, estimant que ces indicateurs traduisent la solidité d’un écosystème capable de soutenir une croissance durable.

La gouverneure a remercié les parlementaires pour leur soutien continu au Massachusetts Life Sciences Center, rappelant que l’engagement public demeure essentiel à la compétitivité du secteur. Elle a également salué les autorités locales de Norton, soulignant que « c’est au niveau municipal que les projets prennent réellement forme ».

Évoquant l’ampleur de l’investissement, elle a qualifié les 250 millions de dollars engagés de « considérables », parlant avec humour d’« un beau cadeau de fin d’année » pour la région.

Des retombées bien au-delà des laboratoires

Dr Greenstreet, PDG d’Alnylam (au premier plan)

Maura Healey a insisté sur le fait que les bénéfices économiques du projet dépassent largement le cadre scientifique. « Ces emplois vont bien au-delà des laboratoires », a-t-elle affirmé, citant la construction, la maintenance industrielle, les lignes de production, mais aussi les commerces et petites entreprises environnantes.

La participation des syndicats du bâtiment du Massachusetts à la construction du site a été mise en avant comme un levier supplémentaire de retombées locales. « La construction et l’exploitation de ce site bénéficieront à toute l’économie régionale », a-t-elle déclaré.

La gouverneure a également souligné l’importance des partenariats en matière de formation professionnelle, conçus pour adapter les compétences de la main-d’œuvre aux besoins réels des entreprises du secteur. « Nous veillons à ce que notre système éducatif, la formation professionnelle et les besoins des employeurs soient pleinement alignés », a-t-elle affirmé.

Une success story née de la recherche

Revenant sur le parcours d’Alnylam, Maura Healey a rappelé que l’entreprise est issue de travaux de recherche menés notamment au MIT et à l’Université du Massachusetts, qualifiant son évolution de « véritable success story du Massachusetts ».

« C’est une histoire qui commence dans la recherche, devient une start-up, puis une entreprise mondiale, tout en attirant talents et investissements dans notre État », a-t-elle déclaré, soulignant le rôle d’Alnylam comme créateur d’emplois.

Elle a également insisté sur l’importance stratégique de la production industrielle, rappelant que le Massachusetts entend rester non seulement un lieu d’innovation scientifique, mais aussi un territoire où les découvertes sont fabriquées à grande échelle.

Une finalité médicale au cœur du projet

Si l’impact économique a occupé une place centrale dans les discours, la gouverneure Healey a tenu à rappeler la finalité médicale de l’investissement. « À la fin de la journée, ce qu’Alnylam fait, c’est sauver des vies », a-t-elle déclaré.

« Il s’agit de fournir des traitements, des thérapies et de l’espoir à des patients partout dans le monde », a-t-elle ajouté, saluant l’engagement de long terme de l’entreprise au Massachusetts.

Un pionnier mondial de la révolution RNAi

Dr Yvonne Greenstreet, Présidente et Directrice Générale d’Alnylam

Fondée à Cambridge il y a plus de vingt ans, Alnylam s’est imposée comme un acteur de premier plan des thérapies fondées sur l’interférence par ARN (RNAi). Ces médicaments permettent de réduire l’expression de gènes ciblés, empêchant la production de protéines impliquées dans certaines maladies, lit-on dans un communiqué émis aujourd’hui par Alnylam.

Toujours selon communiqué, « contrairement aux traitements traditionnels, qui agissent sur les protéines une fois produites, les thérapies RNAi interviennent en amont, à la source du processus biologique. Cette approche ouvre des perspectives majeures dans le traitement de maladies chroniques, rares ou complexes, notamment cardiovasculaires, métaboliques et neurodégénératives ».

« Ce que nous construisons ici n’est pas seulement un site industriel, mais une transformation profonde de la manière dont les médicaments peuvent être fabriqués et distribués à l’échelle mondiale », a déclaré ce matin la présidente et directrice générale d’Alnylam, Dr Yvonne Greenstreet.

Une ambition industrielle de long terme

Le futur complexe de Norton est destiné à devenir, selon Alnylam, la première installation au monde entièrement dédiée à la « ligation enzymatique », une nouvelle plateforme de fabrication des thérapies RNAi. Cette technologie doit permettre une production à plus grande échelle, à moindre coût et avec un niveau de durabilité inédit.

« Avec les technologies actuelles, produire des médicaments RNAi à grande échelle serait presque impossible », a expliqué Dr Greenstreet. « Mais chez Alnylam, nous avons une devise : Challenge Accepted. »

La PDG  d’ Alnylam a rappelé que l’entreprise avait fait, il y a dix ans, le pari audacieux de développer sa propre capacité de production, à contre-courant d’un secteur largement dépendant de la sous-traitance. Aujourd’hui, le site de Norton constitue le pilier de son réseau industriel et a déjà permis de soutenir le développement de près de 20 molécules thérapeutiques en développement.

Le rôle structurant du Massachusetts Life Sciences Center

Kirk Taylor, président-directeur général du Massachusetts Life Sciences Center

De son côté, Kirk Taylor, président-directeur général du Massachusetts Life Sciences Center (MLSC), a présenté le projet comme une illustration concrète de la force de l’écosystème local.

« Le MLSC est l’outil de développement économique du Massachusetts pour les sciences de la vie », a-t-il rappelé, soulignant la mission de ce centre : aider les entreprises à démarrer, se développer et rester dans l’État.

Médecin neurologue de formation, il a qualifié les avancées d’Alnylam dans l’interférence par ARN et la ligation enzymatique de « révolutionnaires », estimant qu’elles transforment des découvertes scientifiques en thérapies concrètes pour les patients.

Le MLSC a soutenu la croissance d’Alnylam à travers son programme d’incitations fiscales, accordant plus de 14,5 millions de dollars et contribuant à la création de 905 emplois dans le Massachusetts.

Formation et main-d’œuvre au centre de la stratégie

Lauren Jones, secrétaire au Travail et au Développement de la main-d’œuvre, du Massachusetts

Prenant la parole à la clôture de la cérémonie, la secrétaire au Travail et au Développement de la main-d’œuvre, Lauren Jones, a mis en avant ce matin le rôle central de la formation et de l’inclusion dans la stratégie économique du Massachusetts, à l’occasion du lancement du chantier du futur siège et centre de production de la biotech Alnylam.

Lauren Jones a salué un projet dont l’impact, a-t-elle souligné, se fera sentir « dans le Massachusetts comme à l’échelle mondiale », tant pour les patients que pour l’économie.

Elle a rappelé que l’administration Healey-Driscoll avait fait de la main-d’œuvre un pilier de son action, avec une stratégie engagée dès 2024 et fondée sur un principe clé : bâtir un Massachusetts « plus abordable, plus équitable et plus compétitif » en plaçant les personnes au cœur du développement économique.

Lauren Jones  a insisté sur la nécessité de mobiliser des talents diversifiés pour accompagner l’innovation scientifique, citant la demande croissante en scientifiques, ingénieurs, techniciens et profils en reconversion. Elle a souligné l’engagement de l’État à agir en partenaire des entreprises, dans une logique de « Team Massachusetts ».

Lauren Jones a également mis en avant les outils déployés par l’État, notamment la gratuité des community colleges, les programmes Innovation Pathways et Early College, ainsi que les dispositifs d’apprentissage enregistrés. Elle a salué l’engagement précoce d’Alnylam dans ces programmes, estimant que l’extension du site de Norton ouvrira de nouvelles opportunités professionnelles pour les habitants de la région et de l’ensemble du Massachusetts.