Tuesday, May 7, 2024
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Formation d’une nouvelle équipe gouvernementale : le MHAVE rattaché au MAE

Aucune surprise dans les milieux proches des organisations de la diaspora haïtienne. Quand les caisses de l’Etat haïtien sont vides, le Ministère des Haïtiens Vivant à l’Etranger (MHAVE) est la première victime de l’austérité budgétaire. De 19, le nombre de ministères est passé à 15 dans le gouvernement Fritz Alphonse Jean dont la composition a été rendue publique hier soir. Dans ce formatage, le MHAVE est rattaché au Ministère des Affaires Etrangères. La fermeture du MHAVE intervient à un moment où des organisations de la diaspora haïtienne tentent de coordonner leurs démarches et interventions respectives à travers un « FRONT UNI ». Nous prenons plaisir à publier les réflexions de l’ancien titulaire du MAHVE suite à la persistance, au cours de ces 2 dernières semaines. Du rattachement de ce ministère à celui des Affaires Etrangères. (Yves Cajuste)

Fermer le MHAVE : une grave erreur 
Par Ewin Paraison

Le MHAVE existe essentiellement en raison de l’impact de la question migratoire sur la vie nationale.  Par voie de conséquence, l’émergence de communautés transnationales en provenance d’Haïti est une réalité aujourd’hui qui doit être abordée et gérée de façon ponctuelle et intégrale. Dans ce contexte, les nouveaux flux migratoires vers l’Amérique du sud, notamment vers le Brésil, indiquent une croissance de la présence haitienne à l’étranger qui devrait être mise à profit par l’Etat haïtien dont les faiblesses générales lui empêchent d’assurer dans l’immédiat une vie digne à tous ses ressortissants. Comme vous le savez, à côté des 9,000 victimes du choléra, plus de 3 millions de compatriotes sont frappés par l’insécurité alimentaire. Face à ces graves problèmes, la diaspora est en mesure de faire d’importants apports. Elle doit cependant avoir une plateforme en Haïti.

Selon les résultats d’une étude financée par l’OIM, il existe plus de 400 institutions dans 56 pays dédiées aux rapports avec la diaspora.  Cependant 4 modèles semblent les regrouper :
1) celui ou les rapports avec les expatriés sont gérés par le Ministère des affaires étrangères, en France par exemple ou les expatriés représentent moins de 3% de la population
2) celui ou la présidence s’ en occupe à travers de conseils consultatifs créés dans différentes régions du monde, en République Dominicaine par exemple (une démarche hautement politisée et partisane)
3) Celui ou les expatriés ont un institut qui dépend financièrement du ministère des affaires extérieures, mais autonome dans la gestion institutionnelle, au  Mexique par exemple avec l’ Institut des Mexicains vivant à l’extérieur,
4) celui ou l’ État concerné décide de créer un Ministère en raison du nombre des expatriés, du poids  de leurs transferts au PIB et de leur engagement par des projets divers ainsi que le transfert de compétences vers le pays d’origine. Ce niveau ministériel est adopté par 26 pays dans le monde en Afrique, en Asie en Europe et les Caraïbes. Dans certains cas il s’agit d’un ministère plurisectoriel tel qu’à Dominica qui compte moins de 100,000 émigrés. Haïti est le premier et le seul pays de la région à créer un ministère dédié à la diaspora pris en exemple par certains pays au moment de mettre sur pied leur ministère de la diaspora.

Il ne s’agit nullement d’un caprice de la diaspora de vouloir maintenir le ministère, sinon l’expérience internationale en matière de gestion des rapports avec les expatriés indique clairement que le modèle ministériel est celui qui correspond à la réalité haitienne.

 

Voyons maintenant l’évolution du MHAVE. Et la je dois admettre que probablement nous avons mis la charrue avant les bœufs.

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