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Haïti : Quatre ans après l’assassinat du président Jovenel Moïse

Port-au-Prince – 7 Juillet 2025,  Par la Rédaction d’InfoHaïti.net  –
Quatre ans après l’assassinat du président Jovenel Moïse, la République d’Haïti reste plongée dans une profonde instabilité politique et institutionnelle, sur fond de crise sécuritaire majeure. Ce 7 juillet 2025, une série d’événements symboliques et politiques ont marqué la commémoration de ce crime d’État survenu dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, tandis que la justice haïtienne peine toujours à faire la lumière sur les commanditaires et les circonstances entourant l’assassinat.

Au Palais national, les autorités de transition ont organisé une messe de requiem en présence de membres du Conseil présidentiel de transition (CPT), du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et d’autres responsables. Ce moment solennel visait à honorer la mémoire de l’ancien chef d’État, dans un contexte où l’enquête judiciaire reste au point mort. Bien que certains suspects, notamment des ressortissants colombiens, aient été auditionnés récemment, les avancées judiciaires demeurent marginales.

En parallèle, des sympathisants de l’ancien président ont organisé une cérémonie commémorative devant sa résidence privée à Pèlerin. Des gerbes de fleurs, bougies et messages de revendication ont illustré la persistance d’un sentiment d’injustice. Parmi les voix s’étant exprimées, celle de l’ancien ministre Joacéus Nader s’est démarquée, appelant à une transformation radicale de la gouvernance pour répondre aux défis persistants du pays.

Au niveau régional, la crise haïtienne a occupé une place centrale lors du 49e sommet de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), tenu à Montego Bay, en Jamaïque, du 6 au 8 juillet 2025. Le Premier ministre jamaïcain Andrew Holness, désormais président en exercice de la CARICOM, a exhorté ses homologues à une mobilisation conjointe afin de prévenir l’abandon d’Haïti aux groupes armés. Il a notamment insisté sur la nécessité de stabiliser le pays par des moyens régionaux concertés.

La Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, a, pour sa part, exprimé sa préoccupation quant à l’absence d’engagement international, soulignant l’échec d’une rencontre de février 2025 entre les acteurs haïtiens, censée poser les bases d’un nouveau consensus politique. Les discussions ont également mis en lumière l’aggravation du trafic d’armes illégales dans la région. Selon l’agence régionale IMPACS, le taux d’homicides par armes à feu en Haïti excède de plus de 50 % la moyenne mondiale, accentuant la pression sur les dirigeants caribéens pour obtenir une réponse coordonnée de la communauté internationale.

Sur le plan politique national, de nouvelles initiatives émergent pour proposer des alternatives de sortie de crise. C’est dans ce cadre que Jonas Coffy, ancien ministre du Commerce et de l’Industrie, a lancé l’Initiative Patriotique du 7 Juillet (IP7). Cette structure regroupe partis politiques et organisations de la société civile, plaidant pour une nouvelle transition menée par un Premier ministre de consensus. La plateforme propose la mise en place d’un gouvernement d’urgence nationale, assorti d’une feuille de route claire. La sécurité y figure comme priorité absolue, tout comme la création d’une commission chargée d’évaluer les projets entamés sous la présidence de Jovenel Moïse.

Par ailleurs, l’Opposition plurielle, menée par Jeantel Joseph, renouvelle ses appels au départ immédiat du Conseil présidentiel de transition. Dans ses déclarations récentes, Joseph accuse la communauté internationale d’avoir contribué à l’impasse actuelle, et reproche à l’exécutif provisoire son inaction face à l’insécurité, à la détérioration des conditions de vie et à la précarité économique. Il appelle à l’installation d’une nouvelle équipe de transition jugée plus apte à répondre aux urgences nationales.

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