Port-au-Prince – Par YPM – Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues de Port-au-Prince et de plusieurs autres villes du pays ce dimanche 27 février 2021, à l’initiative de plusieurs dirigeants d’églises protestantes en vue “de dire non à la dictature et l’insécurité”.
Dans la capitale, cette marche qui a reçu le plein soutien de plusieurs secteurs organisés de la société civile dont des organismes de défense de droits humains, de la Fédération des Barreaux d’Haïti et de l’opposition politique a débuté pratiquement à la mi-journée avec un premier cortège qui s’est ébranlé du côté du Champ-de-Mars, à laPplace de la Constitution pour prendre la direction du Carrefour de l’Aéroport, « Plas Rezistans », où un groupe compact attendait.
Au son d’un mini char diffusant des chansons engagées, la manifestation a longé l’autoroute de Delmas pour bifurquer vers Bourdon vers Pétion-Ville pour emprunter la voie menant au Canapé-Vert afin de se diriger à l’Hôtel Karibe où se trouve la représentation du Bureau Intégré des Nations-Unies en Haïti (BINUH).
L’objectif principal des organisateurs était de délivrer un message à Madame Helen La Lime représentante Spéciale et Cheffe du Bureau Intégré des Nations-Unies pour Haïti en vue de lui exposer cette démonstration de force anti-Jovenel et aussi lui signifier clairement leur désapprobation par rapport à la position du BINUH sur la crise en Haïti et son soutien au Président Jovenel Moïse. « Madame La Lime est un danger pour Haïti » alors qu’un autre invite la diplomate à prendre son cahier pour apprendre à compter au regard de la foule immense qui a gagné les rues ce dimanche.
L’hymne national entonné, le message de circonstance délivré au milieu d’un important dispositif de sécurité de la Police pour empêcher l’accès au Karibe, les manifestants se sont dirigés vers la place du Canapé-Vert pour écouter le message final des organisateurs qui n’ont pas ménagé leur propos pour dénoncer le pouvoir actuel en Haïti qui est “illégal, illégitime et qui bafoue les droits du peuple haïtien”. « Non à la dictature, non au kidnapping, non à un pouvoir corrompu » ont dénoncé les manifestants dont voulaient se rendre au Champ-de-Mars en dépit du refus des forces de l’ordre. Alors que le mini char s’apprêtait à longer la route du Bois-Verna, une grenade lacrymogène à été lancée par un véhicule dispersant du coup les manifestants.