Saturday, May 4, 2024
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“Les droits politiques des Haïtiens ayant obtenu une nationalité étrangère sont bafoués” déclare Me Jean-Henry CEANT à l’Université du Massachusetts-Boston

Avec cette phrase lancée tout au début de son exposé, l’avocat-notaire et dirigeant politique “jouait pratiquement à domicile” hier soir dans l’enceinte de la principale université publique de Boston à l’occasion d’une conférence sur la “Constitution de 1987 et les droits économiques de la diaspora” organisée par MCTV (Multicultural Television Network) en collaboration avec le département des Etudes Africaines (Africana Studies) de Umass-Boston que dirige Marc Prou.C’est un exposé assez détaillé sur les différents articles de la Constitution de 1987 relatifs à la nationalité haïtienne, aux droits politiques et économiques

Avec cette phrase lancée tout au début de son exposé, l’avocat-notaire et dirigeant politique “jouait pratiquement à domicile” hier soir dans l’enceinte de la principale université publique de Boston à l’occasion d’une conférence sur la “Constitution de 1987 et les droits économiques de la diaspora” organisée par MCTV (Multicultural Television Network) en collaboration avec le département des Etudes Africaines (Africana Studies) de Umass-Boston que dirige le professeur Marc Prou.

C’est un exposé assez détaillé sur les différents articles de la Constitution de 1987 relatifs à la nationalité haïtienne, aux droits politiques et économiques des haïtiens d’origine ayant obtenu une nationalité étrangère  qu’a présenté Me Jean-Henry Céant devant une assistance composée de compatriotes du Massachusetts et de sympathisants et membres du parti politique (AIMER HAITI) venus de New-York et de New-Jersey dans le cadre de la célébration des 27 ans de notre Charte fondamentale.Analysant l’article 11 qui stipule:  “Possède la Nationalité Haïtienne d’origine, tout individu né d’un père haïtien ou d’une mère haïtienne qui eux-mêmes sont nés Haïtiens et n’avaient jamais renoncé à leur nationalité au moment de la naissance”, Me Jean-Henry Céant fait remarquer que les descendants d’Haïtiens ayant obtenu une nationalité étrangère ne sont pas nés haïtiens.

Pour Me Céant, l’article 13 est “tout aussi cruel pour la diaspora haïtienne” car, souligne-t-il, les restrictions s’appliquent non seulement aux postes des pouvoirs législatif et exécutif (député, sénateur, président ….) mais aussi à certaines institutions indépendantes  (Conseil Electoral Permanent), des organisations administratives (Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif, CSCA), au pouvoir judiciaire (Cour de Cassation ….).

En ce qui concerne l’Article 15 selon lequel  “La double nationalité haïtienne et étrangère n’est admise dans aucun cas”, le conférencier dénonce cette volonté manifeste d’exclure des millions de compatriotes vivant en terre étrangère qui continuent par leur transfer d’argent de garder une économie nationale trop dépendante de l’aide externe. “Moi, je veux aller au-delà de la double-nationalité. Je suis partisan de la plurinationalité” affirme l’avocat-notaire  sous les applaudissements d’une assistance haïtiano-américaine dans sa majorité.

Revenant sur la notion de citoyenneté, Jean-Henryé Céant dénonce l’article 56 qui considère l’haïtien “natif-natal” (entendez par là né en Haïti) comme étranger dans son propre pays. “L’étranger peut être expulsé du territoire de la République lorsqu’il s’immisce dans la vie politique du pays et dans les cas déterminés par la loi” .

“Les petites victoires de la diaspora”

Dans ce climat nuageux des restrictions aux droits politiques et économiques de la diaspora haïtienne, Me Céant a souligné quelques éclaircies résultant des efforts de mobilisation et de pression exercés par des organisations haïtiennes basées à l’étranger. Il a cité la création en 1989 par le général-président Prosper Avril du Commissariat des Haïtiens d’Outre-Mer. Véritable farce, dira-t-il, car cette nouvelle entité étatique, comme son nom l’indique, n’était pas créée pour servir les membres de la diaspora haïtienne dans son intégralité mais bien ceux qui pouvaient brandir leur passeport “bleu et rouge”.

Et six (6) ans plus tard soit en 1995, est venu le Ministère des Haïtiens vivant à l’Etranger dans la fameuse logique du 10ème département. A l’époque, on criait à la victoire dans certains milieux. “Finalement, disait-on, la diaspora avait son propre ministère pour défendre ses propres intérêts”. Comme bilan, il y a en deux décenies presque, la Journée Nationale de la Diaspora au cours de laquelle des activités culturelles, socio-récréatives sont organisées un peu partout à l’étranger et en Haïti pour “mettre en valeur la réussite” individuelle – fort malheureusement – de plusieurs membres de ces communautés.
Comme l’a fait remarquer Me Jean-Henry Ceant hier lors de cette conférence à l’Université du Massachusetts à Boston, après 19 ans ce ministère n’est même pas dôté d’aucune loi organique. Depuis la démission de son titulaire en décembre dernier, Bernice Fidélia qui aura passé seulement cinq (5) mois à ce poste, de Janvier à Juin 2013,  c’est le ministre des affaires étrangères, Richard Casimir, qui assure l’intérimat. “Nous sommes orphelins depuis environ 9 mois”  nous a fait remarquer un compatriote qui assistait à la conférence.

En conclusion, Me Jean-Henry Céant, qui s’est présenté en farouche défenseur de la diaspora haïtienne, recommande dans l’immédiat le droit de vote à tous les niveaux (collectivités territoriales, municipal, législatif et présidentiel). Concernant la participation des membres de la diaspora comme candidats aux postes électifs, l’avocat se dit prêt à “vous accompagner dans cette longue bataille”. Sur le plan économique, le conférencier a proposé la création d’un fonds de garantie à l’investissement qui pourrait être financé par le prélèvement partiel d’impôts (sur le revenu) que prélèverait l’état haïtien sur ses ressortissants vivant à l’étranger, sans distinction aucune incluant tous ceux qui ont obtenu une nationalité étrangère.
Cette conférence a été suivie d’un débat de plus de 90 minutes entre Me Jean-Henry Céant et l’assistance.

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