Port-au-Prince, 23 juillet 2025 – Par la Rédaction d’InfoHaïti.net
Alors que les violences perpétrées par des groupes armés continuent de semer la terreur dans plusieurs régions du pays, les autorités haïtiennes peinent à rétablir l’ordre, malgré des moyens financiers mobilisés et des prises de position officielles de plus en plus nombreuses.
La situation sécuritaire demeure particulièrement préoccupante dans le département de l’Artibonite et à Port-au-Prince, où l’État semble dépassé par la recrudescence des actes criminels et la paralysie de l’appareil judiciaire.
Le dernier épisode sanglant s’est produit à Liancourt, dans l’Artibonite, où une patrouille de la Police nationale d’Haïti (PNH) a été prise pour cible dans une embuscade tendue par des membres du gang Gran Grif. Le bilan provisoire fait état de deux policiers et d’un éclaireur tués, ainsi que d’un agent porté disparu. Ce drame s’ajoute à une série d’attaques meurtrières qui frappent cette commune depuis plusieurs mois, plongeant la population locale dans un climat d’insécurité chronique. Dans un communiqué daté du 23 juillet, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a condamné fermement cette attaque et mandaté le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé pour faire toute la lumière sur les circonstances du drame et rendre hommage aux agents tombés en service.
Malgré l’annonce de plusieurs opérations de sécurité, les résultats sur le terrain restent limités. Entre juin et août 2025, la PNH a pourtant bénéficié d’un financement de plus de 117 millions de gourdes pour mener des actions anti-gangs, notamment dans les communes de Kenscoff et de Liancourt. Toutefois, ces ressources n’ont pas suffi à contenir l’expansion territoriale des groupes criminels, qui continuent d’imposer leur loi dans plusieurs zones.
À cette crise sécuritaire s’ajoute une crise judiciaire. À Port-au-Prince, le tribunal de première instance est paralysé depuis trois jours par une grève des avocats, qui exigent le départ immédiat du commissaire du gouvernement, Frantz Monclair. Ce dernier est accusé de corruption et d’abus de pouvoir par une partie du barreau, tandis qu’il affirme, pour sa part, que les protestations sont motivées par les réformes qu’il tente d’implanter au sein de l’institution judiciaire.