Thursday, May 2, 2024
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La diaspora haïtienne se mobilise contre l’idée d’intégrer le MHAVE au sein du MAE

Nous prenons plaisir à publier dans son intégralité une copie d’une lettre envoyée au Président Michel Joseph Martelly, aux Présidents du sénat et de la chambre législative, au Premier Ministre Désigne, au Premier Ministre Sortant Jean-Max Bellerive, et au Ministre des Haïtiens Vivant à l’Etranger sortant M. Ediwin Paraison.

Nous prenons plaisir à publier dans son intégralité une copie d’une lettre envoyée au Président Michel Joseph Martelly, aux Présidents du sénat et de la chambre législative, au Premier Ministre Désigne, au Premier Ministre Sortant Jean-Max Bellerive, et au Ministre des Haïtiens Vivant à l’Etranger sortant M. Ediwin Paraison.

Mr Michel Joseph MartellyPrésident de la République

Sénateur Roudolph Joazile, Président de l’Assemblée Nationale

Députe Sorel Jacinthe, Vice Président de l’Assemblée Nationale

Mr Daniel Rouzier, Premier Ministre désigné

Excellence,

Honorables,

Par la présente, nous demandons que le Ministère des Haïtiens Vivant à l’Etranger, une institution acquise et obtenue au prix de rudes épreuves, soit renforcée au lieu d’être affaiblie.

Nous, membres de la Diaspora haïtienne, exprimons nos inquiétudes face à la décision contemplée d’éliminer le Ministère des Haïtiens Vivant à l’Etranger (MHAVE), et d’en faire une Direction au sein du Ministère des Affaires Étrangères (MAE). Cet  organe,  responsable de la gestion des relations inter haïtiennes compte 23 ans d’existence avec  les diverses expérimentations institutionnelles, avant d’être élevé au rang adéquat lui permettant de répondre efficacement a sa mission. Ce qui constitue un acquis pour la diaspora.

En 1988, sous le gouvernement de Prosper Avril, le « Commissariat des Haïtiens d’Outre –Mer » (COHOM) lié au MAE  est créé pour offrir un encadrement aux expatriés Haïtiens. Son responsable avait le rang de Ministre.

En 1991, sous le gouvernement de Jean Bertrand Aristide, cette entité est dénommée « Secrétariat du 10e département » et est rattachée à la présidence. Sa mission est de « jeter les bases en vue de structurer et d’organiser la communauté haïtienne d’outre-mer ».

En 1994, le MHAVE voit le jour mais n’a jamais pu bénéficier de l’appui budgétaire nécessaire à son bon fonctionnement.  Durant le Gouvernement Intérimaire Alexandre/Latortue (2004-2006), il est rabaissé au rang de Secrétairerie d’Etat, pour reprendre six mois après, son statut ministériel, suite aux interventions d’organisations de la diaspora.

Malgré les avatars du Ministère des Haïtiens Vivant à l’Étranger, il s’agit d’une structure importante dont l’existence est régie par plusieurs facteurs :

1.      Le MHAVE joue d’abord un rôle d’interface        

 i.  Entre la diaspora et Haïti

          ii.   Au sein de la Diaspora elle-même, entre ses différents membres, ses différents groupes, ses différentes réalités.

2.      L’existence du MHAVE témoigne de la reconnaissance de l’importance de la diaspora dans la structure socio-économique du pays.

3.      Le MHAVE joue un rôle « Multi Ministériel » car il s’agit d’un organe transversal qui représente tous les services de l’Etat haïtien auprès de la diaspora.

Le MHAVE a fait de l’intégration et de la participation de la diaspora une priorité, malgré les difficultés auxquelles il fait face.  Le MAHVE  permet le renforcement des structures de Co-développement que ce soit au niveau politique, du tourisme créole, des activités culturelles, ou de la participation dans les conférences internationales axées sur le développement économique ou sur les investissements lies aux communautés diasporiques mondiales.  Le MHAVE, par son « omniprésence » à l’extérieur d’Haïti a su établir une dynamique qui a permis à l’Haïtien vivant a l’étranger  de s’identifier à une structure étatique haïtienne qui le lie au pays d’origine indépendamment de ses points d’attache.  Il permet  la promotion de haïtien en diaspora, tout en facilitant l’accès des  ressources humaines, humanitaires, économiques et financières.  Ce sont la des éléments qui montrent l’importance de la présence du Ministère des Haïtiens Vivant à l’Étranger.

