Friday, May 3, 2024
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Le président Martelly risque de perdre l’un de ses alliés

Dans une lettre adressée au président Joseph Michel Martelly, au sénateur Roudolph Joazile, Président de l’Assemblée Nationale, au député Sorel Jacinthe, Vice Président de l’Assemblée Nationale et à Mr Daniel Rouzier, Premier Ministre désigné, des organisations professionnelles et des personnalités de la diaspora, des institutions à but non lucratif  intervenant dans des projets de développement en Haïti ont exprimé leur inquiétude «face à la décision contemplée d’éliminer le Ministère des Haïtiens Vivant à l’Etranger (MHAVE), et d’en faire une Direction au sein du Ministère des Affaires Étrangères (MAE).»

Dans une lettre adressée au président Joseph Michel Martelly, au sénateur Roudolph Joazile, Président de l’Assemblée Nationale, au député Sorel Jacinthe, Vice Président de l’Assemblée Nationale et à Mr Daniel Rouzier, Premier Ministre désigné, des organisations professionnelles et des personnalités de la diaspora, des institutions à but non lucratif  intervenant dans des projets de développement en Haïti ont exprimé leur inquiétude «face à la décision contemplée d’éliminer le Ministère des Haïtiens Vivant à l’Etranger (MHAVE), et d’en faire une Direction au sein du Ministère des Affaires Étrangères (MAE).»

Cette lettre dont nous n’avons reçu une copie que ce matin a été acheminée aux autorités de Port-au-Prince  vendredi dernier à travers les structures du MHAVE à Port-au-Prince, ont révélé des sources proches d’une coalition travaillant activement sur ce dossier depuis cette fameuse déclaration du premier ministre désigné Gérard Daniel Rouzier (GDR)  qui, répondant à une question d’un journaliste à Port-au-Prince,  pointait du doigt le ministère des haïtiens vivant à l’étranger (MHAVE) parmi les structures à démolir dans le cadre de la refonte de l’Etat prônée par le successeur de René Garcia Préval, M. Joseph Michel Martelly (JMM) , une réforme qui sera axée sur  les quatre «E», à savoir l’Éducation pour tous, l’Emploi, l’État de droit, l’Environnement.

Tout n’a pas commencé avec GDR : le MHAVE, une cible dès sa création
Même le nom de cette structure a été choisie avec beaucoup de précautions pour éviter cette confrontation entre l’intérieur et l’extérieur. Haïtiens d’Outre-Mer, haïtiens vivant à l’étranger ….  De grâce, il faut éviter la confrontation, la division. Le mot DIASPORA, “se yon jouman”, synonyme de “on ne sait pas trop”. Mais péjoratif. Pourtant les autres peuples du monde sont tous fiers de leur diaspora.

Du Commissariat aux Haïtiens d’Outre-Mer (1988) au ministère des haïtiens vivant à l’étranger (MHAVE) en 1994, cette structure représentative des intérêtes de près de 25% de la population haïtienne a toujours été traitée en “pitit deyò” (parent pauvre) par des les ayant-droit, ceux qui détiennent le pouvoir réel en Haïti sans être (officiellement) au pouvoir. Demandez à Jean Généus titulaire de cette petite boîte à deux reprises la somme de frustrations et déceptions accumulée face au refus de certains hauts fonctionnaires ouvertement hostiles à tout ce qui concerne l’intégration de la diaspora haïtienne dans l’administration publique ou la politique en Haïti. Tous ceux qui sont familiers avec le processus d’allocation des ressources du budget de l’état haïtien vous diront que les critères les plus subjectifs priment sur l’importance des secteurs prioritaires de développement. Les grands ministres proches du souverain pontife politique aura la plus grande part du gâteau: les petits projets de la présidence et le CNE sont les exemples les plus récents.

Pour cette année fiscale qui finit sans savoir réellement quand elle a commencé, le ministère des haïtiens vivant à l’étranger (MHAVE) est doté d’un budget de fonctionnement de 5 millions de gourdes avec 65 employés y compris le personnel de soutien. Budget d’investissement ou si vous voulez budget pour l’exécution de projets/activités : pas un sou en provenance de l’Etat haïtien. Pourtant, ce ministère se voit collé l’épithète d’inefficace. Dans un pays où tout le monde se permet de dire tout, sur tout et sur tout le monde sans fournir aucune preuve,  il est pratiquement impossible de se défendre contre ses pires détracteurs qui, fort souvent, font partie de l’appareil d’état. Jean Généus et Charles Manigat dans le passé ont dû hausser le ton à plusieurs reprises pour faire comprendre à leurs collègues, en conseil des minsitres, que le MHAVE est un ministère comme les autres qui, en dépit de son faible budget, essaie tant bien que mal de ressouder les pans d’un mur de la maison haïtienne disloquée par l’exil politique, familial ou économique. Pour l’actuel titulaire, sa voix est toujours perçue, (avec raison, faut-il l’avouer) dans les milieux gouvernementaux, comme celle de la diapora à laquelle il clame son appartenance.

