

Port-au-Prince – 27 Août 2025 – Par la Redaction, InfoHaiti.net
Reçu par le secrétaire général de l’OEA, Albert Ramdin, le chef du gouvernement a présenté trois priorités : la sécurité, la tenue d’élections crédibles et la relance économique. « La sécurité demeure l’urgence absolue », a-t-il insisté, rappelant que près de 90 % de Port-au-Prince reste sous l’influence de gangs armés.
Dans ce contexte, il a appelé à moderniser la Police nationale et les Forces armées, via un appui technique accru, un assouplissement ciblé de l’embargo sur les armes et un renforcement de la mission multinationale actuellement déployée dans le pays.
Le Premier ministre a également salué la feuille de route proposée par l’OEA, qui prévoit des élections libres d’ici février 2026. Selon lui, 85 % des centres de vote sont déjà opérationnels et 65 millions de dollars ont été sécurisés pour organiser le scrutin. Mais il a souligné que des financements complémentaires sont nécessaires pour garantir l’inclusivité et la transparence du processus électoral.
Au-delà de la sécurité et de la politique, M. Fils-Aimé a alerté sur la crise humanitaire, marquée par 1,3 million de déplacés internes et une insécurité alimentaire grandissante. Il a plaidé pour une aide d’urgence renforcée, tout en insistant sur la nécessité de solutions durables, telles que le soutien à l’agriculture et aux petites entreprises locales.
AUTRES POINTS DE L’ACTUALITE EN HAITI
Retour fragile dans les quartiers de Port-au-Prince
Sur le terrain, les défis demeurent considérables. Dans plusieurs quartiers de la capitale, dont Delmas 30, Nazon et Solino, des familles déplacées ont tenté de regagner leurs maisons après le retrait du gang Viv Ansanm. Les scènes auxquelles elles ont été confrontées témoignent de la violence des derniers mois : habitations pillées, incendiées ou totalement vandalisées. Malgré ce décor de désolation, certains habitants ont commencé des opérations d’assainissement, déterminés à se réinstaller. La présence de véhicules blindés de la Police nationale au carrefour de l’Aéroport illustre cependant la persistance d’un climat de tension et de méfiance.
Insécurité : Controverse autour du recours à une firme privée
Sur le plan politique, la révélation d’un supposé contrat entre l’État haïtien et la société de sécurité privée Vectus Global suscite une vive polémique. Le collectif « Cadres haïtiens pour la défense des droits humains » (CHADDH) rejette catégoriquement cet accord, qu’il qualifie d’atteinte à la souveraineté nationale et de violation des conventions internationales signées par Haïti. Pour son secrétaire exécutif, Végaire Espady, la solution réside dans le renforcement des forces nationales plutôt que dans la délégation de la sécurité à une entreprise étrangère.
Réformes et promesses dans l’éducation
La directrice générale du Fonds national pour l’Éducation (FNE), Sterline Civil, a reconnu des « dérives passées » en matière de gestion financière au sein de l’institution. Elle affirme avoir engagé une réforme en profondeur, avec un contrôle renforcé des subventions et une meilleure traçabilité des dépenses. Son objectif déclaré : restaurer la crédibilité du FNE et assurer une gestion plus rigoureuse des fonds dédiés à l’éducation.




