Sunday, May 5, 2024
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Neymar et la patte brésilienne

L’entrée de Santos en lice de la Coupe du monde des clubs, plus que du collectif, rappelle la qualité de frappe des Brésiliens et leur technique individuelle en général Jusqu’à ces quatre secondes de création du premier but de cette demi-finale Santos-Kashiwa Reysol de Coupe du monde des clubs au stade Toyota de Tokyo ce mercredi matin, Neymar n’avait montré que son agilité pédestre toute féline qu’il partage dans une certaine mesure avec Ganso, son partenaire organisateur de jeu, et un ballon sur un poteau suite à un cadeau de Sakaï.

Ce premier but est certainement solidement serti dans les mémoires des footeux du monde entier tant il témoigne de la classe du jeune footballeur et annonça les deux autres buts de Santos, les trois, une sorte d’exposition de la panoplie de frappe des footballeurs brésiliens connue et reconnue depuis la puissance du gaucher Pepe, la finesse princière de Didi, et toute la variété de coups francs dont ont enrichi le football mondial le même Didi, Pelé, Rivelino, Zico, Bob Carlos, Juninho Pernambucano et d’autres encore.

Alors, la star annoncée, dos au but et à 25 mètres de la cible japonaise, reçoit de son compère Ganso, une passe apparemment anodine qu’il oriente de l’intérieur de son pied gauche dans le sens du jeu et vers son pied droit qu’il arme tout de suite pour la frappe, ce qui, un millième de seconde plus tard, se révèle être une feinte pour évanouir l’opposition de Hidekazu, ensuite dribble sous la forme d’une semelle-râteau pied droit suivie d’un extérieur de dégagement pied gauche, et complétée par une frappe aérienne enroulée pied gauche qui téléguide le ballon au coin du filet japonais (19e , 1-0). Du Zidane contre Deportivo La Corogne dans la feinte-dribble, du Kaka dans la frappe enroulée.

Borges, lui, ne bénéficie pas de la notoriété de Neyma,r malgré son titre de meilleur buteur du championnat brésilien. Et ses partenaires n’arrivent à le retrouver que par ballons pollués. Mais vint la 24e minute et une passe-centre de Durval depuis la ligne de touche. Borges apprivoise le ballon de l’intérieur du pied gauche en pivotant légèrement sur sa droite afin qu’il se mette face au but. Une première feinte, et Sakaï prend du retard. Masushima se laisse distraire par un mouvement sans ballon de Ganso, offre, ce faisant, un peu d’espace à travers lequel Borges catapulte le ballon vers l’angle supérieur du but asiatique (2-0). Un obus parfaitement calibré. Du Romario dans la prise balle, du Ronaldo dans la frappe pure.

Danilo, on a fait sa connaissance lors du dernier championnat du monde des moins de 20 ans en Colombie. De la classe naissante dans la plus pure tradition des latéraux brésiliens. Et Kurisawa a eu tort de commettre la faute sur Kardec, entré en cours de jeu, autour des 25 mètres en face du but de Sujeno. Celui-ci a bien pris la précaution de construire son mur avec au moins 30 centimètres au-delà de son premier poteau, mais le ballon lifté puissamment par Danilo contourne le mur et dépasse la ligne de but en frôlant le poteau que le gardien avait cru surprotéger (3-1, 63e). Du bon Ronaldinho.

3-1, car à la 55e minute, Sakaï avait réduit le score à 2-1 par un coup de tête sur corner.

Santos a joué sa partition de la victoire en demi-finale annoncée depuis la qualification connue des six protagonistes de la compétition. À défaut d’un grand jeu collectif qui pourrait faire douter les Barcelonais, les trois buteurs, mais aussi Ganso, Ibson qui a remplacé Elano, ou encore Henrique, ont rappelé au monde entier la magie de la patte (p,â,t,e aussi) brésilienne.    

patricedumont21@hotmail.com 

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