Port-au-Prince, 28 juillet 2025 — Par la Rédaction d’InfoHaïti.net
L’actualité haïtienne de ce lundi est marquée par une série de développements touchant à la fois la sécurité nationale, le système judiciaire, et la question migratoire.
Les autorités haïtiennes ont récemment mis en place un mécanisme de traitement rigoureux pour les ressortissants déportés ou extradés en lien avec des délits économiques ou des activités liées à la criminalité organisée.
Dès leur arrivée sur le territoire, ces individus sont placés sous la responsabilité du ministère public et transférés dans des centres de détention adaptés. Leur dossier est ensuite confié à un juge d’instruction, assisté par des institutions spécialisées dans la lutte contre la corruption et le blanchiment de capitaux.
Dans ce contexte, le cas de Pierre Réginald Boulos retient particulièrement l’attention. Ce ressortissant haïtien, actuellement incarcéré en Floride, a vu son statut de résident révoqué par les autorités migratoires américaines, en raison de fausses déclarations. Il est visé par une procédure d’extradition vers Haïti, où il pourrait être poursuivi pour des faits liés à la violence politique et au financement présumé de groupes armés. À ce jour, aucune date officielle n’a été avancée pour son retour sur le sol haïtien.
Sur le plan judiciaire, des tensions vives ont éclaté devant le tribunal de première instance de Port-au-Prince. Deux groupes d’avocats opposés sur le maintien en poste du chef du ministère public en sont venus aux mains, perturbant une situation déjà tendue par une grève en cours depuis huit jours. L’intervention des forces de l’ordre a permis d’éviter un embrasement plus large, mais le service judiciaire reste paralysé, et le mouvement de protestation pourrait se prolonger.
En matière de sécurité, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a insisté sur les efforts engagés pour contrer l’emprise des gangs armés. Lors d’une rencontre organisée dans le cadre de la quatrième Table sectorielle sur la sécurité, il a mis en avant l’engagement de ressources inédites et des mesures structurelles destinées à renforcer les institutions.
Cependant, cette vision optimiste est nuancée par les propos du Centre d’analyse et de recherche en droits humains (CARDH). L’organisme, par la voix de son coordinateur Me Gédéon Jean, dénonce l’inefficacité persistante des dispositifs sécuritaires et l’érosion des droits fondamentaux des citoyens, appelant à des actions concrètes et urgentes pour inverser la tendance.