La diaspora haïtienne: la force sur laquelle pourrait compter le président Martelly
En dépit des malaises créés par la décision du nouveau président de prélever “manu militari” des taxes sur les appels téléphoniques et les transferts d’argent vers Haïti, la diaspora, apporte son appui, dans son ensemble, à la création du fonds national pour l’éducation (FNE). Même ceux qui n’avaient pas supporté la candidature de “sweet micky” sont très attentifs au discours pro-changement du président Martelly notamment son “rêve” d’extirper la corruption du quotidien et de la culture de certains fonctionnaires de l’état haïtiens. Plus conciliants et beaucoup plus habitués au fonctionnement  du système démocratique, les haïtiens vivant à l’étranger ont tourné la page de la polémique politique qui prévalait lors de la campagne électorale dès la publication des résultats du second tour des présidentielles haïtiennes donnant gagant le candidat de “Repons Peyzan”. Pour répéter un compatriote:  “T-Vice te jwe pou Sweet Micky 14 Me nan Karibe”. (Le goupe TVice, adversaire farouche du groupe “Sweet Micky” pendant plusieurs années a animé la soirée de gala organisée à l’occasion de la prestation de serment de Michel Martelly). Alors que certains secteurs politiques à l’intérieur du pays manifestent aujourd’hui encore une certaine hostilité à la présidence Martelly, la diaspora met déjà le cap sur le fonctionnement sur le prochain gouvernement appelé à tacler de sérieux problèmes structurels (chômage, éducation, santé, environnement, agriculture) et conjoncturels (construction de logements pour les victimes du séisme du 12 janvier)


Cependant, l’idée de transférer les structures du ministère des haïtiens vivant à l’étranger (MHAVE) préoccupe sérieusement les organisations haïtiennes de la diaspora qui attendent axieusement une réponse à la lettre envoyée aux autorités politiques et législatives du pays. De nombreuses rencontres de travail ont été organisées en vue d’apporter une réponse concertée à cette tenative d’éliminer le Ministère des Haïtiens Vivant à l’Etranger (MHAVE).  “Le président Martelly risque ici de perdre l’appui de l’un des plus secteurs de la société haïtienne” nous a confié un professeur très actif dans une coalition d’universitaires d’origine haïtienne basée aux Etats-Unis et qui travaille sur un programme d’appui à l’Université d’Etat d’Haïti.

La diaspora doit parler d’une seule voix

Alors que près d’une centaine d’organisations assez représentatives de la diaspora haïtienne basée particulièrement en Amérique du Nord montent la pression et multiplient les démarches auprès des autorités haïtiennes en vue non seulement de “sauvegarder le MHAVE” mais aussi de les aider à renforcer les structures de fonctionnement de “leur ministère” un autre groupe de la diaspora “Haitian Diaspora Federation” met les bouchées doubles en vue de l’organisation d’un sommet de  la diaspora au Club Indigo au cours du mois de juillet prochain. Et quand on sait que cette importante réunion de la diaspora est déjà mise en branle à l’insu du ministère des haïtiens vivant à l’étranger (MHAVE), il y a lieu de s’inquiéter sur la capacité réelle (de cette diaspora) à influencer le cours des choses à Port-au-Prince si les intérêts personnels d’un groupe priment sur le principal enjeu qui n’est autre que l’intégration politique. On croit savoir que les organisateurs de cette semaine de la diaspora de juillet prochain “ont les oreilles du président” et/ou sont proches de l’entourage  de la nouvelle équipe au pouvoir.
L’organisation de cette de cette semaine de la diaspora fait déjà remuer des dossiers assez délicats et risque de chambarder les efforts de ces 2 millions d’haïtiens vivant à l’étranger qui souhaitent apporter leur savoir et leur avoir (par pur devoir et non pour satisfaire leurs ambitions personnelles) à  Haïti post-séisme à l’aube d’une nouvelle ère politique que nous voulons tous fructueuse.

Comme promis à mon émission “Dialogue Francophone” diffusée chaque Mardi soir entre 18:00 et 18:30 sur le réseau BNN (Chaîne 9 sur Comcast et Chaîne 15 sur RCN) dans la rasion métropolitaine de Boston (Massachusetts), voici un extrait du documentaire “Haïtiens de Partout” réalisé sur la carrière et la vie de l’ingénieur Jacques Borges vivant à l’étranger depuis un demi-siècle.

Réalisation technique : Daniel Auguste  Production : Haitian Media Network, Boston

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