Vouloir éliminer le Ministère des Haïtiens Vivant à l’Etranger tombe au mauvais moment, considérant qu’Haïti et sa diaspora sont encore sous le joug du traumatisme du tremblement de terre de Janvier 2010. La contribution et la participation des expatriés à tous les niveaux pour alléger la souffrance de nos compatriotes sont connues de tous, tout comme le rôle combien important qu’a pu jouer le MHAVE dans ces moments difficiles a travers les rencontres communautaires organisées à l’extérieur.

Selon  la Banque Inter Américaine de Développement, au moment ou les transferts chutaient ou restaient stables dans la région de l’Amérique Latine et des Caraïbes, ceux d’Haïti augmentaient de 20%.  En 2010, ils atteignent près de US $ 2 milliards, seulement en provenance des États Unis. Ceci, grâce aux efforts de la diaspora pour répondre à la situation post séisme en Haïti. Cette somme bien que substantielle ne sert que pour les besoins de consommation de base de notre population. La réalité de notre diaspora est que d’autres importantes ressources existent, lesquelles, une fois identifiées ou mobilisées pourraient libérer des capitaux pour les besoins de l’investissement dans l’économie.

Encourageons la diaspora à rester soudée au pays au lieu de la maintenir en dehors des sphères de décisions nationales. Rien qu’à évaluer les interactions entre, par exemple, la diaspora juive et  Israël, nous pouvons nous faire une idée du potentiel de notre diaspora haïtienne.

Ces 20 dernières années, la diaspora est devenue un « support indispensable », pour tout aspirant à la présidence, au sénat, à la députation, ou aux élections municipales en Haïti. Au cours de ces échanges et à travers les appuis reçus, nos hommes et femmes politiques se sont rendus compte du potentiel de cette diaspora, et font souvent état de la nécessité de la création d’un partenariat institutionnel durable entre la diaspora et l’État haïtien. Renforçons cette aspiration au lieu de l’affaiblir. L’inexistence du MHAVE serait l’affaiblissement de cette aspiration ce qui rendrait difficile la normalisation des relations entre Haïti et sa Diaspora, et renforcerait le climat de méfiance entre les Haïtiens de l’intérieur et ceux de l’extérieur.  Ceci peut affecter la façon dont la diaspora choisit d’apporter son support aux efforts de reconstruction, ainsi qu’au « transfert technologique » et a l’offre de ses « compétences » à sa   terre natale.

Pour conclure, nous vous demandons de nous donner la réassurance que le MHAVE, continuera d’exister en tant que ministère. Avec cette réassurance nous pourrions nous pencher sur les défis institutionnels à relever de façon conjointe entre  le MHAVE et la diaspora comme par exemple:

1) Une restructuration du Ministère qui devrait découler de l’organisation  des Etats Généraux de la Diaspora (EGD) en Haïti.

2) L’encadrement ministériel aux efforts d’organisation de la diaspora haïtienne globale garantissant notre implication dynamique dans la reconstruction du pays.

3) La continuation d’importants projets déjà engagés  par le MHAVE avec des partenaires locaux et internationaux  dont le PNUD pour le programme de transferts de compétences (TOKTEN) et l’OIM pour une mobilisation sans précédent des ressources humaines et financières de la diaspora.

4) La mise en application de la loi sur la multiple nationalité, l’organisation du vote à l’étranger pour la présidentielle de 2016,  et l’obtention de la représentation législative en diaspora.

Excellence,

Honorables,

 Aucune Direction dans un ministère ne serait en mesure de relever ces défis, voire assurer une gestion permanente dans le cadre d’une politique clairement définie des relations inter-haïtiennes pour 4 millions de personnes dans plus de 20 pays du monde. Nous comptons sur vos bons offices pour dissiper les doutes qui ont envahi cette autre partie de la nation, a un moment ou elle a été encore une fois sollicitée et est disposée comme toujours, à appuyer les initiatives publiques en Haïti.

Ensemble on peut tout, seul on ne peut rien.  Il faut l’union.  Concrétisons notre devise, unissons-nous, mettons-nous ensemble pour le bien être de notre Haïti chérie.

Recevez les assurances de nos considérations distinguées.

Cc :    Mr. Jean Max Bellerive, Premier Ministre           

           Edwin Paraison, Ministre des Haïtiens Vivant a l’Etranger

:SIGNATURES ELECTRONIQUES

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