Saturday, April 27, 2024
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Oscar et Neymar fructifient les paires brésiliennes

L’opposition simpliste de la Biélorussie en ce dimanche 29 juillet, 2e journée du tournoi olympique de Londres, n’autorise pas une appréciation hors doute de la performance collective du Brésil ni individuelle d’Oscar et Neymar, les principaux artisans de la victoire 3-1 des Sud-Américains. N’empêche que les vainqueurs du jour monopolisaient le jeu et ont montré un bel esprit d’équipe mis en relief par le jeu de paires. Au total quatre paires combinent par le mouvement et les échanges pour amener le ballon vers la ligne de fond en vue du petit centre piqué, aérien donc, ou court en retrait, au sol.

Ce sont, dans la phase d’élaboration, les arrières centraux Thiago Silva-Juan et les deux médians défensifs Rômulo-Sandro. Dans la phase de rupture, la paire latéral droit-demi ailier droit Rafael-Hulk et la dernière latéral gauche- demi ailier gauche Marcelo-Neymar. Les démarquages de flux et reflux des demi – ailiers de la ligne de touche vers l’intervalle arrière latéral-arrière central adverse facilitèrent les    travaux d’approche par le centre comme sur la ligne de touche. Cependant, Neymar fut peu inspiré en 1e mi-temps, et Hulk ne trouva point un angle de tir favorable, tandis que sur les centres de l’un ou l’autre des quatre membres des paires excentrées, il manqua de présence devant le but. Le singleton fixateur, l’avant-centre Pato, était souvent barré par la masse défensive biélorusse. Et Oscar, le joker chargé de trianguler les paires, sauf la centrale devant son propre but, n’a  pas toujours été en succès quand il fallait se placer dans les interstices de la denture défensive biélorusse. D’ailleurs, le but égalisateur (14e)  vint par un coup de tête puissant de Pato sur un long centre en diagonale de Neymar contraint à cette solution, car incapable de transpercer par dribbles ou une-deux. Il se reprit en 2e mi-temps. Et de quelle manière !

 Ainsi, les Biélorusses ont passé le temps du match à tenter de boucher les espaces défensifs, le plus souvent avec la complicité des Brésiliens peu imaginatifs et visiblement maladroits dans leurs dernières manœuvres offensives, quelquefois grâce à leur détermination. Possesseurs presque exclusifs du ballon, jamais cependant les Brésiliens ont pu assurer dans le replacement défensif. Chaque fois, et pendant une petite poignée de secondes, que les Biélorusses traversaient la moitié de terrain, il était rare de voir un bloc défensif jaune embouteiller les courses et démarquages adverses par un placement collectif compact, d’où l’ouverture du score par Bressan, Brésilien naturalisé, (8e mn) d’un coup de tête piqué à contre course de Neto le portier jaune et vert.  Etre prêt à la défense en plein procès d’attaque, vice-versa, c’est la vertu suprême des très fortes équipes. Cette équipe olympique brésilienne dont beaucoup d’éléments vêtiront le maillot en 2014 a montré certains aspects intéressants qui exigent qu’on leur fasse le crédit de proches progrès dans le sens de la transition attaque défense qui leur fait défaut.

En attendant, Neymar a offert une 2e mi-temps dans la lignée de ses prestations stratosphériques en championnat brésilien. Oscar, toujours disponible pour transformer les paires en triangle, on l’a déjà vu, a tiré plusieurs fois au but, a donné de la profondeur au jeu, a livré les passes avec justesse. Enluminons un tout petit peu : juste un peu de puissance, et voilà ce garçon dans un registre entre l’activité de fourmi de Kaka et le sens du jeu de Zico.

Après avoir donné l’avantage au Brésil par un coup franc de 25 mètres qu’il a lui-même provoqué par un dribble translatif (faire passer le ballon derrière le talon du pied d’appui) sur lequel le gardien Gutor avait tenté d’anticiper sur sa gauche alors que le ballon, puissant et lifté, fusait vers le poteau droit (2-1), Neymar s’est associé à Oscar pour justifier notre enluminure sous la forme d’un but de référence. Saura-t-on jamais dire ou écrire aussi beau que la beauté ? Juan Jesus avait hérité d’un ballon d’une attaque désespérée biélorusse rompue dans les 35 mètres défensif brésilien. Sa passe aérienne de contre-attaque est lancée immédiatement en profondeur vers Neymar aux aguets sur la bande blanche dans le camp adverse. L’arrière latéral droit Kuzmenok est devancé dans sa précipitation par une prise de balle-dribble crânienne du feu-follet de Santos qui enchaîne par un piqué vers l’intérieur et un dribble chaloupé au bon goût de Dragun. Comme le football ne doit pas se jouer seul et qu’Oscar, quand il ne contribue pas à trianguler, crée la paire, il se démarqua dans le dos de Neymar traçant avec son partenaire un X que le plus analphabète des analphabètes aurait lu. Neymar le vit sans pourtant regarder dans sa direction. Quand Baga et Kozlov, courageusement, s’avisèrent, à l’entrée des 16 mètres, de défier Neymar encore dans sa course échevelée, le talon droit fait tracer une ligne droite au sommet du X qui se transforme en son sommet en un 10 chiffre romain, le numéro de celui qui allait froidement feindre la frappe du pied ouvert au second poteau  pour crucifier du pied droit fermé, et en hauteur, un Gutor médusé (3-1). 

Il restait des secondes symboliques à jouer. Oscar et Neymar se sont détachés d’un groupe prometteur. Ganso, entré à la place de Sandro tout juste avant le coup franc de Neymar, toucha peu de ballons, en perdit un parce que trop désinvolte. Il devra faire plus qu’il n’a fait jusqu’à présent pour prétendre supplanter Oscar dans le rôle de joker triangulateur. Lucas Moura, remplaçant de Hulk, ressemble à un titulaire. L’Europe entière lorgne du côté de Sao Paulo à cause de lui. Quoi donc, le Brésil reprendrait d’un coup de la couleur? La suite olympique et quelques gros matchs amicaux durant l’année 2013 à venir éclaireront là-dessus.   

Patrice Dumont

patricedumont21@hotmail.com

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