L’OEA renforce son soutien à la « Feuille de route pour la paix et la stabilité en Haïti »

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Meeting of Haitian Officials and OAS Technical Teams Meet to Discuss Roadmap - Credit: Juan Manuel Herrera/OAS
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Washington, 28 août 2025 — Par la Rédaction d’InfoHaïti.net –  

Selon un communiqué de presse de l’Organisation des États américains (OEA), une série de réunions de haut niveau s’est tenue cette semaine au siège de l’organisation, réunissant des responsables haïtiens, des États membres et observateurs, ainsi que plusieurs partenaires internationaux. L’objectif central était de faire progresser la mise en œuvre de la Feuille de route pour la stabilité et la paix en Haïti, un cadre stratégique visant à répondre à la crise multidimensionnelle du pays.

Le secrétaire général de l’OEA, Albert Ramdin, a rappelé que ce document avait été construit grâce à une large concertation incluant les Nations Unies, la CARICOM, des institutions régionales et les États membres. « Nous allons produire une nouvelle version à partir des échanges techniques avec Haïti sur les priorités identifiées », a-t-il précisé, soulignant la volonté de rendre ce plan concret et applicable aux réalités locales.

La réunion a été marquée par la participation du Premier ministre par intérim, Alix Didier Fils-Aimé, qui a assuré l’engagement de son gouvernement : « Ma présence signifie une chose : le gouvernement haïtien soutient pleinement cette feuille de route, et nous y participerons activement. » Il a conduit une délégation qui a présenté le plan d’action structuré autour de cinq piliers :

  • Stabilisation sécuritaire et rétablissement de la paix ;
  • Consensus politique et gouvernance inclusive ;
  • Processus électoral et légitimité institutionnelle ;
  • Réponse humanitaire aux urgences sociales ;
  • Développement durable et relance économique.

Toujours selon l’OEA, Haïti a rejoint officiellement le Mécanisme de coordination (MCC), qui associe l’OEA, l’ONU et la CARICOM. Ce dispositif vise à assurer une orientation stratégique et un suivi politique régulier. Trois enjeux majeurs ont été soulignés : la gravité de la situation sécuritaire, le devoir moral de soutenir la population, et la nécessité de garantir la stabilité politique au-delà de février 2026.

En parallèle, le Groupe des amis d’Haïti s’est réuni pour examiner une version actualisée de la feuille de route et réfléchir aux mécanismes de financement et de mobilisation internationale. Autour de la table figuraient notamment des représentants de l’ONU, de la CARICOM, de la Banque mondiale, de la Banque interaméricaine de développement (BID), du FMI, de l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) et d’autres institutions partenaires.

Plusieurs voix ont insisté sur l’urgence d’une réponse coordonnée. Le haut responsable de l’ONU, Miroslav Jenca, a déclaré : « Ce moment exige unité et coordination entre les organisations internationales alors que nous travaillons main dans la main avec Haïti. » De son côté, Kenny Anthony, ancien Premier ministre de Sainte-Lucie et membre du Groupe des personnalités éminentes de la CARICOM, a averti : « Haïti est au bord du gouffre et, sans un soutien rapide et délibéré, elle pourrait devenir un État en faillite. »

Enfin, Mara Tekach, directrice exécutive de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MSS), a présenté un état des lieux préoccupant de la situation sécuritaire et a exhorté les partenaires à agir sans délai pour renforcer l’action internationale sur le terrain.