Andrea Campbell et 17 procureurs généraux s’opposent à la résiliation du TPS pour 300,000 Haïtiens

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Andrea campbell, Procureure Générale du Massachusetts (photo-credit: AG Office)
boston.gov/farmersmarkets

Boston – 3 Septembre 2025 – Par la Rédaction d’InfoHaïti.net –

Selon un communiqué de presse, la procureure générale du Massachusetts, Andrea Joy Campbell, a co-dirigé une coalition de 18 procureurs généraux afin de contester la décision de l’administration Trump de mettre fin au statut de protection temporaire (Temporary Protected Status – TPS) accordé à Haïti. L’initiative s’est concrétisée par le dépôt d’un mémoire de soutien dans l’affaire Miot, et al. v. Trump, et al. devant le tribunal fédéral du District de Columbia.

Le mémoire soutient que la résiliation du TPS haïtien, décidée le 1er juillet 2025, est juridiquement infondée et met en péril des centaines de milliers d’Haïtiens vivant légalement aux États-Unis. « Les bénéficiaires haïtiens du TPS au Massachusetts sont des travailleurs essentiels à notre économie, notamment dans les secteurs de la santé et des soins aux personnes âgées. Les attaques de l’administration Trump contre leur statut n’ont aucun fondement logique », a déclaré Andrea Campbell. Elle a réaffirmé son engagement à combattre des politiques qu’elle juge illégales et préjudiciables, rappelant que près de 15 000 Haïtiens protégés par le TPS vivent dans le Commonwealth.

Le TPS : une protection humanitaire menacée

Créé par le Congrès américain, le TPS vise à protéger les ressortissants étrangers ne pouvant pas retourner dans leur pays d’origine en raison de guerres, catastrophes naturelles ou autres conditions extraordinaires. Haïti bénéficie de cette désignation depuis le séisme dévastateur de 2010. La mesure a été maintenue au fil des années face à la persistance de l’insécurité, de la pauvreté extrême, de l’instabilité politique et de la violence généralisée.

Malgré ce contexte, l’administration Trump a cherché à y mettre un terme, ignorant les avertissements du département d’État qui classe encore Haïti en « niveau 4 : ne pas voyager », le plus élevé de son système d’alerte.

Des conséquences sociales et économiques majeures

Toujours selon le communiqué de presse, les procureurs généraux estiment que la fin du TPS aurait des répercussions dramatiques : séparation de familles, perte de main-d’œuvre dans des secteurs déjà en tension, hausse des coûts de santé et fragilisation de la sécurité publique. À l’échelle nationale, les Haïtiens bénéficiaires du TPS contribuent chaque année pour 4,4 milliards de dollars à l’économie américaine. En 2022, 69 % des adultes haïtiens étaient actifs sur le marché du travail, avec une forte présence dans les services de santé et de soutien.

Dans l’Etat du  Massachusetts, de nombreux services publics, comme le Département des services aux personnes handicapées, emploient directement des bénéficiaires du TPS. Leur perte d’autorisation de travail aurait des effets irréparables sur les familles et sur l’économie de l’État.

Une action concertée

Outre la procureure générale du Massachusetts, le mémoire a été co-dirigé par les procureurs généraux de Californie et de New York, avec le soutien de quinze autres États et juridictions, dont le Connecticut, le New Jersey, le Maryland, le Minnesota ou encore l’État de Washington. Tous demandent à la Cour de suspendre l’entrée en vigueur de la résiliation du TPS haïtien, afin de préserver les droits des bénéficiaires le temps que la procédure judiciaire suive son cours.