Port-au-Prince, 30 Juillet 2025 – Par la Rédaction d’InfoHaïti.net
À Washington, l’Organisation des États Américains (OEA), sous l’impulsion de son secrétaire général Albert Ramdin, a convoqué une première réunion du Groupe des amis d’Haïti. Cette initiative vise à coordonner l’aide internationale autour d’une feuille de route articulée autour de cinq axes prioritaires : la sécurité, l’aide humanitaire, le consensus politique, les élections et le développement durable.
La réunion a réuni des représentants d’organismes tels que l’ONU, la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), la Banque interaméricaine de développement et la Banque mondiale. L’accent a été mis sur la nécessité d’un soutien renforcé au système de santé, à la sécurité alimentaire et à la MMAS. Une conférence des donateurs pourrait être organisée sous l’égide de la BID pour concrétiser ces engagements.
Pendant ce temps, à Port-au-Prince, le système judiciaire continue de s’enliser. Malgré l’annonce de la reprise des activités par le commissaire du gouvernement Frantz Monclair, les substituts du parquet restent absents. Depuis deux semaines, une trentaine d’avocats manifestent quotidiennement pour exiger la révocation de Me Monclair, dénonçant une gestion qu’ils qualifient de désastreuse. L’absence prolongée des magistrats compromet sérieusement l’accès à la justice pour de nombreux citoyens.
Sur le plan politique, la société civile haïtienne est invitée à jouer un rôle plus actif. Me Gédéon Jean, directeur du Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH), a souligné que les responsabilités dans la crise actuelle ne peuvent être uniquement imputées aux autorités étatiques. Il appelle les organisations de la société civile à aller au-delà de la dénonciation et à proposer des solutions concrètes, en s’impliquant dans la reconstruction démocratique du pays.
De son côté, l’opposition plurielle, par la voix de son coordonnateur général Jeantel Joseph, a sévèrement critiqué la communauté internationale. Elle lui reproche d’avoir failli à ses promesses, notamment en matière de sécurité. Selon M. Joseph, l’inefficacité de la force multinationale annoncée aggrave la situation sécuritaire. Il a également déploré le manque de ressources pour la Police nationale, toujours en attente de matériel promis. Face à ce constat, l’opposition prévoit une intensification de ses actions de protestation pour exiger le départ du pouvoir en place.
Sur le front social, les anciens employés du Centre National des Équipements (CNE) ont organisé un sit-in devant les locaux de la Primature à Musseau. Ils réclament le paiement de onze mois de salaires impayés, suite au démantèlement de leur institution par un arrêté du Conseil Présidentiel de YTransition. Leur situation, marquée par l’incertitude administrative et l’absence de réaffectation dans d’autres services publics, les plonge dans une précarité croissante. Ils en appellent à une intervention urgente du Premier ministre Alex Didier Fils-Aimé.
Le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) a dévoilé un Manuel de gestion destiné aux chefs de lycées publics. Ce document, inscrit dans le cadre d’une réforme plus large, vise à renforcer la gouvernance des établissements scolaires, en rétablissant des normes éthiques et administratives. Le ministre Antoine Augustin souhaite ainsi faire des lycées des lieux d’excellence et de discipline, en rupture avec les dérives observées ces dernières années.