NOUVELLES D’HAITI POUR CE JEUDI 24 JUILLET 2025
Port-au-Prince – Par la Rédaction d’InfoHaïti.net – Dans une note officielle publiée récemment, la Police Nationale d’Haïti (PNH) a tenu à corriger certaines informations diffusées sur les réseaux sociaux concernant les fonds destinés à ses opérations. L’institution confirme qu’elle n’a reçu qu’environ 65 % du budget initialement prévu par le ministère de l’Économie et des Finances, soit 177 millions de gourdes sur les 272,3 millions demandés.
Pire encore, aucun décaissement n’avait été effectué au moment de la publication de la note, alors même que la PNH accumule des dettes depuis quatre mois. Face à ce manque de ressources, l’institution policière alerte sur les conséquences opérationnelles et dénonce une campagne de désinformation visant à fragiliser sa crédibilité.
Suspension des visas américains : une rupture symbolique
Sur le plan diplomatique, la récente décision des États-Unis de suspendre l’octroi des visas B1 et B2 aux ressortissants haïtiens, y compris aux détenteurs de passeports diplomatiques, suscite une onde de choc dans la communauté haïtienne. Cette mesure, prise en application de la proclamation présidentielle du 9 juin 2025, est justifiée par des considérations de sécurité nationale. Toutefois, pour de nombreux analystes, cette suspension représente une véritable humiliation diplomatique. Elle intervient alors que les services consulaires américains à Port-au-Prince sont eux-mêmes suspendus, accentuant le sentiment d’isolement d’une partie de la population et compliquant davantage les démarches des familles et des professionnels.
Vers un référendum contesté
Au plan institutionnel, le projet de référendum constitutionnel annoncé par les autorités fait l’objet d’une vive opposition. La Conférence épiscopale d’Haïti (CEH) a exprimé son désaccord face à ce processus, qu’elle juge précipité et inadapté au contexte actuel. Les évêques soulignent notamment l’absence de consultation populaire, le manque d’un cadre légal adéquat, et les dérives potentielles vers une hyperprésidentialisation du pouvoir. Ils appellent à privilégier le rétablissement de la sécurité et à ouvrir un dialogue national structuré et inclusif.
Une transition institutionnelle réclamée
Face à l’impasse politique, plusieurs groupes de la société civile et du champ politique, réunis au sein de la Concertation nationale, proposent un modèle alternatif de gouvernance transitoire. Cette initiative recommande un exécutif partagé entre un président et un premier ministre, soutenu par une feuille de route claire visant à répondre aux urgences économiques, institutionnelles et sociales. Selon ses promoteurs, il s’agit d’un mécanisme de sortie de crise permettant d’éviter un effondrement total de l’État.
L’indignation du monde juridique face à l’insécurité
Enfin, dans un contexte de violences quotidiennes et de déplacement massif de populations, la Ligue des avocats pour la stabilité et la paix d’Haïti annonce son intention de poursuivre en justice les autorités accusées d’inaction. Ce collectif, composé en grande partie de jeunes professionnels du droit, critique vivement l’inaction gouvernementale et appelle à une responsabilisation immédiate des dirigeants. Il menace également de durcir ses actions dans les semaines à venir.